1962-2022 : soixante ans d'indépendance de l'Algérie et de tourments autour de l'histoire de ce terrible conflit que se livrèrent Français et Algériens. Aujourd'hui c'est une véritable bataille de la mémoire qui s'opère entre les deux nations. Il a fallu attendre 1999 pour que l'État français reconnaisse finalement qu'une « guerre » avait bien eu lieu entre la France et l'Algérie entre 1954 et 1962. Cette ambiguïté sur la définition et la terminologie a longtemps contrarié la fluidité d'une compréhension et d'une transmission de la mémoire de la Guerre d'Algérie aux nouvelles générations. Avec la déclassification et l'ouverture des archives, les langues se sont déliées à l'aube des années 2000 grâce au travail des historiens. On s'aperçut vite que de part et d'autre de la Méditerranée chacun possédait son récit, tiré de l'histoire qu'on lui avait transmise ou provenant de témoignages familiaux.
Alors qu'elle se croyait invincible, l'Europe tremble aujourd'hui face à la pandémie de Covid-19. Le mythe de l'Occident intouchable, déjà émoussé par de précédentes épidémies, continue de s'effriter. Au même moment, pourtant, les idéologies complotistes et les minimisations des gouvernements font rage, nous entraînant toujours plus vers un déni de la réalité...
Que pouvons-nous donc attendre de l'avenir ? Quels espoirs et quels défis nous font face ? Est-il encore pertinent de se croire à l'abri de menaces qui n'ont pas frappé jusqu'ici les pays dits « développés » ? Et comment préparer nos États à de nouvelles formes de menaces, tant humaines que naturelles ? Voilà autant de questions auxquelles l'auteur s'attelle à répondre, dans un ouvrage qui pose avec force la question du futur de nos démocraties dans un monde globalisé. Les enjeux essentiels sont pointés - qu'ils soient économiques, politiques, sanitaires ou encore écologiques - et la porte nous est finalement ouverte : quel type d'avenir proposons-nous de dessiner ?
« L'heure est venue où nous pourrions profiter de ce malheur viral pour inventer une nouvelle société, changer nos modes de production, de circulation et de relation » (Boris Cyrulnik)
Depuis la crise régionale qui a secoué le Golfe, et qui est devenue internationale, impliquant de nombreux acteurs déterminants de l'équilibre mondial, il apparaît clairement que le Qatar a gagné la bataille politique, diplomatique et communicationnelle contre l'Arabie Saoudite dont il ne tient pas à faire avec les Émirats des ennemis éternels. Mais quels sont les ressorts de cette crise ? La montée de la rivalité Arabie Saoudite-Iran peut-elle basculer vers une guerre violente et profonde ? Comment vont évoluer les EAU dans les mois à venir ? Quel a été le rôle de la France ? dérives régionales en termes idéologiques ont favorisé, via l'Arabie Saoudite, la diffusion du salafisme et wahhabisme ?
Sébastien Boussois a mené un travail d'investigation, grâce à un accès privilégié à certaines sources et à des acteurs majeurs de la crise, et rend accessible, à travers 40 thèmes traités de façon synthétique, les origines profondes et les mécanismes de cette crise dans un contexte de bouleversement du Golfe pour les 30 ans à venir.
Il a pour objectif de remettre en perspective l'importance fondamentale d'une stabilité du Golfe pour le Moyen-Orient, pour l'Europe et tout l'Occident.
Aurélien Goussard est un modeste écrivain public. Il couche la vie des autres sur papier et prête sa plume aux sans-voix qui rêvent tous de laisser une empreinte dans l'Histoire. Jusqu'à ce qu'il apprenne sa mort à la télévision. Qui peut bien lui en vouloir et lui souhaiter le pire? Lui qui n'est ni connu, ni l'ennemi de quiconque.
Aurélien, qui n'a jamais rien fait d' extraordinaire depuis sa vie bruxelloise, va se retrouver plongé au coeur d'un complot géopolitique, confronté aux tourments de l'Afrique et à ses prédateurs, à la politique évangélisatrice des États-Unis, à la quête de minerais indispensables à notre survie future, à la politique israélienne qui cherche à tout prix à se débarrasser de l'Iran.
L'Annonce du Nouveau Monde est l'histoire par anticipation d'une planète qui pourrait basculer dans le choc des civilisations tant redouté, dans un hyperconflit mondial religieux. En finir avec le monde d'avant en le détruisant purement et simplement par l'arme nucléaire, et en reconstruire un autre sur un nouveau continent.
