« La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation.
Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre. Nous faisions semblant de vouloir continuer. » Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
Récit recueilli par David Teboul.
Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? Comment les aventures de l'explorateur et les recherches du savant s'intègrent-elles et forment-elles l'expérience propre à l'ethnologue ? C'est à ces questions que l'auteur, philosophe et moraliste autant qu'ethnographe, s'est efforcé de répondre en confrontant ses souvenirs parfois anciens, et se rapportant aussi bien à l'Asie qu'à l'Amérique.
Plus encore qu'un livre de voyage, il s'agit cette fois d'un livre sur le voyage. Sans renoncer aux détails pittoresques offerts par les sociétés indigènes du Brésil central, dont il a partagé l'existence et qui comptent parmi les plus primitives du globe, l'auteur entreprend, au cours d'une autobiographie intellectuelle, de situer celle-ci dans une perspective plus vaste : rapports entre l'Ancien et le Nouveau Monde ; place de l'homme dans la nature ; sens de la civilisation et du progrès.
Claude Lévi-Strauss souhaite ainsi renouer avec la tradition du "voyage philosophique" illustrée par la littérature depuis le XVIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle, c'est-à-dire avant qu'une austérité scientifique mal comprise d'une part, le goût impudique du sensationnel de l'autre n'aient fart oublier qu'on court le monde, d'abord, à la recherche de soi.
Et si nous changions de regard sur nos échecs ?
Les succès viennent rarement sans accroc. Charles de Gaulle, Rafael Nadal, Steve Jobs ou Barbara ont tous essuyé des revers cuisants avant de s'accomplir.
Relisant leurs parcours et de nombreux autres à la lumière de Marc-Aurèle, Saint Paul, Nietzsche ou Freud, cet essai nous apprend à réussir nos échecs. Il nous montre comment chaque épreuve, parce qu'elle nous confronte au réel ou à notre désir profond, peut nous rendre plus lucide, plus combatif, plus vivant.
Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.
Contrairement à ce que l'on affirme trop souvent, les contes de fées ne traumatisent pas les jeunes lecteurs. Ils répondent de façon précise et irréfutable à leurs angoisses, en les informant des épreuves à venir et des efforts à accomplir.
Tel est en effet le postulat de ce livre majeur où Bruno Bettelheim nous éclaire sur la fonction thérapeuthique de ces contes pour l'enfant et l'adolescent jusqu'à la puberté.
Grâce à cet ouvrage, illustré d'exemples tirés d'un patrimoine sans âge, des "Mille et une nuits" aux frères Grimm, de "Cendrillon" à "Blanche-Neige" et à la "Belle au bois dormant", nous n'avons plus, nous parents, le même regard sur ces contes de fées qui offrent à nos enfants une chance de se comprendre mieux au sein du monde complexe qu'ils vont devoir affronter.
Le Dr Catherine GUEGEN est pédiatre à l'Institut hospitalier franc-britannique depuis vingt-sept ans. Spécialisée dans le soutien à la parentalité, elle anime aussi des groupes de travail pour les médecins, psychologues, éducateurs et sages-femmes.
Les dernières découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau bouleversent notre compréhension des besoins de l'enfant. Elles démontrent qu'une relation empathique est décisive pour permettre au cerveau des enfants et des adolescents d'évoluer au mieux, en déployant pleinement ses capacités intellectuelles et affectives.
Catherine Gueguen nous fait partager ces découvertes et propose des conseils éducatifs pour les parents et les professionnels. Un véritable plaidoyer en faveur d'une éducation bienveillante qui remet en cause nombre d'idées reçues.
"« De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres. Ce que je dis ici avec des mots simples et des exemples concrets, comme au cours d'une conversation avec un ami, est le fruit de trente années de recherches et d'expériences.
Mon témoignage personnel importerait peu s'il n'était éclairé par la pensée des philosophes et des sages de l'humanité qui ont marqué ma vie : le Bouddha, Confucius, Socrate, Aristote, Épicure, Épictète, Jésus, Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Lévinas parmi d'autres.
Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, de la peur à l'amour. » Frédéric Lenoir"
avec le discours de la méthode, descartes écrit le livre fondateur de la philosophie moderne et de la raison occidentale.
le texte, rédigé dans une langue sobre et d'une apparente simplicité, emploie le vocabulaire du français courant. les erreurs d'interprétation en sont d'autant plus faciles, ce dont descartes était bien conscient. il n'a donc cessé de commenter lui-même le discours, dans ses autres traités, mais aussi dans son abondante correspondance. le texte est présenté ici accompagné de ce matériau exceptionnel qu'est le propre commentaire de l'auteur.
cette édition permet donc une compréhension approfondie de l'oeuvre, fondée sur les analyses de l'homme de lettres, et propose une remarquable initiation à l'ensemble de sa philosophie. elle comprend : une introduction générale, suivie d'une analyse du discours partie par partie ; un appareil de notes commentant précisément le texte ; un dossier, proposant des textes contemporains de descartes, et liés au discours, ainsi que de nombreuses analyses.
