Les deux amies s'étaient fait un serment : jamais elles ne se laisseraient aller à être mères. Impossible d'imaginer renoncer à leur liberté pour un enfant. Et pourtant, un jour, Alina décide de tomber enceinte. Laura vacille, accablée à l'idée de voir son amie renoncer à leurs idéaux. La réalité, elle, se chargera de les balayer tout à fait ; la venue de l'enfant d'Alina, la petite Inès, s'accompagne de terribles surprises. Tandis que la jeune femme découvre une maternité à laquelle elle n'était pas préparée, c'est avec l'un de ses petits voisins que Laura tisse des liens aussi étonnants que profonds. Et alors que la vie de ces deux amies se trouve bouleversée à tout jamais, de drôles d'oiseaux élisent domicile sur le balcon de Laura.
Au coeur de L'Oiseau rare, il y a le pouvoir saisissant des enfants : ceux que l'on choisit d'avoir ou ceux qui arrivent dans nos vies, ceux que l'on regarde grandir, ceux que l'on aime et ceux auxquels on renonce. Avec la singularité qu'on lui connaît, Guadalupe Nettel nous parle ainsi des mille façons d'être mère, de combats, de drames et de la manière dont nous apprenons à aimer.
Entre album photo et journal intime, des clés autobiographiques douloureuses ou hilarantes pour comprendre l'origine des obsessions d'un écrivain habité par l'étrangeté et les travers physiques.
Au contact des vies déchues qui ont établi leur propre code d'honneur dans les souterrains grouillants du métro de Mexico, une jeune fille découvre la confirmation de son "anormalité".
Ana, jeune femme mexicaine, se sait habitée par une "Chose" tapie dans son for intérieur, qui grandit et évolue avec elle à la façon d'une chrysalide mortelle. En dépit de tentatives infructueuses pour l'amadouer, la maîtriser, la Chose s'attaque à Diego, son frère cadet, laissant sur son bras sans vie une étrange cicatrice en braille...
Eplorée, Ana décide alors de se confronter à cet hôte indésirable et trouve un emploi de lectrice dans un institut pour aveugles. C'est là qu'elle fait la connaissance de Cacho, personnage atypique à la fois fascinant et dérangeant, qui l'introduit auprès d'un groupe de mendiants vivant dans le métro de Mexico. La plupart sont aveugles ou infirmes...
Tous marginaux. Mais Ana se sent irrésistiblement attirée par eux, et passe désormais "le plus clair de son temps" dans l'obscurité des souterrains grouillants de la capitale, comme une confirmation de sa propre "anormalité" à venir...
Dans ce premier roman étonnant et sensible, Guadalupe Nettel mêle ses visons du monde interlope mexicain à celles d'Ana, décidée à ne pas fermer les yeux sur les couleurs et les reliefs qui l'entourent, des papillons de nuit à ailes rouges aux fleurs de jacaranda sur l'avenue...
Sans ciller, elle campe l'univers gris de ces êtres sans horizon, terrés dans le monde caverneux des couloirs de métro, et décrit ce cloaque souterrain inversement proportionnel à la splendeur visible de la ville... Propreté de surface qui sera dérangée par cette communauté fragile, semblant appartenir à une autre dimension - invisible aux yeux de tous -, et embrigadée dans l'anormalité comme dans une secte. Il se dégage de ce court récit une véritable force doublée d'une inquiétante profondeur : il y a tant de manières de voir... et tant d'être aveugle.
Un photographe fasciné par les paupières, une spectatrice de scène d'onanisme incongrue, un quidam qui découvre dans un jardin botanique sa vraie nature de cactus, un chasseur d'odeurs qui traque sa Fleur dans les toilettes pour dames..., qu'ils soient monomaniaques, voyeurs ou paranoïaques, tous les personnages ici mis à nu portent l'obscur attrait des conduites déviantes jusqu'au coeur de notre Luna Park ordinaire. Certains tentent d'en guérir, les autres se laissent porter par l'amer plaisir. Tenant fermement son cap dans les eaux troubles du malaise, de l'obscène, de ce que l'on préfère généralement ignorer, l'auteur dévoile dans leur plus déconcertante intimité les âmes tourmentées qui croisent notre route. Dans la grâce équivoque que recèle cette zone grisée, frontière entre la beauté et la laideur, erre souvent le "monstrueux" qui nous habite.
