Angela Merkel vient de l'Allemagne de l'Est, époque soviétique. Elle sait ce que la liberté veut dire. Scientifique, protestante et divorcée, elle a su s'imposer dans un milieu hostile. C'est une tacticienne machiavélique, qui a épuisé quatre présidents français.
En Allemagne, son nom est même devenu un verbe. « Merkeliser », c'est avancer à petits pas, sans éclat, mais arriver au but. Angela Merkel est aussi une femme de valeurs, qui a accueilli des centaines de milliers de réfugiés et qui s'est dressée contre Donald Trump. Ce livre est son histoire, son portrait le plus juste, le plus passionnant.
Marion Van Renterghem est grand reporter. Elle a remporté de nombreux prix de journalisme, dont le prix Albert-Londres. Elle a très largement complété et réécrit sa première biographie, Angela Merkel, l'ovni politique, parue en 2017. Ce récit est le fruit de plusieurs années d'enquête auprès des amis d'enfance, des compagnons de route et des adversaires de la chancelière allemande : une femme qui a marqué l'Histoire.
Il y a trente ans, je n'avais pas trente ans, le mur de Berlin tombait et on croyait à la fin de l'histoire. La démocratie allait enfin gagner l'Europe entière. Internet arrivait, le monde s'offrait en accès libre, c'était excitant, c'était beau. Trente ans plus tard, l'Europe promise comme un modèle de civilisation est traversée par des lignes de fractures, des sociétés coupées en deux, une agitation nationaliste et populiste nourrie par la peur, le malaise, le ressentiment.
Qu'est-ce qui se passe ?
Angela Merkel vient d'ailleurs : de l'Est, de cette Allemagne du bloc soviétique abandonnée par l'Europe et l'Occident. Ce qui était une faiblesse sur la scène politique intérieure est devenu une force et fait sa profondeur. Angela Merkel est différente parce qu'elle sait ce que la liberté veut dire. Protestante et divorcée, elle a su s'imposer dans un milieu d'hommes largement catholique. Scientifique d'origine, elle ne cherche pas à briller mais à faire.
Lente, obstinée, sans éclat, elle est à la fois une tacticienne machiavélique et une femme de valeurs. Ses rivaux en politique, elle n'a pas hésité à les tuer avec préméditation. Mais elle accueille des centaines de milliers de réfugiés à rebours de son électorat. Marion Van Renterghem est allée sur les traces de "la femme la plus puissante du monde". Elle a retrouvé ses amis d'enfance, interrogé les acteurs et les témoins de son ascension et recueilli les témoignages d'hommes d'Etat ou de leurs conseillers qui ont côtoyé la chancelière, de Tony Blair à Vladimir Poutine, en passant par ses quatre présidents français - Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron.
Ovni politique, Angela Merkel incarne la métamorphose de l'Allemagne et de l'Europe. Elle fait partie de notre histoire commune.
Un portrait de F.-O. Giesbert, qui a successivement dirigé «Le Nouvel Observateur», «Le Figaro» et «Le Point». Ecrivain, biographe, jury de prix littéraires, présentateur d'émissions de télévision, le journaliste est inclassable, à la fois naïf et cynique, connivent et traître, et a passé son temps à briser les tabous idéologiques et à désacraliser les relations avec l'élite et le pouvoir.
Au Maroc, Loubna Abidar dérange. Trop libre. Trop vraie. Trop femme. Elle est devenue un symbole, l'incarnation d'une résistance. Jamais elle ne baisse les yeux, jamais elle ne retient ses mots. Elle en a acquis un surnom : « Abidar la dangereuse ».
Le succès international du film Much Loved (2015) lui a valu d'être nominée pour le César de la meilleure actrice. Mais aussi d'être traitée de « pute », menacée de mort et agressée dans son pays. Sa faute ? Avoir osé briser des tabous sur la nudité, la prostitution, la place des femmes dans une société machiste.
Au fil de ce livre écrit avec Marion Van Renterghem, grand reporter au Monde, Loubna Abidar raconte son combat. De la médina de Marrakech aux marches du Festival de Cannes, c'est un long voyage vers la liberté.
Une autobiographie extraordinaire. C'est le livre d'une femme qui résiste à toutes les destructions, sauvée par sa lucidité, mais aussi par la solidarité féminine. Anne Diatkine, Elle.
Le 5 novembre 2015, en sortant de la gare de Casablanca, Loubna Abidar s'est fait tabasser dans la rue par un groupe d'hommes qui l'avaient reconnue. Les deux cliniques successives où elle est arrivée pour se faire soigner, le visage en sang, ont refusé de l'accueillir. Au commissariat où elle s'est rendue pour déposer plainte, les policiers se sont moqué d'elle et ne l'ont pas laissée rentrer. Le lendemain matin, Loubna a fait sa valise a pris le premier avion pour la France.