Avec l'humour et la sincérité qui le caractérisent, Maurice Barthélemy livre un témoignage salutaire sur sa vie d'hypersensible et dédramatise une nature trop souvent méconnue. Éclairé par l'expertise de la psychopraticienne Charlotte Wils, il nous donne des clés pour mieux se comprendre, s'accepter, et s'ouvrir à la différence.
Acteur, réalisateur et scénariste reconnu, MAURICE BARTHÉLEMY découvre en 2015 son hypersensibilité.
Psychopraticienne, coach certifiée et conférencière, CHARLOTTE WILS est spécialisée dans l'accompagnement des personnes hypersensibles.
Notre siècle a totalement transformé le statut de l'homme ; celui-ci est désormais un membre d'un ensemble qui le dépasse, et dont il ne peut s'échapper. il vit dans un monde où la technique prend de plus en plus d'importance, et où le politique s'impose sans possibilité d'écart ou de fuite. Ce monde est également celui des pires violences, de la barbarie généralisée. Hannah Arendt commence ici sa réflexion sur l'originalité radicale de notre époque. Elle pose les bases d'une réflexion qui permettra, peut-être, de se donner les moyens d'éviter les dérapages vers la violence aveugle, en comprenant en profondeur la dimension de "l'homme moderne". Un nouvel humanisme ?
En France, 250 femmes sont violées chaque jour. 32 % ont été victimes de harcèlement sexuel au travail. 1,2 million sont la cible d'injures sexistes chaque année. 6,7 millions de personnes ont subi l'inceste.
Ces violences que subissent en France et dans le monde les femmes et les enfants ne sont pas une fatalité. Ce livre est un manuel d'action. Il donne à chacune et à chacun des outils pour que les violences sexistes et sexuelles s'arrêtent.
«La philosophie nous bouscule. Elle ne nous laisse pas tranquille ; elle nous réveille et nous éclaire. C'est pourquoi nous en avons si pro- fondément besoin. » Fabrice Midal propose ici une approche inédite et surprenante : vous faire vivre des expériences philosophiques qui vont avoir des répercussions sur votre façon d'aborder les tracas du quotidien, d'aimer, et même de boire votre café... Jamais la philosophie ne vous aura semblé aussi concrète et joyeuse !
?Philosophe et écrivain, Fabrice MIDAL est l'un des penseurs les plus originaux et percutants de notre temps. Il a publié de nombreux livres à succès traduits dans le monde entier.
Tous les succès de FABRICE MIDAL sont chez Pocket.
Dans l'une, la mercière gardait parfois l'auteur de ce livre, entre boutons et bobines.
Dans l'autre, cette vieille papeterie qui sentait la colle, il a mâchouillé ses premiers stylos....
C'était les années 70, à Quimper, avant que la grande distribution ne vienne balayer la vie des rues... C'était le temps béni des bistrots, des cageots, des quat'saisons - viendra celui des boutiques de fringues et les agences bancaires... Comme on décharge, aux halles, les fruits et légumes, l'enfant devenu grand étale sa mémoire en vrac : tout à la fois autobiographie et ode aux petits commerces. Dernier inventaire avant fermeture complète.
Libérée, la sexualité des femmes d'aujourd'hui ? On serait tenté de croire que oui. Pourtant, plus de 50 % d'entre elles se disent insatisfaites. Si tant de femmes ordinaires sont concernées, peut-être qu'elles n'ont rien d'anormal et que ce n'est pas à la pharmacie qu'il faut aller chercher la solution. Le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel, et passe par une réorientation de notre approche androcentrée du sexe et du plaisir.
Tour à tour reportage, essai et recueil de réflexions à la première personne, cet ouvrage enquête sur les dernières découvertes scientifiques ayant trait à l'orgasme féminin. Une aventure aux confins de la jouissance, à lire d'urgence.
À travers vingt et une chroniques, Patrick Pelloux renfile sa blouse de carabin-chercheur passionné d'histoire et nous invite à une nouvelle promenade au chevet des grands hommes. Une promenade médicale, littéraire, politique, sociale, artistique... et un voyage plein de surprises. Jugez plutôt : on y croise un prophète, bien entendu des rois et des reines, des poètes et des peintres, des musiciens...
Sans oublier un bel hommage à Charb, l'Ami. Mélange d'empathie et de franc-parler, la plume aiguisée de Patrick Pelloux nous entraîne au gré des époques, des thèmes, des personnages, avec toujours le même plaisir d'apprendre en se distrayant.
Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le « sous-homme », le « pédéraste »...). Historiquement, ce mythe a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme.
Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une « crise de la virilité ».
Si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.
