D'abord réservé à des lauréats dévoués à enrayer des guerres, à y mettre un terme ou à en atténuer les désastres, le prix Nobel de la paix a honoré, depuis 1901, 107 individus et 18 institutions ou associations telles que la Croix-Rouge, Médecins sans frontières ou le Programme alimentaire mondial (2020).
Depuis 1953 et Albert Schweitzer, il est parfois décerné à des défenseurs des droits de l'homme (Martin Luther King, Andreï Sakharov, Liu Xiaobo...), des femmes (Shirin Ebadi, Wangari Maathai, Denis Mukwege...), des enfants (Kailash Satyarthi, Malala Yousafzai...) ou des pauvres (Mère Teresa, Muhammad Yunus...).
Cette anthologie présente les discours de 45 lauréats de 26 pays diff érents, sur quatre continents. Certains ont fait preuve non seulement d'humanité et d'énergie, mais aussi d'initiatives extraordinaires, tel le Norvégien Fritjof Nansen qui, de 1920 à 1922, procura une terre d'accueil aux millions de personnes expulsées de leur patrie par la guerre.
D'Henry Dunant (1901) à Nelson Mandela (1993), ces textes racontent cent vingt ans d'Histoire et prouvent que des individus, même dénués de pouvoir politique, sont capables d'arracher leurs semblables au malheur et à la misère.
Talloires n'est encore réputée que pour la paillardise de ses moines lorsque Claude Berthollet y naît, en 1748. Étudiant brillant, il devient médecin, puis chimiste, et mène des expériences passionnées, jusqu'à l'invention de l'eau de Javel. Savant mais aussi pragmatique, il apprend aux jeunes canonniers à utiliser la poudre, puis participe à la fondation de l'école Polytechnique. Il devient bientôt bonapartiste de coeur et suit Napoléon, devenu son ami intime, en Italie, puis en Égypte.Cette vie incroyablement riche nous est contée par Alain Frèrejean, narrateur érudit et facétieux, qui nous mène, d'anecdotes croustillantes en scènes dialoguées, à la rencontre de Berthollet, scientifique clé d'une époque troublée.
Août 1860, Eugénie et Napoléon III découvrent la Savoie. Plébiscitée par le référendum du 22 avril 1860, la France impériale se rapproche de ses nouveaux sujets. Le couple reçoit l'accueil enthousiaste des savoyards à Chambéry, Aix-les-Bains, Annecy, La Roche-sur-Foron, Thonon, Bonneville, Sallanches, Chamonix... La croisière sur le lac d'Annecy est le feu d'artifice de ce voyage de propagande organisé de main de maître.
L'histoire de deux hommes que tout oppose, qui au lendemain de la seconde guerre mondiale vont construire une alliance contre Staline.
Louis-Napoléon Bonaparte n'est pas seulement notre premier président de la République. Il est aussi l'inventeur des voyages présidentiels, de la propagande, des grands défilés. Du contact avec la France profonde.
Avec ses yeux mi-clos, son visage impénétrable, il agit en homme masqué. Déguisé en valet de sa mère pour échapper à la police autrichienne. En maçon pour s'évader de prison. En héritier des Bonaparte pour se faire élire président. En président de la République pour la renverser. En soutien du pape et grand bâtisseur d'églises pour gagner l'appui des curés et de leurs fidèles, alors qu'il ne croit ni à Dieu ni à diable. Or voilà que tout se retourne contre lui. Est-ce l'effet de ses troubles de santé ? De l'influence néfaste d'une épouse ambitieuse ?
Cette vie, véritable comédie du pouvoir caricaturée à l'envi, ne doit pas faire oublier les embellissements de Paris, le Paris de l'eau courante, des squares et des Expositions universelles. Ni l'acquisition de Nice et de la Savoie. La création d'une France moderne, avec ses chemins de fer, l'éclairage au gaz, une industrie en progrès foudroyants et une agriculture florissante. Elle ne doit pas non plus occulter l'image d'Épinal, la fête impériale où la France entière applaudit les pantalons rouges et les cuirasses étincelantes.
