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L'histoire du mouvement sectaire protestant révolutionnaire des anabaptistes de Münster est une histoire vraie, peu connue, mais très riche de sens. Elle se passe dans l'Allemagne de 1493 à 1536, à l'époque de Luther, d'Erasme et de Dürer.
Souvent qualifiés de proto-communistes, les anabaptistes de Münster ont développé une idéologie de la révolution étonnamment moderne, qui trouve de troublantes similitudes avec plusieurs idéologies de notre XXe siècle.
Dans l'ivresse de leur action, les anabaptistes ont cru toucher de près le faîte de la victoire politique. Mais tout, très vite, s'est précipité vers l'échec, et les anabaptistes furent abandonnés puis trompés par leurs premiers compagnons de route, les luthériens.
L'Histoire consacra, comme on le sait, les luthériens. En retenant les noms de Luther et de Melanchthon aux dépens de ceux de Joss Fritz, Thomas Müntzer ou Jan van Leiden, l'Histoire a donné raison aux révolutionnaires qui ont su se détourner de l'option radicale, trouvant plus judicieux de pactiser avec les forces politiques dominantes. La véritable défaite politique fut subie par les anabaptistes, anéantis pour ne jamais avoir fléchi, ni accepté la moindre concession.
Jan Van Leiden constitue le dernier volet de la trilogie La passion des Anabaptistes. Il est l'épisode le plus rude, le plus brutal et surtout le plus puissant. Il raconte la prise de la ville de Münster par un luthérien radical, Bernhard Rottmann (l'homme rouge), qui en 1534 réussit à convaincre les habitants d'une petite ville fortifiée de Westphalie, que ceux-ci occupaient en vérité le nouvel Éden terrestre.
Cette annonce, qui vue d'aujourd'hui nous apparait comme folle, fit pourtant venir par centaines des anabaptistes de toute l'Europe. Parmi eux, un Hollandais, ancien comédien, Jan van Leide. Il s'improvisa prêcheur et imposa aux Münstérois sa vision hystérique de l'anabaptisme en s'autoproclamant roi du Paradis. Subjugués par son autorité et son charisme exceptionnels, des milliers d'anabaptistes se rêvèrent dès lors en anges terrestres mus par une volonté de vivre en parfaite communauté de biens, à la manière des premiers apôtres, mais libérés de l'esprit du Christ. Ils partagèrent leurs biens, puis, au-delà des biens, femmes et enfants... Cas rare et fascinant d'une utopie qui se réalisa et qui sombra dans le désastre, l'aventure de Jan van Leiden et de ses anabaptistes demeure à jamais l'un des épisodes les plus fous de l'Histoire allemande.
Joss Fritz, qui donne le titre au premier volet de l'histoire des anabaptistes traduit en bande dessinée ce que fut au début du XVIe siècle, selon l'expression de l'historien du protestantisme Emile Guillaume Léonard, la «révolution socialiste et religieuse allemande», ou, pour le dire d'une autre façon, les événements que l'on baptisa ensuite Guerre des paysans et Révolte anabaptiste. Ces deux faits historiques qui s'inscrivent dans le mouvement religieux connu sous le nom de Réforme, véritables liminaires de ce qu'allaient annoncer les temps modernes, sont deux événements indissociablement liés à l'avènement de Martin Luther, mélangeant à la fois caractère religieux le plus pieux et révolution sociale radicale.
Trois années auront été nécessaires à Ambre & Vandermeulen pour parachever ce prologue de La Passion des anabaptistes. Ecrit avec la rigueur qu'on lui connait lorsqu'il entreprend des récits historiques documentés, David Vandermeulen (prix Château de Cheverny de la BD historique 2009 pour Fritz Haber) continue, en s'appuyant sur une importante bibliographie, sa lecture personnelle de l'histoire allemande.
Thomas Münzer constitue le second volume de la trilogie « La passion des Anabaptistes ». Il aborde la théorisation de la révolution et conte le second soulèvement populaire du début du xvie siècle dans le Saint-Empire romain germanique.
Pendant les guerres paysannes, le jeune Martin Luther prit la défense des paysans et des miséreux et prêcha des idées plutôt guerrières, suggérant par exemple de « se laver les mains avec le sang des évêques et des cardinaux de Rome ». La jeune secte anabaptiste, à cette même époque (1517), adhéra pleinement au discours de Luther et diffusa avec lui une haine énergique de Rome.
Apparut ensuite, vers les années 1520, un certain Thomas Münzer, jeune théologien atypique qui se fit rapidement connaître comme le nouvel héros de la révolte paysanne et mit en place une véritable ligue secrète et séditieuse, ayant pour objectif de déstabiliser le pouvoir en place. Ses discours étaient plus durs encore que ceux prêchés par Luther, si bien que ce dernier fit marche arrière assez rapidement et opta pour la diplomatie, préférant les intrigues et les compromissions avec les instances au pouvoir. Dérouté par ce Münzer venu de nulle part, Luther s'éloigna de plus en plus des vues du champion des anabaptistes et finit par lui jeter publiquement l'anathème.