C'est ce nouveau monde dont rêvent les courants religieux évangéliques et messianiques, c'est ce nouveau monde que tant ont rêvé, à travers l'Histoire en détruisant l'autre. Vaste utopie condamnée à échouer?
2019 : année électorale en Algérie. Un tournant historique à ne pas rater alors que le pays est depuis des décennies saisi par un véritable coma politique. L'Algérie, plus grand pays d'Afrique, deuxième puissance militaire du continent, est parmi les pays les plus corrompus au monde et a disparu des écrans radars de la communauté internationale. Ses recettes pétrolières ont été divisées par trois entre 2011 et 2017. Le système politique dont tout le monde parle sans savoir qui est derrière réellement et le pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika sont à bout de souffle. Le principal opposant lors des deux dernières élections présidentielles algériennes était Ali Benflis. À la tête du plus grand parti d'opposition Talaie El Huriyet (l'avant-garde des libertés), Benflis compte se proposer comme l'homme de la transition.
Peut-on croire encore qu'un homme puisse tout changer après des années de déliquescence du pouvoir ? Peut-on imaginer un vaste mouvement civique et civil porté par un homme charismatique et fédérateur pour pousser à la transition démocratique ?
Ce livre retrace le parcours de l'enfant de Batna, issu de la société civile et avocat, passé quelques années à la tête du gouvernement, mais prêt aujourd'hui à refermer un chapitre douloureux de l'histoire contemporaine de l'Algérie.
Les Émirats Arabes Unis ont surgi en quelques décennies, pour se vendre comme un phare éclairé, moderne, libéral au milieu d'un monde arabe sombre et chaotique. 1er pays de la région à mettre en place une « Vision » (Abu Dhabi Vision 2030), les EAU purent rapidement afficher leur succès au-delà de leurs frontières. C'est le côté lumineux.
Le côté sombre : les EAU contribuent à l'étouffement des démocraties et au bruit de bottes pour étouffer la « rue arabe ». Quand ils ne font pas la guerre, ils s'ingèrent, comme jamais aucune puissance arabe ne l'a fait avant, dans les affaires d'une autre : Tunisie, Yemen, Soudan et probablement dans d'autres pays à l'avenir.
Abu Dhabi n'a cure des démocraties et des révolutions arabes : c'est à une véritable politique de la poudrière que le pays se livre depuis dix ans et qui annonce de nouveaux dangers pour les équilibres de la région.
Mer fermée mais mer d'ouverture, la Méditerranée se replie malheureusement jour après jour sur elle-même depuis des années pour devenir une frontière infranchissable entre ses rives nord et sud. Berceau de l'humanité, elle semble devenir aujourd'hui un cimetière marin mais également la nécropole des relations avec l'Europe.
Le contexte géopolitique fracassant dans lequel est plongée la Méditerranée depuis quatre ans renvoie dos à dos Union européenne et monde arabe sur la véritable dynamique de dialogue et de coopération à adopter pour pacifier et réhumaniser cet espace unique au monde. L'image du petit Aylan Kurdi, 3 ans, mort sur les côtes turques, a fait le tour du monde et est devenu le symbole de ces millions de réfugiés qui ont fui les guerres en Syrie en Irak, mais aussi de ces milliers de Subsahariens qui tentent chaque année l'Eldorado depuis le Maghreb vers Gibraltar ou Lampedusa. L'Europe a peur et se replie. Ce livre est le récit politique de ce naufrage des relations humaines.
Pourtant, il faut bien comprendre que ces vagues d'immigration, qui ont aussi fait et refait l'Europe plusieurs fois dans son histoire, ne sont que le début d'un long voyage pour des millions d'individus qui fuiront non seulement les guerres engendrées par l'homme, mais également, et surtout, les changements climatiques causés par l'homme. C'est alors que les êtres humains n'auront plus d'autre choix que de redevenir solidaires s'ils veulent survivre.
Sébastien Boussois s'étonne, à chaque nouvel attentat survenu en Occident et revendiqué par le terrorisme islamiste, d'entendre certains élus ou experts expliquer que nous avons passé le plus gros du danger depuis la chute de Daech à Rakka, et que les retours de combattants n'ont pas entamé la sécurité du vieux continent. Comme si l'histoire de ces vingt dernières années avait démontré que la fin d'un mouvement terroriste lié à l'islamisme ne laissait place à l'émergence d'aucune autre structure héritière ! De nouvelles filières et de nouveaux groupes peuvent se reconstituer partout dans le monde. À cela s'ajoute la question des combattants ou sympathisants de la cause djihadiste, et à leur devenir dans nos sociétés.