Alain Frerejean est l'auteur de nombreuses biographies, parmi lesquelles notamment Napoléon IV, un destin brisé (Albin Michel, 1997), Napoléon en mer : un feu roulant de questions (Éditions de la Bisquine, 2015) et C'était Georges Pompidou (Fayard, 2011).
La liberte´ est l'e´toffe du re^ve ame´ricain, le mot brandi aux heures solennelles, lorsqu'il faut de´finir la nation. Et les mots de ceux qui ont occupe´ la Maison Blanche, de George Washington a` Donald Trump, sont la version officielle de ce re^ve, offerte au peuple ame´ricain et au monde.
Rares sont les pre´sidents qui osent rompre le mythe et montrer le revers de la me´daille : le ge´nocide des Indiens, l'horreur de l'esclavage, la fratricide guerre de Se´cession, l'ignominie de la se´gre´gation, le fiasco des guerres lointaines au Vietnam et en Irak. Car toujours ils cherchent a` faire pre´valoir l'union sur les divergences, tout en mettant en lumie`re les orientations fluctuantes de la politique ame´ricaine, de l'isolationnisme a` l'universalisme - de´fensif ou offensif...
De la de´claration d'inde´pendance prononce´e par Jefferson au « Yes, we can » d'Obama, les cinquante et un discours ici rassemble´s e´clairent cette longue histoire ou` s'illustrent les noms de Monroe, Lincoln, Roosevelt, Wilson, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Carter et Bush. Leurs discours, e´mouvants ou frappants, pacifiques ou guerriers, racontent les E´tats-Unis.
Vingt ans après la Révolution russe, les fameux « procès de Moscou » (1936-1938) représentent l'acte fondateur du totalitarisme stalinien. En quelques mois, hauts dirigeants et militants de la première heure sont éliminés en nombre à l'issue de procédures kafkaïennes qui préfigurent les « grandes purges » de 1937 et 1938.
Tout commence le 1er décembre 1934 avec l'assassinat de Sergueï Kirov, seul rival de Staline en popularité au sein du Comité central. Un mois plus tard, 13 coïnculpés en plus de son meurtrier sont fusillés, au nom d'un improbable complot. Ce premier procès servira de matrice aux suivants : accusation de haute trahison, de sabotage et d'espionnage ; documents à charge créés de toutes pièces par le NKVD ; torture physique et psychologique des prévenus ; orchestration implacable des audiences destinée à les rendre crédibles auprès d'un public trié sur le volet. Il s'agit tout à la fois de se débarrasser de concurrents gênants, de fournir au « Petit Père des Peuples » une mainmise totale sur l'appareil du Parti et d'ériger un paravent médiatique aux exécutions de masse perpétrées dans l'ombre.
Enrichi de témoignages et de documents d'archives déclassifiés après la dissolution de l'URSS, cet ouvrage propose un récit poignant de ces procès-spectacles, en intégrant les apports de la recherche historique des dernières décennies.
Historien et auteur de documentaires, Alain Frerejean est notamment l'auteur chez Fayard de C'était Georges Pompidou (2011) et chez Perrin de deux biographies croisées : Churchill-Staline (2013) et Staline contre Trotski (2016).
Deux grandes figures de notre temps Ils auront été l'un des couples les plus emblématiques de la Ve République. Robert, l'ancien ministre, et Élisabeth, la philosophe, auront été deux grands agitateurs d'idées, depuis l'année de leurs noces : 1966. Lui, ancien Garde des Sceaux et président du Conseil constitutionnel, dont l'histoire retient l'implication dans l'abolition de la peine de mort, la dépénalisation des relations homosexuelles des mineurs de plus de 15 ans, ainsi que l'intransigeance morale. Elle, pour ses prises de position féministes et laïques, au moment du procès de Charlie Hebdo notamment.
Pourtant, ces proches de Mitterrand, en dépit de leurs interventions dans la vie politique et intellectuelle de la France, se sont toujours soigneusement tenus à l'écart de l'exposition médiatique. Rares sont ceux qui ont été admis dans leur appartement de la rue Guynemer, face au jardin du Luxembourg.