Ce qui vaut à Loubna Abidar d'être menacée de mort, c'est d'être l'une des actrices les plus connues du Maroc et d'avoir osé incarner une prostituée dans Much loved, du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch. Le film où Loubna joue le rôle principal, avec ses scènes de nudité, d'amour et de sexe, a enflammé encore davantage l'hystérie des hommes de son pays et au-delà, bien qu'il n'ait été vu que par extraits sur internet, où des scènes ont été falsifiées et caricaturées : à la suite de sa présentation au Festival de Cannes, il a été interdit au Maroc, considéré comme « un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l'image du royaume ».
Par son courage, Loubna Abidar est devenue le symbole de toutes les femmes que la tradition arabo-musulmane divise en deux catégories : les pures et les putes. Une femme qui montre son corps est une pute. Une femme qui parle de son corps est une pute. Une femme qui prend la parole est une pute. Une femme qui tient tête est une pute. Une femme qui a du plaisir est une pute. Une femme qui éprouve de l'amour est une pute. Une femme qui revendique sa liberté est une pute. Une femme qui est une femme est une pute. Toutes les femmes sont des putes.
Ce livre raconte la vie d'une femme arabe dans un monde d'hommes : l'histoire exemplaire de Loubna Abidar, la « catastrophe » qu'est sa naissance parce qu'elle est une fille, la violence de son père alors qu'elle était enfant au Maroc, la violence des autres hommes que dérange son métier d'actrice, son émancipation par le cinéma, par son insolence, par sa liberté - et le prix très cher payé de cette liberté.
Macron ou Le Pen ? Parce qu'elle ne supporte pas d'être confrontée à cette alternative qui peut se terminer en drame pour le pays, Valérie Pécresse, seule femme politique de droite considérée aujourd'hui comme présidentiable, passe à l'offensive. Sans renier ses convictions, elle s'est affranchie de son parti, Les Républicains, pour lancer une entreprise de refondation politique audacieuse.
Dans ces entretiens avec Marion Van Renterghem, une des journalistes les plus primées d'aujourd'hui, Valérie Pécresse se livre en toute liberté. Elle raconte pour la première fois son histoire : son engagement auprès de Jacques Chirac, les turbulences de sa vie de ministre auprès de Nicolas Sarkozy, puis les divisions d'une droite qui n'a pas su se réinventer, qu'elle analyse de l'intérieur, avec lucidité.
Désormais présidente de la région Île-de-France, laquelle concentre beaucoup des défis de la France de demain, cette mère de famille est animée par la passion d'agir et revendique d'être un aiguillon réformateur. Elle dévoile, avec le même franc-parler, pourquoi il n'est jamais acquis pour une femme de s'imposer en politique et relate ses combats, ses doutes et ses victoires.
« Femme en colère » face aux blocages et aux lâchetés qui minent la société française, sécrètent les injustices, découragent les initiatives et mènent à l'autodénigrement et au déclinisme, Valérie Pécresse aborde de front les urgences - sociales, écologiques, migratoires, éducatives, situation explosive des banlieues - auxquelles elle est confrontée au quotidien, persuadée que les réponses à y apporter détermineront le destin de notre pays.
Un lycée de banlieue, l'un des pires, si l'on en croit les statistiques. Contourner la carte scolaire est une nécessité pour les familles, qui veulent à tout prix éviter cet établissement. Hiver 2003 : Augustin d'Humières et six anciens élèves décident de créer un réseau de solidarité avec les lycéens, avec un premier objectif : assurer la survie du latin et du grec. Chaque année, répéter le même leitmotiv : le grec et le latin sont les meilleurs vecteurs de l'égalité des chances !. Quatre ans plus tard : 250 élèves recrutés, des anciens élèves devenus professeurs de lettres classiques, avocats, élèves de grandes écoles, médecins, et qui réussissent à faire de ce lycée déshérité une citadelle des langues anciennes ; de nombreux élèves pour lesquels ces langues sont d'abord un merveilleux instrument pour maîtriser une langue française qui n'est pas parlée chez eux, et se familiariser avec des étymologies qui pourraient sembler « barbares ». Deuxième objectif d'Augustin d'Humières : un groupe de 20 élèves recrutés au hasard des couloirs et quelques professionnels du théâtre qui vont les aider à préparer un spectacle. Pas un simple atelier, mais des répétitions, trois ou quatre fois par semaine, tous les jours durant les vacances, dans le centre social de la cité où le théâtre s'invite dans le quotidien de ces élèves. Aller les chercher dans leur village, dans leur tour, chez eux devant leur play-station, afin que le Songe d'une Nuit d'été ou la Nuit des Rois soient montés. Puis voir un théâtre se remplir de 500 personnes qui n'y mettent jamais les pieds, voir des élèves se métamorphoser, sentir qu'il s'est passé quelque chose d'irréversible. Voir le projet grandir, se structurer, voir l'accompagnement à la scolarité se développer à tous les niveaux. Une série de portraits réalisés par Marion Van Renterghem met en relief quelques uns des acteurs de cette expérience extraordinaire.