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Christophe Ségas
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Un homme amputé de la jambe droite est retrouvé nu, échoué sur la plage interdite de Crizal, le corps entièrement recouvert de tatouages multicolores. Il ne s'exprime que par des cris. Parlerait-il la langue des oiseaux ? Dans un monde dystopique guetté par le totalitarisme, c'est peut-être une écriture et un langage nouveau que porte le nageur unijambiste, susceptible d'ouvrir grand la porte sur le rêve et l'imaginaire.
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Nous somes en 380 après Reset, cet évènement mistérieus qui, dans les livres de Ségas, marque la fin de notre civilisation. S'il existe encore une République, l'umanité semble revenue à une organisation tribale, et les tères arides et dépeuplées sont parcourues de hordes en guenilles et de bêtes afamées. De notre monde ne subsiste, semble-t-il, qu'un objet : la machine à écrire, ici rebaptisée « sous-bois », et devenue le plus grand des trésors.
Dans La sous-bois (traduction litérale de la marque de machines à écrire Underwood), le narateur, qui se fait apeler Perceval, est un « scribe », c'est-à-dire qu'il fait partie des rares umains à maitriser encore l'art de l'écriture. Acheté par Igriega, orfelin saltimbanque devenu chef de guère, Perceval est chargé d'écrire sa vie héroïque et de consigner le quotidien de sa Caravane. Le roman fait ainsi alterner la chanson de geste d'Igriega, personage cruel assoifé de pouvoir, et le récit de l'expédition de sa Caravane, envoyée à l'autre bout de la République pour ramener quelques semences anciènes conservées depuis des siècles dans un silo, et qui seules permétront de sauver la République de la famine, car les plantes dégénérées, éritières de nos OGM, sont devenues stériles.
Dans ce roman qui se joue des genres et des codes, où l'imaginaire médiéval télescope le postapocaliptique, Christofe Ségas emporte le lecteur dans une épopée haletante et hantée par nos préocupations et angoisses actuèles. Pour doner corps à ce monde où l'écriture a changé, nous avons décidé d'éditer La sous-bois en ortografe rationalisée, en suivant les propositions de l'association de linguistes EROFA. -
Les plus vieilles chroniques de la ville d'Eusthènes racontent comment, mille ans auparavant, la déesse Anostké a fait son apparition aux portes de la cité et s'est emparée de la ville pour y imposer ses lois en faisant bâtir aux habitants une Arche qu'il leur faudra adorer.
Mille ans plus tard, alors que l'Arche et les commandements d'Anostké ne sont plus qu'un folklore qui n'impressionne guère, les gardes aperçoivent une silhouette qui s'approche des portes d'Eusthènes : la déesse est revenue. Si les adultes résistent, les enfants sont hypnotisés et se rangent les uns après les autres aux côtés de la déesse, contre leurs parents...
Les textes de Christophe Ségas sont des miroirs déformants qui se nourrissent de nos peurs, de nos travers pour pointer la folie de nos sociétés déviantes.
Après Hors le bourbier qui revisitait de manière opulente le mythe du créateur tout puissant, mi-démiurge, mi-diable, il y a eu Le théâtre des oiseaux qui, sous couvert de fable grotesque, dénonçait le consumérisme forcené et l'annihilation de l'individu dans nos sociétés du spectacle.
Avec Anostké, Christophe Ségas s'attaque frontalement, mais de façon toujours aussi loufoque et drôlatique, au sectarisme et à la dévotion, à l'obscurantisme religieux qui nie toute humanité aux humains. -
Le théâtre des oiseaux
Pierrick Naud, Christophe Ségas
- Les éditions du Chemin de Fer
- 6 Novembre 2015
- 9782916130774
Voici le Théâtre des Oiseaux, sur la scène duquel les adroits jonglent avec des trépans, où une poétesse crache de la boue arythmique, où les industriels agronomes se rêvent organisateurs de séjours touristiques.
Ici les enfants ne distinguent plus le présent du futur, ont définitivement oublié le passé, et se moquent royalement des marques du pluriel. Mais quelle énergie - et il faut bien l'avouer?: quelle imagination !
À travers la vie d'une troupe de théâtre saugrenue, Christophe Ségas nous livre une fable désopilante et cruelle. Il pointe les travers d'une société où le désir de pouvoir et l'argent sont seuls maîtres, jusqu'à la folie. Et les oiseaux saltimbanques devront férocement batailler pour ne pas devenir de ces poulets que l'on plume à peine avant de les rôtir.
Pierrick Naud dresse le portrait de cette troupe insolite et les personnages qu'il trace de son trait délié sont empreints de poésie et pétris d'une inhumanité malicieuse.
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Hors le bourbier
Christophe Ségas
- Les éditions du Chemin de Fer
- Voiture 547
- 26 Mars 2013
- 9782916130514
Le Tsar, ravi, a promis de ne plus m'enfouir, désormais, sous les tâches stupides. C'est là que j'ai compris que le fauchage, les manches de casseroles et ce tas de déchets n'avaient eu pour but que d'éprouver ma résistance et ma fidélité.
Et puis ce matin, il m'a institué organiste du palais.
J'ai hésité, je l'avoue, à accepter l'offre, non parce que je m'en crois indigne, mais parce que je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est la musique.
L'étrange destin d'Antoine Delmas, sorti du bourbier par un mystérieux bienfaiteur et devenu organiste du Tsar.
Arraché de son bourbier originel, maquillé, humanisé, baptisé, Antoine Delmas peut débuter son épopée. Il nous narre en dix lettres son voyage extraordinaire vers l'Est et nous emporte dans un monde loufoque où se mêlent royaumes de fantaisie et orgies fantastiques dont il deviendra l'égérie.
Christophe Ségas, qui signe là un premier livre ébouriffant, revisite le thème de la créature qui se retourne contre son créateur et nous livre une réflexion passionnante sur la manipulation, qu'elle soit littéraire ou politique...
De fantaisie aussi il est question dans l'univers onirique de Céline Guichard. À la frontière de l'irrévérence et du bon goût, ses dessins éclairent avec humour et d'un coup de crayon trempé dans l'acide les lettres d'Antoine Delmas.
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Remington est un voyage dans le temps raconté par une machine à écrire.
Dans un futur revenu au moyen âge et à la barbarie, dans un monde où l'écriture et la lecture ont disparu, quatre témoins issus de communautés singulières (des chercheurs, des villageois, les fondateurs d'une secte...) font le récit de leur vie, tous oeuvrant dans le sens d'un possible progrès en explorant de nouveaux mondes.
Cela ne surprendra personne : l'histoire se répète. D'orgies en meurtres fratricides, de trahisons en révolutions, ce texte ne nous épargne rien pour nous le prouver. Hommage à l'époque et à l'écrit, Christophe Segas est un héritier des Mille et une nuits.