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Prix
Les Presses Du Reel
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Première traduction arabe de l'ouvrage culte de Virginie Despentes King Kong Théorie.
« J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. » -
Fiction épistolaire et pamphlétaire, Trois Guinées (publié en 1938) est l'un des moments du dernier geste d'écriture de Virginia Woolf. Face à l'ampleur de la crise que traverse l'Europe et qui mènera à la seconde guerre mondiale, l'écrivain refuse le statut de spectateur impassible. Dans ce livre, une femme répond à la lettre d'un homme lui demandant de l'aide pour empêcher la guerre et préserver la liberté intellectuelle. Quelles sont alors les armes à disposition d'une femme pour fournir cette aide ? Cherchant la réponse, Virginia Woolf dresse une critique redoutable de la société patriarcale, elle lui oppose la puissance d'une société des outsiders, composée d'individus dont l'histoire s'est construite en marge, dans l'ombre des valeurs dominantes (la compétition, l'appropriation et l'exclusion). L'avènement de la société des outsiders est un appel à la dissidence.
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Flore des friches urbaines
Audrey Muratet, Myr Muratet, Marie Pellaton
- Les Presses Du Reel
- 18 Novembre 2022
- 9782378963644
Un catalogue raisonné des herbes folles : nouvelle édition augmentée de la flore de référence, fruit de 20 années d'études et de relevés floristiques sur une multitude de friches urbaines, permettant, à travers 600 photographies et 800 dessins originaux, de reconnaître et de nommer quelque 300 plantes silencieuses que nous croisons tous les jours. Un herbier méthodique des terrains vagues qui constitue un véritable guide de la biodiversité, beau et ludique, accessible et rigoureux.
Cette flore expose la biodiversité des friches urbaines. Elle documente les paysages et les végétations ; elle invite à reconnaître et nommer les 299 plantes les plus communes qu'elles abritent ; elle peut agir comme un jeu ; elle mène vers un nouvel univers de sens et de savoirs.
Les friches sont un monde, un refuge. Elles donnent asile à une prodigieuse diversité d'espèces végétales et animales en milieu urbain. Les zones postindustrielles désaffectées, les vergers à l'abandon, les terrains délaissés le long des voies ferrées ou des cours d'eau sont des espaces d'expériences sensorielles d'une intensité ignorée.
Sautant les barrières qui les en séparent, le flâneur, le lecteur plongent alors dans une nature généreuse, exubérante, fébrile. La ville n'y est plus que rumeur, un bruit de fond.
« Ce livre s'adresse à tous ceux qui, assis dans le train, font flotter le regard sur les plantes accrochées aux vieux ballasts. A ceux aussi qui, calés sur la banquette arrière de la voiture, remarquent du coin de l'oeil la verdure des terrains vagues. [...] Due à la botaniste Audrey Muratet, au photographe Myr Muratet et à la dessinatrice Marie Pellaton, cette compilation explique les mécanismes de survie, et même de prospérité des plantes, dans ces milieux qu'on croit inhospitaliers. L'ouvrage est la première flore qui leur est consacrée, et la seule du genre. [...] Un ouvrage méthodique, systématique, scientifique et pourtant poétique. » Sibylle Vincendon, Libération Nouvelle édition augmentée de l'ouvrage publié aux éditions Xavier Barral en 2017. -
Paru en 1971, publié dans plus de vingt langues, mais indisponible en français depuis 1974, Design for the Real World est, bien plus qu'un classique de l'histoire du design, le livre-manifeste de tout design politique et écologique. Il vise l'inclusion sociale plutôt que le profit monétaire, lutte contre l'asservissement des besoins au marché, prône le respect de l'environnement plutôt que l'exploitation illimitée de la nature et de ses ressources. Cette réédition critique de la traduction française, accompagnée d'essais d'Alison J. Clarke et Emanuele Quinz, offre un aperçu du programme de Victor Papanek : confier au design une mission révolutionnaire, qui, aujourd'hui plus que jamais, révèle son étonnante pertinence.
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Ce que le sida m'a fait ; art et activisme à la fin du XXe siècle
Elisabeth Lebovici
- Jrp / Ringier
- 1 Mai 2017
- 9783037644997
L'historienne et critique d'art revisite, avec sa mémoire de témoin, les liens entre art et activisme durant les « années sida » en France et aux États-Unis. Composé de textes monographiques, d'entretiens et d'essais thématiques, cet ouvrage rédigé à la première personne rend compte d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Restituer la parole des ami·e·s de lutte, articuler les « je » et « nous » d'alors et d'aujourd'hui, faire retour sur des faits et affects peu connus du public français, analyser l'« épidémie de la représentation » consécutif à l'apparition du sida : telle est l'entreprise de cet ouvrage, conçu par Elisabeth Lebovici comme un véritable « discours de la méthode » où, toujours, le personnel est politique, le public et le privé s'intriquent. Engagée aux côtés des activistes français et américains de la lutte contre le sida, observatrice privilégiée, en tant qu'historienne de l'art et journaliste, des débats et enjeux des années 1980 et 1990, l'auteure analyse ce moment charnière des liens entre art et activisme, qu'elle revisite avec sa mémoire de témoin, en survivante affectée.