Alain Frèrejean raconte l'histoire de ce couple intrigant, passionnant et secret. Et nous invite à redécouvrir une histoire moderne de la France au prisme de leur incroyable destin.
L'un après l'autre, Trotski puis Staline ont changé le cours de l'histoire. D'abord est apparu Trotski, l'auteur de la révolution de 1917 et le héros de la guerre civile de 1918-1920. Staline vient plus tard, mais en quelques années il réussit le tour de force de devenir une idole. Une idole résolue à se débarrasser d'un gêneur. Comment faire quand ledit gêneur est un géant ? C'est tout un art.
Tel un serpent, on déroule lentement ses anneaux autour de sa proie. On l'isole de ses partisans et de ses proches, on le ridiculise, on le défigure, on le diabolise, on liquide un par un les membres de sa famille. Seulement le géant se rebiffe, alors on lui envoie, vague par vague, des tueurs, jusqu'à ce qu'on en trouve un plus efficace que les autres. Alors le géant meurt, même s'il continuera toujours de hanter celui qui a comploté sa mort.
Plus de trente fois, il a frôlé la mort. Toujours il lui a échappé.
Les obus et les balles de l'ennemi, le poignard des assassins, les machines infernales des comploteurs, la noyade, la chute dans les précipices, la chasse à l'homme, le poison qu'il s'est lui-même versé, les duels de sa jeunesse... À se demander ce qui l'a sauvé. À moins que la Providence s'en soit mêlée... mais l'Empereur croyait-il en Dieu ? ou à sa bonne étoile ?
À l'évidence, Napoléon fut un chevalier sans peur. Mais combien de millions d'hommes a-t-il envoyés au trépas, sans plus de haine que de remords ? Que ressentait-il quand il arpentait le champ de bataille, entendant le cri des mourants : « Vive l'Empereur ! » Et comment expliquer qu'après avoir vainement cherché la mort à Arcis-sur-Aube, à Montereau, à Fontainebleau, à Waterloo, il n'ait pas cherché à la devancer à Sainte-Hélène ?
Ici l'on écoute Bonaparte sur le chemin du pouvoir qui se pose des questions sur ses origines, ses croyances, son destin, et aussi Napoléon, battu, résigné, qui envisage sa renommée future et posthume. C'est de plus une occasion d'appréhender les connaissances scientifiques, littéraires et philosophiques de l'époque.
Tout semble opposer Churchill et Staline : l'aristocrate de haut vol et le fils de savetier, le démocrate et le dictateur, l'hyperémotif et le coeur de pierre, le dépressif et le paranoïaque. Pourtant, tous deux ont su galvaniser leur peuple au bord du précipice et renverser le cours de l'histoire. Sans rien cacher de leurs failles - les crises de dépression de l'un, les peurs irraisonnées de l'autre-, l'auteur montre comment ces deux titans, poussés par la même énergie, inspirés par une même passion de grandeur et d'indépendance nationale, ont tissé une alliance contre nature, combinant attraction et répulsion, enthousiasme et méfiance.
Ni panégyrique ni réquisitoire, ce portrait croisé nous donne les clefs de leur entente et de leurs malentendus. Il dévoile en outre leur vie privée, leur scepticisme envers la religion, leurs rapports étonnants avec leurs parents, leurs femmes et leurs enfants.
La grande aventure des chemins de fer L'aventure des chemins de fer est une histoire de visionnaires, de passionnés qui ont conquis la vitesse, dompté la nature, dépassé les limites de la science. Une histoire d'hommes en somme. C'est dans leurs vies que cet ouvrage nous plonge, racontant avec esprit et anecdotes ceux qui ont imaginé les rails, les locomotives, les signaux, les aiguillages. Ceux qui ont pensé les bogies et les wagons-lits, inventé les marteaux-piqueurs et la dynamite, réalisé les projets les plus fous - les premiers transcontinentaux, le Train des nuages...-, jeté des ponts sur les précipices, volé des locomotives, créé des empires à partir de rien. Ceux qui, des origines jusqu'à nos jours, ont révolutionné le plus fascinant des moyens de transport. De 1825 à 1914, le rail a changé la face du monde, supprimé les disettes, fait les nations, décidé du sort des armes. Puis un déclin s'est amorcé, suivi depuis peu d'un réveil inattendu. Un réveil dont on ne prend la mesure qu'en découvrant ce qui se passe au Brésil, en Chine, en Australie, où circulent de vrais défis sur roues. Un réveil constaté dans les vieux pays comme les puissances émergentes, où se posent des questions stratégiques : faut-il creuser des tunnels sous les détroits ou à travers les montagnes, donner la priorité aux voyageurs ou aux marchandises, nationaliser ou privatiser, faire flotter les trains ou alourdir les rails ? Autant d'enjeux et de réflexions majeures pour les bâtisseurs des transports de demain.