Depuis tout ce temps, je suis en quête de l'amour absolu. Le désir charnel, intellectuel et spirituel conduit à la production d'un elixir d'intemporalité. Je suis né jeune, je vis jeune. Et je mourrai jeune. Avec ces compagnons d'un jour ou de plusieurs, j'essaie de me rappeler Jules, mon premier amour. Qui est-il aujourd'hui ? Serai-je toujours amoureux en le revoyant ? Et si le premier amour était le dernier ?
L'auteur retrace et analyse la réception en Israël du courant d'historiens qualifiés de post-sionistes, apparu en 1988, et rapidement élargi à bien d'autres domaines culturels. D'abord tolérée, cette remise en cause de la version officielle de l'histoire de la création de l'Etat d'Israël et du sionisme fut progressivement censurée après que la seconde Intifada eut commencé.
C'est un petit peu de toute la condition humaine qui ressort de l'histoire de Catherine et de Guillaume. De cette femme qui souffre en douceur, étreignant un cadavre et défiant la mort d'un homme, son fils, car elle vient de perdre la propre chair de sa chair. Comment ressusciter son souvenir? Comment réaliser désormais ses rêves? Le grand départ du Fils est aussi un nouveau départ pour la Mère: il rêvait d'Amérique du Sud, elle l'y emmènera. Parce qu'il faut aller au bout et que la vie ne tient parfaois qu'à un fils.
oú sont les intellectuels de gauche ? ont-ils tous tourné casaque ? 1968 a-t-il marqué le début d'une lente disparition du penseur engagé ? voilà tant d'images que le parcours d'un homme méconnu du grand public balaie.
un parmi tant d'autres qui ont fait le choix de rester fidèles à leurs convictions tout au long de leur carrière. très prolifique, maxime rodinson a rempli les étagères des bibliothèques universitaires pendant quarante ans et ses livres sont aujourd'hui devenus des classiques sur tout le pourtour méditerranéen. arabisant, sociologue, anthropologue et linguiste exemplaire, il maîtrisait une trentaine de langues dont l'éthiopien ancien qu'il enseignait à la sorbonne.
rodinson a traversé le xxe siècle avec ses espoirs et ses désillusions. dans cet ouvrage, l'auteur revient sur le parcours hors norme de l'un des plus grands intellectuels du siècle dernier. celui qui passait sa vie dans les livres a eu de nombreux compagnons de route. sébastien boussois en a rencontrés quelques-uns. tous témoignent d'une réalité : quatre ans après sa mort, il n'est pas trop tard pour célébrer la mémoire et l'humanisme hors pair de maxime rodinson en france et dans le monde.
cet ouvrage a le mérite d'amorcer la redécouverte des travaux de rodinson à travers le récit de son oeuvre, des entretiens avec ses confrères et amis, et un article inédit. on pourrait regretter de ne pas assez entendre parler de lui aujourd'hui, mais pour certains de ses amis : " maxime rodinson n'est pas oublié. il est juste silencieux. ".
En Israël, le lent affaissement de la gauche et l'enracinement de la droite et de l'extrême-droite actuellement au pouvoir reflètent un bouleversement majeur depuis ces dix dernières années et l'échec des négociations de Camp David. Sébastien Boussois a commencé à étudier la société israélienne en 2000 au moment même du déclenchement de la seconde intifada sur l'esplanade des mosquées le 29 septembre. Il y était même. Il a pu observer la manière dont la société israélienne s'est radicalisée de jour en jour : le lent effondrement du camp de la paix, les remises en cause profonde de la politique sioniste en Israël et, en dehors, la persistance des menaces extérieures et de la création de nouvelles. Il a étudié également les grandes interrogations fondamentales sur l'avenir du pays : comment l'État d'Israël peut il assurer sa sécurité, demeurer un État juif et démocratique sans devenir l'État radicalisé qu'il est devenu avec une société au bout du spectre politique et au bord de l'implosion ?
Parce que la gauche n'a jamais apporté la paix, parce que la droite a su faire des concessions exemplaires, parce que le camp de la paix a été accusé de soutenir encore et toujours une autorité palestinienne qui n'aurait jamais voulu la réconciliation, parce que la sécurité reste la priorité des priorités quitte à en devenir une fin et non plus un moyen, parce que remettre en cause l'histoire d'Israël depuis 1948 conduit souvent au blasphème, l'auteur montre que malgré tout cela, il existe encore des raisons d'espérer un retour à la modération côté israélien. Ces deux sociétés qui ne peuvent actuellement plus se voir, cachées l'une de l'autre par un mur de huit mètres de haut auront tôt ou tard la nécessité de se reparler, de se reconsidérer à nouveau. Si la paix est un acte politique sur le papier, la confiance entre les peuples est avant tout un acte moral et social de longue haleine...