Dans ce recueil de nouvelles éblouissant de sensibilité, Guadalupe Nettel transcende le lien étroit qui existe entre humains, animaux et toute autre sorte d'êtres vivants pour nous livrer d'étonnantes narrations, souvent iconoclastes et presque toujours portées par de sublimes portraits de femme. Situés tour à tour à Mexico et à Paris, abordant des thèmes universels ' le couple, les crises existentielles, l'adolescence ou encore la maternité ' ces textes d'une rare intensité nous confronte à l'indicible, à ce que notre humanité a de plus cruellement animal. Ainsi ce couple qui, alors qu'ils attendent leur premier enfant, se délite avec pour seuls témoins leurs poissons rouges, eux-mêmes incapables de partager plus longtemps le même aquarium. Ou cette femme adultère qui, pour ne rien perde qui puisse la rattacher à son amant, un concertiste qui vit à l'autre bout du monde, décide de ne pas soigner la mycose qu'ils partagent désormais. Des poissons, des chats, ou encore des cafards mêlent leur destins à ceux des humains dont ils partagent, volontairement ou non, l'existence, mettant en lumière les liens spéculaires qui les unissent, les instincts qui les tenaillent.
Au fil d'une prose épurée, brillante, Nettel tisse une atmosphère d'une inquiétante étrangeté et, à travers un jeu métaphorique remarquable, nous plonge dans ce qu'il y a de plus vivant en nous, et dans ce que le quotidien recèle de plus sauvagement mystérieux.
Claudio est un exilé cubain de New York dont la seule passion semble consister, justement, à vouloir les éviter. Cécilia est une jeune mexicaine mélancolique installée à Paris, vaguement thésarde, vaguement éprise de son voisin, mais profondément solitaire.
Chapitres après chapitres, leurs voix singulières s'entremêlent et invitent le lecteur à les saisir dans tout ce qui fait leur être au monde : goûts, petites névroses, passé obsédant. Chacun d'eux traîne des deuils, des blessures, des ruptures. Lorsque le hasard les fait se rencontrer et s'aimer à Paris, nous attendons, haletants, de savoir si ces êtres de mots et de douleurs parviendront à s'aimer au-delà de leurs contradictions.
En plaçant le lecteur au coeur du dispositif narratif et sentimental,Guadalupe Nettel nourrit une proximité et un attachement à ses personnages sans pareil. Poursuivant ses obsessions littéraires pour les marges, les personnages bancals et leurs destins étranges, l'auteur s'affirme, avec ce roman acclamé, comme une figure incontournable et absolument originale des lettres latino-américaines.
Sabina apprit l'existence de constanza par une tache sur le cou de son mari.
C'était une empreinte sombre, on aurait dit un suçon, mais qui ne ressemblait nullement aux marques rondes qu'elle avait l'habitude de laisser sur les épaules conjugales comme des éclaboussures de taches désordonnées. ce qui lui fut agréable, au point que sabina imagina avec tendresse la méfiance de la maîtresse qui guette les instants oú l'homme est endormi, les lèvres humides se posant avec soin pour ne pas être découvertes, la succion ferme mais discrète et, à la fin, le plaisir de savourer la perfection de l'oeuvre.
Aussi attendit-elle plusieurs jours avant de répondre au message, d'autant plus que pour ne pas abuser de sa position, elle décida de succioner en cachette la peau de son mari et de faire l'impossible pour qu'il ne remarque pas. les récits de guadalupe nettel, jeune auteur mexicain, se déroulent au mexique, mais pourraient prendre pour décor n'importe quel "ailleurs", réel ou onirique. les sujets abordés, entretiennent tous un rapport très intime et très intense avec le corps, dont l'auteur décrit les sécrétions et les réactions avec une grande force, une réelle pudeur et sans voyeurisme.
@2@A shy young Mexican woman moves to Paris to study literature. Cecilia has few friends, and a morbid fascination with watching the funerals taking place in Père-Lachaise cemetery outside her apartment. She suddenly strikes up a close relationship with her neighbour, a sickly young man who shares her interest in death and believes we can communicate with the dead. After coming to entirely depend on him for company and routine, Cecilia is left devastated by his decision to go to Sicily for his health, and is left alone in an unfriendly city once more.@3@@2@Claudio, meanwhile, lives in New York with the submissive, quiet, but very wealthy Ruth. She makes few demands of him, while acquiescing to all his desires and indulging his obsessive, misogynistic nature. He meets Cecilia by chance when visiting a friend in Paris and their two very different worlds collide with transformative consequences.@3@@2@With startling intensity, humour and insight, Nettel conjures a dark fable about obsession, denial and our modern ability to reach out across the globe in search of love.@3@@2@@20@Translated from the Spanish by Rosalind Harvey@21@@3@