Ce livre nous guide sur les sentiers de Bretagne et du Québec. Sur les remparts de Saint Malo, vers la maison natale de Renan à Tréguier, l'anse Du Guesclin et sa place du Champ Clos à Dinan, la croix de Jacques Cartier à Gaspé et son manoir de Rothéneuf, le Combourg de Châteaubriand, le Nantes de la duchesse Anne et de Jules Verne, le mausolée de Cadoudal... L'auteur nous raconte douze Bretons célèbres sans omettre Edouard Leclerc. Difficile de dire lequel l'a le plus passionné : Lamenais peut être ?
Georges Pompidou a eu « deux vies ».
Jusqu'à l'âge de la maturité, cet enfant du Cantal, né le 5 juillet 1911, a incarné la méritocratie républicaine : la rue d'Ulm, le conseil d'Etat, la grande banque d'affaires. Il a fallu une rencontre tardive avec le général de Gaulle pour qu'en 1958, Georges Pompidou soit un des hommes de l'ombre de la nouvelle Ve République et prenne goût au pouvoir.
Sa « seconde vie » a duré à peine plus d'une décennie ; mais ces années-là restent dans la mémoire des Français comme une « Belle époque », la seule qu'ait connue la France depuis soixante ans. Alain Frerejan avait déjà exploré les arcanes de cet homme et de sa politique ; mais à l'occasion du centenaire Pompidou, de nouveaux témoignages et documents - notamment sur Mai-68, l'affaire Touvier, les cas Buffet-Bontemps et la stratégie nucléaire civile - lui ont permis de livrer une version enrichie d'un ouvrage de référence, traduit jusqu'en Chine.
Alain Frerejean est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages, parmi lesquels Les Maîtres de Forges ; La Grande Aventure des Chemins de fer ; Les Peugeot, deux siècles d'aventure et Renault, le Culte du Défi.
De la voiturette à essence de la rue Lepic au véhicule tout électrique, Renault ne cesse de rebondir.
Mais en étant nationalisée puis à nouveau privatisée, en se muant en entreprise franco-japonaise ouverte sur la Russie, elle a brouillé son image. Il est temps de lui rendre ses racines. D'évoquer les innovations, les compétitions sportives, les luttes, les fêtes, les progrès. Le destin tragique d'hommes d'exception, mais aussi la vie de générations au travail dans le bruit et la poussière de la forge, de la fonderie, de la chaîne.
Sans dissimuler les erreurs, ce récit pose les problèmes. Il montre comment Louis Renault a imposé son tank et ses avions malgré les " tacticons ", les " technicons ", les " chieurs d'encre ". Comment Pierre Lefaucheux et Georges Besse ont mobilisé les énergies du haut en bas de l'échelle, Raymond Lévy redressé la qualité, et Louis Schweitzer réorienté Renault vers le Brésil, le Japon, la Corée et l'Europe de l'Est.