En 1858, le célèbre écrivain français Alexandre Dumas est en pleine aventure dans le Caucase. Parmi les grandes villes qui le marqueront, il y a Bakou et ses « feux ». Cette « terre de feu » donnera son nom au futur Azerbaïdjan.
Historiquement, le Caucase a subi toutes les plus grandes influences des peuples anciens. Le « grand Caucase », cette « montagne des peuples », a été largement ballottée et soumise à l'histoire : Perse, Anatolie, Assyrie, puis plus tard Empire ottoman et Empire russe se sont disputés son contrôle pendant des siècles. Leur indépendance de toutes les grandes puissances d'aujourd'hui s'est surtout effectuée après l'effondrement de l'URSS. Aujourd'hui, coûte que coûte, les pays libres qui en ont émergé se battent pour leur souveraineté, leur développement et leur identité.
Parmi les nombreux pays de la région, l'Azerbaïdjan est un creuset d'une diversité de populations, d'ethnies, de religions, de cultures et d'identités, unique dans la région. Il est une plaque tournante de la diversité du monde européen et asiatique.
Depuis 1991, Bakou est indépendant et compte bien le rester. Mais pour cela, il a fallu ériger une politique solide et une stratégie viable de développement. Ce long chemin vers la modernité, qui a commencé il y a plus d'un siècle avec la naissance de la première République d'Azerbaïdjan, se poursuit depuis activement. Pour cela, le pays a construit les outils de son autonomie sur tous les plans : politique, économique, géopolitique, militaire et énergétique.
Aujourd'hui, ce « Dragon » du Caucase est devenu un pays riche, grâce au gaz de la mer Caspienne, mais pas seulement. À l'instar de certains pays du Golfe, comme le Qatar ou les Émirats arabes Unis, Bakou a fait le choix de la diversification et de l'intégration mondiale. Au-delà de ses relations à composer avec la Russie, la Turquie et l'Iran, les relations de Bakou avec l'Arménie dans le futur sont une opportunité unique de dynamisation régionale. Mais aussi de paix pour tout le Caucase-Sud.
Au coeur des nouvelles routes de la Soie, et avec la guerre en Ukraine qui a mis la Russie au ban des nations, et avec un Iran sous le coup de sanctions, l'Azerbaïdjan devient incontournable pour la circulation des biens et des personnes. Les Occidentaux, à commencer par les Européens, en ont bien conscience en ayant de cesse de renforcer leur coopération politique, économique, militaire, énergétique, et digitale, avec Bakou.
Depuis des décennies, la guerre est une actualité récurrente au Moyen-Orient. Les lignes de fractures sont nombreuses : entre l'État d'Israël et ses voisins arabes, mais également entre sunnites et chiites ou entre tendances politiques pro ou antioccidentales, elles ont pour effet de régulièrement déstabiliser le Moyen-Orient.
Dans la région, la sécurité prime sur le développement empêchant ses sociétés d'évoluer économiquement et socialement. La crise globale a frappé de plein fouet les populations de la région. C'en est trop pour ces sociétés et des voix s'élèvent sans susciter le moindre effort de réforme de la part des dirigeants.
Cet ouvrage, met l'accent sur trois sociétés en crise (Liban, Gaza, et Israël) et sur leur point commun: ce sont toutes des sociétés enfermées. En effet, la société libanaise est prisonnière de clivages, mais aussi de sa proximité avec Israël et donc du renforcement du Hezbollah qui en découle. La société gazaouie est quant à elle enfermée dans tous les sens du terme : que ce soit par le mur et le blocus imposés par Israël, mais aussi par la domination du Hamas imposant à la population des règles de vie liberticides. Enfin, la société israélienne est, quant à elle, l'otage d'un schéma sécuritaire qui bloque son développement économique et social.
Sous l´effet de l´explosion démographique et du réchauffement climatique, l´eau est devenue l´objet de toutes les convoitises. Dans l´aride Proche-Orient, les rapports entre les pays qui possèdent les sources d´eau, ceux qui en prennent le contrôle et ceux qui subissent sont complexes et tendus.
