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Littérature
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Gaspard de la nuit ; autobiographie de mon frère
Elisabeth de Fontenay
- Folio
- Folio
- 13 Février 2020
- 9782072845574
Le frère d'Elisabeth de Fontenay a quatre-vingts ans. Depuis toujours, il est mutique et la plupart du temps sans affect, retranché en lui-même, coupé du réel. Dans ce récit intime et pudique, la philosophe tente en « enquêteuse incompétente, impatiente et inconsolée » de déchiffrer ses « trop rares messages » qui révèleraient une vie intérieure, et ferait surgir entre eux, sinon une complicité, du moins une parenté. Elisabeth de Fontenay dresse le portrait de ce petit frère, dont le handicap ne sera jamais nommé, afin de le rattacher à la « communauté des hommes ». Elle se souvient de l'enfant sauvage, assommé par les neuroleptiques, et dont l'existence a longtemps été tenue secrète aux yeux du monde. L'auteur du Silence des bêtes invoque de grands penseurs comme Heidegger, Foucault ou Descartes qui se sont interrogés sur la distinction entre l'homme et l'animal, s'attarde sur le mot « bête », s'insurge contre « le travers criminel qui conduit à exclure de l'humanité ceux qui ne remplissent pas les critères décisifs ». À travers ce texte court, fragments de souvenirs et de réflexions philosophiques, Elisabeth de Fontenay livre un émouvant tombeau à son frère dont la maladie, cette « catastrophe silencieuse », a influencé sa propre existence.
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En terrain miné
Elisabeth de Fontenay, Alain Finkielkraut
- Folio
- Folio
- 5 Septembre 2019
- 9782072776595
En terrain miné est la rencontre exceptionnelle de deux esprits politiquement opposés, mais unis par une amitié philosophique.
Alain Finkielkraut et Elisabeth de Fontenay ont ainsi entretenu une correspondance épistolaire qui donne lieu à un débat passionnant. Ils y développent leur pensée en l'alimentant par les lectures de Foucault, Levinas, Adorno, Kundera... C'est l'occasion pour eux d'aborder, loin des caméras et du buzz, les questions qui fâchent : entre autres l'identité, la gauche et la droite, le féminisme, la théorie des genres, le conservatisme, le pape François, les droits de l'Homme, le judaïsme.
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Au coeur de l'enquête, Rachel, la tragédienne la plus célèbre sous la Monarchie de Juillet, petite jeune fille arrivée à moitié illettrée dans la capitale et qui devint, à 17 ans, la coqueluche du Tout-Paris. Son morceau de bravoure ? La fameuse « Prière d'Esther », ce long monologue au cours duquel, dans la pièce de Racine, la reine révèle au roi qu'elle est juive au moment où il s'apprête à massacrer son peuple.
Juive, Rachel l'est aussi, et lorsque les amis de Chateaubriand et de madame Récamier la pressent de se convertir à la bonne religion catholique, c'est la prière d'Esther qu'elle leur récite.
A plus d'un demi-siècle de distance, une autre Rachel surgit sous la plume de Marcel Proust, lequel semble superbement ignorer la grande Rachel au moment où il dépeint la petite maîtresse de Saint-Loup que celui-ci présente au narrateur.
Au terme de l'enquête, il apparaît pourtant que Proust n'aura pas tant ignoré la grande Rachel qu'il l'aura dépouillée de son génie, en l'affublant d'un sobriquet emprunté à une autre, qu'il l'aura dégradée en quelque sorte.
Rien à reprocher à personne, la littérature a tous les droits. Mais que cette entreprise de déconstruction est instructive sur l'esprit français et ses démons !
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« La philosophie de Diderot fraye les voies qui peuvent nous acheminer vers cet universalisme à fragmentation multiple dont nous avons besoin. C'est pourquoi ce livre se présente comme la rhapsodie des points de vue que Diderot a libérés et que l'impatient aujourd'hui devrait recevoir d'hier comme une toujours nouvelle bonne nouvelle. Des profondeurs sans entrailles de la modernité, il fallait faire entendre une clameur, et que ce ne fût pas prière de détresse ou de pénitence, mais insurrectionnelle action de grâces, rendue au plus chatoyant philosophe des Lumières pour ce qu'il a su chanter la matière, la vie, la nature avec la pleine voix de la raison. Ce matérialisme enchanté s'appuie sur la sience pour détruire la connivence de Dieu, du Moi et du Roi, pour rêver à la réalité et postuler une totalité qui ne peut jamais devenir totalitaire, parce qu'au sens elle préfère les sens, et à l'ordre les écarts : aveugles-nés, enfants illégitimes, Hottentots, sourds-muets, parasites, mimes, femmes, et musiciens avant toute chose.
Car la musique a le pouvoir, chez Diderot, de déstabiliser les corps constitués, de railler l'extase et le recueillement, de déjouer la dialectique, et aussi de nous confier sa douce énergie pour qu'à partir d'elle nous risquions un monde. Une philosophie, en somme, qui bouleverse les entités mais qui parvient à ne faire de tort à personne. » E. de. F.
Elisabeth de Fontenay est aussi l'auteur des Figures juives de Marx (Galilée, 1973), « La raison du plus fort », préface à Plutarque, Trois traités pour les animaux (POL, 1992) et Le silence des bêtes, La philosophie à l'épreuve de l'animalité (Fayard, 1998). -
Une tout autre histoire : Questions à Jean-François Lyotard
Elisabeth de Fontenay
- Fayard
- Histoire De La Pensee
- 1 Mars 2006
- 9782213606101
J'avais envisagé d'intituler ce livre : « Les questions juives de Jean-François Lyotard » car c'est bien le sujet ici traité : Levinas, Auschwitz, le Sinaï, Saint Paul... Autant de façons qu'eut Lyotard, à travers ces noms propres, de décliner un fidèle tourment quant à une tout autre histoire, celle « dont l'Europe ne veut rien savoir », et de tenter d'en maintenir au plus juste la pensée en se plaçant à distance aussi bien de la philosophie de l'histoire que de l'histoire historienne. Mais une telle orientation doit être questionnée, surtout quand celle qui interroge se demande : de quel droit ?