Peu de noms comptent autant dans l'histoire de l'automobile que celui de Peugeot. Mais que connait-on vraiment de cette famille discrète et de la marque au Lion, seule survivante avec Daimler de l'âge héroïque des premières voitures ? Sait-on comment elle s'est hissée au rang de sixième groupe automobile mondial, sans céder à la tentation de la délocalisation ? Alain Frerejean répond à ces questions et à bien d'autres dans cet ouvrage très vivant, riche de nombreux détails inédits. Il restitue avec talent le contexte historique propre à chaque époque pour mieux nous faire revivre les événements mythiques ou tragiques qui jalonnent l'histoire de Peugeot : la naissance des modèles cultes - 203, 404, 205, etc. -, les victoires à Indianapolis ou au Paris-Dakar, mais aussi les années sombres de l'Occupation, les Trente Glorieuses, le rapt du jeune Éric Peugeot, l'élargissement de l'Europe, la concurrence japonaise, l'émergence des technologies nouvelles : filtre à particules, biocarburants, diesel hybride... Son livre, véritable ouvrage de référence, permet de découvrir Peugeot sous un nouveau jour en lui redonnant toute son importance dans l'histoire de l'automobile, comme dans celle de la France.
De septembre 1870 à mai 1871, Paris a connu le plus long siège de son histoire. Alain Frerejean et Claire L'Hoër le racontent au jour le jour à l'aide des récits de témoins directs de l'événement, connus ou non, pour nous offrir un compte rendu aussi vivant qu'historique de la Commune de Paris.
Il y a un siècle et demi, Paris a connu deux sièges, les plus longs de son histoire. D'abord par l'armée prussienne (du 19 septembre 1870 au 28 janvier 1871), puis par la République elle-même, repliée à Versailles et résolue à annihiler l'insurrection de la Commune de Paris (18 mars-31 mai 1871). Aux bombardements aura succédé la destruction par les flammes de l'Hôtel de Ville, contenant les archives de l'état civil, et des Tuileries, symbole du pouvoir impérial. Pendant des mois, les Parisiens ont souffert de la faim et du froid, ils ont mangé des chiens, des rats. Ils se sont aussi dénoncés les uns les autres: près de quatre cent mille lettres anonymes! Paris a sombré dans la guerre civile et connu les combats de rue. Du fort d'Issy au mur des Fédérés, une violence inoui?e a soufflé sur la capitale. Avant la terrible répression: dix-sept mille hommes, femmes et enfants fusillés pendant la Semaine sanglante, et plus de quatre mille déportations en Nouvelle-Calédonie. De nombreux témoins ont vécu et raconté ce siège: Victor Hugo revenu d'exil, Sarah Bernhardt, ambulancière au théâtre de l'Odéon, mais aussi les frères Goncourt, Émile Zola, Alphonse Daudet... Sans oublier tous ceux - officiers, médecins, prêtres, bourgeois, simples sol- dats ou diplomates - qui notaient chaque soir leurs impressions pour les envoyer à leur famille par pigeon-voyageur. Ils sont les narrateurs de ce récit qui se referme en 1880 avec l'amnistie des communards.
Il y a 75 ans, un deuxième front s'ouvrait en Normandie et Paris prenait les armes contre l'occupant. Le récit des événements au jour le jour, illustré de nombreux témoignages inédits.
Ils ont libéré la France !La Libération de la France n'a pas été la remontée d'un long fleuve tranquille. Pas moins de onze mois se sont écoulés entre l'entrée des Américains dans Bayeux, début juin 1944, et la libération de Colmar, en janvier, puis de Dunkerque et des poches de l'Atlantique en mai 1945.Onze mois d'attente sous d'effroyables bombardements et d'interminables combats dans les haies du bocage normand, les champs de mines et les forêts enneigées des Vosges, onze mois de piétinements entrecoupés de rebonds et de percées fulgurantes. On oublie trop souvent qu'une dizaine de villes ont été reprises par l'ennemi, que Strasbourg a failli connaître le même sort et que Paris ou Bordeaux n'ont échappé à la destruction que par un concours extraordinaire de circonstances.La libération de la France fut l'oeuvre de milliers d'acteurs : elle constitue un puzzle de situations diverses. Un mélange parfois explosif d'individus aux motivations différentes et de chefs d'exception, tels de Gaulle, Leclerc, de Lattre, Eisenhower, Parodi, Guingouin ou Rol-Tanguy, qui ont su aplanir leurs divergences et forger l'unité.Alain Frèrejean et Claire L'Hoër ne racontent pas seulement cette histoire mouvementée ; ils donnent la parole aux dizaines de témoins et acteurs de cette aventure, en reproduisant leurs écrits et témoignages.