Autour de cette nouvelle perception des enjeux hydrauliques et politiques, le sauvetage de la mer Morte, le plus grand lac salé du monde, se révèle un cas pratique original. Carrefour des représentations historiques, mythologiques, religieuses, et géopolitiques, l´environnement de la mer Morte est désormais en grand danger : le détournement du Jourdain, l´industrie à outrance, et l´inadaptation des cultures au milieu désertique ont profondément fragilisé cet écosystème unique. Un projet pharaonique est présenté comme la solution à cette désintégration prévisible mais aussi à la raréfaction de l´eau dans la région : le canal mer Rouge mer Morte, porté par Israël, la Jordanie et, en partie, les Territoires palestiniens.
Fondé sur un important travail de terrain, cet ouvrage offre une toute nouvelle lecture des relations israélo-jordaniennes et israélo-palestiniennes. Et si le sauvetage de la mer Morte se révélait être, au nom d´un intérêt supérieur, un premier pas vers la résolution du conflit israélo-arabe ? Sébastien BOUSSOIS est docteur en sciences politiques, spécialiste de la question israélo-palestinienne et enseignant en relations internationales. Collaborateur scientifique du REPI (Université Libre de Bruxelles) et du Centre Jacques Berque (Rabat), il est par ailleurs fondateur et président du Cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO).
Préface de Henry Laurens
Le Moyen-Orient traverse une phase de bouleversements inédits dans son histoire. Au nom d'une démocratisation trop longtemps retardée, des sociétés du monde arabe sont parvenues à renverser leurs dirigeants, pour certains en place depuis près de 40 ans. Ces sociétés sous tension ont prouvé au monde qu'elles étaient enfin prêtes à prendre en main leur destin. Pourtant, pendant des décennies, une chape de plomb s'est abattue sur nombre d'entre elles, incapables d'assurer la relève politique et la transition démocratique.
Le premier colloque du CCMO, dont sont issues ces contributions, donne la parole à une dizaine de jeunes chercheurs. Il a souhaité se concentrer sur plusieurs thématiques récurrentes et reflet des difficultés que traverse la région : les tensions politiques qui persistent (Liban, Syrie et Territoires Palestiniens), les constructions et reconstructions permanentes (Liban, Égypte), l'influences des sphères locales et internationales (Turquie, Israël, Palestine).
Le Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient a ainsi voulu apporter un regard neuf sur une partie des pays concernés par le Printemps arabe, et de manière plus globale sur une région stratégique du monde dont on désespérait du changement, et pour qui le nouveau siècle semble s'être ouvert un beau jour de décembre 2010 en Tunisie...
Sur la terre du Dieu unique, Israéliens et Palestiniens sont avant tout des hommes. Bien souvent, on ne parle d'eux qu'à travers le prisme du conflit qui les fait se déchirer depuis soixante ans. Ils vivent. Ils souffrent. Ils ont une culture. Des traditions. Et un quotidien comme chacun...
À travers ces clichés photographiques pris au détour de la vie, et une série de chroniques écrites sur l'instant, l'auteur invite sous un jour nouveau à une redécouverte des habitants de la « Terre Sainte ». D'une situation cocasse à une situation dramatique, voici près d'une centaine de photos qui témoignent malgré tout que ce pays est un et indivisible et que tous ces gens sont condamnés à vivre ensemble. Le taayush, comme l'on dit là bas, nuance les choses ; c'est le vouloir vivre ensemble. Ce qui est encore un autre défi comme celui de faire d'Israël d'un côté et de la Palestine de l'autre, un ensemble humain et homogène : un nouveau pays que l'on pourrait appeler « Palestinisraël » en quelque sorte.
France, ici où ailleurs, 2018... Beau, jeune, intelligent, Charles a tout pour réussir. Il aurait dû représenter l'avenir de son pays. Seulement, face au monde superficiel et matérialiste qui l'afflige, il n'arrive à rien. Alors, il se rend chaque jour avec peine au service des archives d'un Ministère quelconque où il travaille dans un bureau poussiéreux et passe ses journées à classer ses ambitions.
Face à lui, l'image et la télévision inondent le monde des idées. Et notamment le premier d'entre eux : Jean-Yves Lemarchant, le présentateur vedette du journal télévisé. Récit express sur une journée top-chrono d'une confrontation psychologique violente entre deux êtres que tout devrait opposer, l'un qui rêve d'une image de succès, l'autre pour qui le succès passe au quotidien par l'image. Leur rencontre se nouera dans les derniers mètres de « J.T. » pour s'achever, comme dit la télévision, sur un « drame ordinaire ». Et si leurs mondes aussi opposés à tous les deux étaient devenus les nôtres ?