C'est l'histoire d'un roi de France replacée dans son cadre mondial, dans une logique de décloisonnement des histoires nationales, qui est ici racontée : ses politiques, sa famille, ses entreprises militaires, ses choix économiques, ses passions artistiques, ses courtisans, ses goûts, ses ambitions, ses errements et ses échecs aussi. Tout ce qui a fait ce règne de plus de soixante-douze ans prend ainsi place dans un récit passionnant et incroyablement maîtrisé. En s'appuyant sur les toutes dernières recherches tant françaises qu'étrangères, en réintroduisant dans l'histoire mondiale cette figure magnétique bien qu'imparfaite, Philip Mansel offre un portrait aussi novateur que singulier du Roi-Soleil.
Luce : « vagabonde » ; Adèle : « voleuse » ; Émilienne : « vicieuse ». Trois mots, qui valent rappel à l'ordre, réquisitoire, sanction. Ou comment le langage, le système éducatif, la psychiatrie et l'institution judiciaire construisent le féminin, en lui opposant des contre-modèles. Dans les années 1950 et 1960, une adolescente a tôt fait de virer « mauvaise fille » : un flirt, une sortie au bal ou au café, voire une simple fugue de quelques heures peuvent suffire à enclencher l'engrenage judiciaire, qui la conduit devant le juge des enfants. Beaucoup seront ensuite placées en internat, hospitalisées, ou emprisonnées. Un mécanisme que Véronique Blanchard dévoile à travers l'analyse de centaines de documents exhumés des archives du tribunal pour enfants de la Seine. Les voix des jeunes filles qui en surgissent racontent autant de trajectoires brisées, de rêves réprimés - et de révoltes indomptées. Elles nous plongent dans les coulisses de la fabrique du genre et des inégalités. Car si les lois ont évolué, si les regards portés sur le genre ont changé, si les adolescentes d'aujourd'hui ne portent plus les mêmes prénoms, certains mécanismes, eux, perdurent : ces voix n'ont aujourd'hui rien perdu de leur force subversive.
1945, dans le paisible village de Great Rollright, au sud-ouest de l'Angleterre, Mrs Burton habite une ferme avec son mari et ses trois enfants. Ils sont des gens aimables, sans histoires...
Mrs Burton - alias Sonya - est en réalité une espionne de haut rang au service de Moscou. Pour son plus grand bonheur, elle a vu le naufrage du Troisième Reich, mais déjà un nouveau conflit se profile entre les alliés d'hier. Sonya doit poursuivre son combat au service du camp soviétique.
Grâce à elle, Staline aura bientôt accès aux secrets atomiques anglo-américains.
Dans le monde du Renseignement, Sonya - de son vrai nom Ursula Kuczynski (1907-2000) - devient rapidement une légende. Avec le livre de Ben Macintyre, elle entre dans l'Histoire.
Les grands textes du XVIe siècle.
« Pour bien connaître la nature du peuple, il faut être prince, et, pour bien connaître celle des princes, il faut être du peuple. » Cherchant à rentrer en grâce auprès des Médicis, ses maîtres, le haut fonctionnaire florentin Machiavel leur adresse ce livre qui définit, il y a tout juste cinq siècles, tous les principes de la « realpolitik ». Comment conquérir le pouvoir et le conserver ? Faut-il préserver les monarchies, et par quels moyens ? Faut-il s'appuyer sur la fortune et la force plutôt que sur la religion et la morale ? Dans quel but user de la propagande d'État ? Sans illusion sur la nature humaine, Machiavel, bien loin du machiavélisme qu'on lui prête, haïssait la tyrannie. Pragmatique, il était républicain de coeur, dans cette république de Florence confisquée par les nobles et les banquiers.
@ Disponible chez 12-21.
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE.
Revenue seule des camps de la mort avec ses deux petits frères, c'est avec ses yeux d'enfant que Lili revit chaque jour les longs mois de survie au coeur de la barbarie nazie.
Septembre 1939 :Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes. Avant d'être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission. Les accords du "Nocturne en ut dièse mineur" de Chopin s'élèvent. L'interprète s'appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c'est une longue nuit qui commence...
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, un juste nommé Wilm Hosenfeld. Hanté par l'atrocité des crimes de son peuple, il protégera et sauvera le pianiste.
Après avoir été directeur de la radio nationale polonaise, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il est mort à Varsovie en juillet 2000. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l'on redécouvre enfin ce texte étrangement distancié, à la fois sobre et émouvant.
Né dans un pays en guerre, il y a grandi, puis l'a fui à jamais. Au terme d'un voyage inhumain, c'est à Paris qu'il trouve refuge - métro Jaurès, la faim, le froid, l'enfer. Seul, muet, invisible parmi les invisibles, Mahmud erre dans la ville lumière. Sur les bancs publics, les amoureux fricotent. Aux terrasses des cafés, les étudiants l'ignorent. Pas un mot. Pas un regard. Alors, c'est au Père Lachaise que Mahmud traîne ses guêtres. Là, parmi les morts, il trouve son port d'attache : Balzac, Molière, Hugo, Baudelaire, plus tard... Ces livres, ces mots qu'il collectionne, cette langue qu'il a fait sienne seront son salut.
Depuis cette rive, il se console. Depuis cette rive, il nous raconte...