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Littérature générale
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La haine de l'émancipation : debout la jeunesse du monde
François Cusset
- Gallimard
- Tracts
- 2 Février 2023
- 9782073024404
Derrière l'épouvantail woke, le vieux monde allié à l'extrême droite s'attaque à la jeunesse et à son combat renouvelé pour la justice, sexuelle, raciale, sociale, climatique - en fustigeant une génération de fanatiques qui menaceraient la civilisation. Or, la violence et l'intolérance, le cancel et le shaming, sont en face : là où on fait la guerre aux minorités, hurle au racisme anti-blanc et à l'hystérie féministe, ridiculise les transitions de genre et punit les écolos radicaux. Contre ces retours de bâton, quelque chose d'inédit est en train de se lever, qui a ses tics de langage mais aussi ses ruses, ses affects, son ancrage et son intelligence critique, en quête d'une civilité nouvelle et d'un horizon d'émancipation commun.
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Quatre vieux personnages en fin de parcours, à Paris, décident de vivre ensemble dans une sorte de phalanstère bancal et joyeux, près de Reuilly-Diderot, pour éviter l'Ehpad ou l'exil au soleil dans des villas médicalisées.
Ils nomment ce refuge Finale Fantaisie. Il y a Bob, un colosse, Leïla, une mystique, Suzanne, une inquiète, et le narrateur qui vivent perchés au dernier étage de cet immeuble sans âge, avec un caddie rouillé dans l'entrée et des herbes rares sur la terrasse. Ils ont choisi de vieillir ensemble. De là-haut, rien ne leur pèse. On vaque, il râle, elles clopinent, le narrateur les raconte - comme si leurs rituels infimes allaient repousser l'échéance.
La colocation des très vieux, à vie, en gage d'immortalité. Mais on a beau jouer un peu, cuisiner en bavassant, s'échauffer devant les révoltes et recueillir les manifestants amochés, s'imaginer en beaux derniers ou tracer sur la carte de Paris les trajets d'autrefois, on n'arrivera pas à tenir longtemps la mort à distance. Alors on se tait, et l'un d'entre eux devient le mémorialiste de ce naufrage à la fois tendre et acide. Il écrit ses douleurs et ses blagues, la douceur de tomber. De moins en moins sûr, au fil des mois, que le silence et l'amitié riment encore à quelque chose. La mort frappe à la porte. L'amour, lui, rôde toujours, et comme le dit le narrateur : « Il pourrait même m'extasier, ce con, une toute dernière fois ».
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Un jour de feu, comme si la ville avait toujours été à nous.
Un seul jour de feu, pour un reste de vie tiède.
Longtemps après, on vit sans nous, chacun pour soi.
Mais on se retrouve par hasard, une nuit entière, on retrouve nos forces, et un fantôme.
Notre temps à nous.
À l'abri du déclin du monde.
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Les jours et les jours, c'est un journal intime entièrement fictif, mais au plus près des peurs, des obsessions et des admirations de son auteur (qui y rencontre qui il veut, Héraclite ou Proust, McEnroe ou Lucie Aubrac, et y fait ce qu'il veut, par exemple piéger Karl Lagerfeld ou balancer des déjections sur quelques fâcheux).
C'est un hommage aux puissances d'invention de la littérature (seule à permettre de se réveiller un jour en 1942, le lendemain en 2042.) mais aussi une façon fantasque d'inverser le principe même de l'autofiction : là où elle prétend que tout est vrai mais que ce n'est pas moi (l'auteur) qui l'ai vécu, j'affirme que j'ai vécu tout cela mais que rien n'y est vrai, ou alors, tout simplement, que les images qui nous viennent sont plus vraies que les choses qui nous arrivent.
C'est aussi un exercice d'écriture sur le rapport entre le fragment (puisqu'il y a pour chaque jour de ce journal quelques lignes ou quelques pages), la répétition (l'écho de quelques motifs récurrents) et l'événement (puisque chaque jour est absolument singulier), exercice d'articulation de tout ça quelque part entre la poésie du rien répété et la prose du grand événement rêvé, ou l'inverse (en tout cas le croisement de ces deux voies de la littérature moderne).
C'est enfin une démonstration par l'absurde, mais aussi par l'émotion de ce qui arrive à ce diariste faussement détaché, qu'il faut bien vivre, et qu'aucun décret de détachement, aucune décision de grand retrait ne sauraient nous y faire échapper, puisque l'auteur se présente ici comme quelqu'un qui s'est détaché, pour ne plus souffrir du manque ou du regret, de la perte ou de la frustration, mais qui manifestement n'y arrive pas, son imagination ou ses nostalgies le faisant remonter à la surface, le renvoyant à cette vie à laquelle il a eu la naïveté de croire qu'il pourrait dire « non merci ».
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Queer critics ; lectures homosexuelles des grands textes de la litterature francaise
François Cusset
- La Musardine
- L'attrape-corps
- 1 Janvier 2002
- 9782842711900