Monographies, entretiens et essais thématiques composent ce volume, rédigé de manière assumée - la seule possible - à la première personne. Il propose ainsi, dans un va-et-vient constant entre les États-Unis et la France, une cosmologie élective : ACT UP, les « arbres téléphoniques », Richard Baquié, Gregg Bordowitz, Alain Buffard, Douglas Crimp, les « enterrements politiques », General Idea, Nan Goldin, Félix González-Torres, Gran Fury, L'Hiver de l'amour, Roni Horn, Eve Kosofsky Sedgwick, Zoe Leonard, Mark Morrisroe, William Ollander, le « Patchwork de noms », The Real Estate Show, Lionel Soukaz, Philippe Thomas, Georges Tony Stoll, Paul Vecchiali, David Wojnarowicz, Dana Wyse, les zaps, etc.
Illustré par de nombreuses archives et ephemera qui soulignent l'importance du graphisme dans la lutte contre le sida, Ce que le sida m'a fait est un ouvrage nécessaire pour comprendre les « années sida », cette période d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Cette publication s'inscrit dans la collection Lectures Maison Rouge, dont l'ambition est de proposer des textes d'artistes qui interrogent à la fois la muséographie, l'écriture de l'exposition et le travail de certains artistes eux-mêmes, sous la direction de Patricia Falguières.
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à perte de mère : Sur les routes atlantiques de l'esclavage
Saidiya Hartman
- Abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
- 7 Septembre 2023
- 9782956870050
Paru en 2007, À perte de mère est le deuxième livre de Saidiya Hartman. L'écriture est celle, contre-disciplinaire, de la recherche d'archives, de l'analyse, du journal, de la poésie, de l'autobiographie ; confrontée aux trajectoires de déportation d'une rive à l'autre de l'Atlantique, aux vies décimées et bouleversées par la traite négrière esclavagiste. Au fil de l'apprentissage et de la transformation personnelle et politique de Hartman se dessine un futur dans l'expérience présente du passé, ceci par un geste double que l'autrice explique comme « une lutte contre les limites de l'archive pour écrire une histoire culturelle de læ captif·ve, et, en même temps, comme une mise en acte de l'impossibilité de représenter les vies des captif·ves, précisément à travers le processus narratif ».
Comment fait-on l'expérience de l'histoire de l'esclavage ? Comment la fait-on déjà, encore ? Comment cette histoire se poursuit-elle ? Ce récit d'un voyage au Ghana par l'historienne suit les traces - matérielles, sociales, relationnelles - de la traite atlantique esclavagiste : architectures, conflits, amitiés. Pour emprunter les mots de Robin Kelley, Hartman est « étrangère à la recherche d'étranger·es », elle questionne le mode de formation des savoirs, les rapports de pouvoir en jeu dans la constitution de ce qui fait mémoire d'un passé.
Le livre est publié dans une traduction de Maboula Soumahoro, également autrice de la préface « À vingt-mille lieues de la mère », et accompagné de l'article « Vénus en deux actes », traduit par Émilie Notéris. -
Catalogue « bio-monographique » éclairant la démarche de l'artiste, sculptrice et céramiste Valentine Schlegel, dont la pratique, intimement liée à son quotidien, répond à une logique certaine : celle de créer ses propres conditions de vie. Réalisé par l'artiste Hélène Bertin suite à une recherche sur Valentine Schlegel, édité par Hélène Bertin et Charles Mazé & Coline Sunier.
Née en 1925, Valentine Schlegel a développé une pratique plastique quotidienne entre Paris et Sète. À l'image d'un couteau suisse, elle maîtrise plusieurs techniques pour réaliser des objets usuels aux corps sculpturaux: couverts en bois, vases en céramique, sacs en cuir, cheminées en plâtre. Conçu sans hiérarchie, souvent en collaboration avec ses amis, ce corpus est fait d'objets de différentes dimensions et aux usages tantôt fantaisistes, tantôt quotidiens. Valentine Schlegel a également réalisé nombre d'éléments architecturaux en plâtre destinés aux intérieurs. Ces sculptures à vivre sont aussi, par leur caractère indéplaçable, la raison pour laquelle son travail est resté méconnu.
Valentine Schlegel: je dors, je travaille par Hélène Bertin est un catalogue « bio-monographique » réunissant une nouvelle iconographie et des documents d'archives. Des notices biographiques séquencent le livre et éclairent la démarche et la vie de Valentine Schlegel.
Grâce à une iconographie riche et précisément sélectionnée, cette monographie de référence permet notamment de documenter l'ensemble des cheminées que Valentine Schlegel a réalisées chez des particuliers - une centaine de 1959 à 2002. Les autres pans de son travail sont également abordés afin de saisir l'ensemble de sa pratique, intimement liée à son mode de vie, où les questions d'autonomie de production et d'amitié sont centrales.
«je dors» et «je travaille» sont deux énoncés peints sur une pancarte réversible accrochée à la porte de l'atelier sétois de Valentine Schlegel. Ils correspondent à deux temps différents de ses journées, invitant à l'isolement ou à la compagnie. Ces deux «activités» ne sont pas à prendre comme des opposés mais comme indissociables l'une de l'autre: elles servent de structure à l'édition en rendant perceptible les choix de modes de vie personnels et professionnels de Valentine Schlegel.
De par le déroulé chronologique, chaque page du livre peut être perçue comme un moment d'une journée, où la fabrication d'un ustensile de cuisine, la pratique de la sieste dans une couchette spécialement conçue à cet effet, la création d'une cheminée en plâtre pour la maison d'un collectionneur ou d'un sifflet en forme de sirène pour un cadeau à une amie sont les témoins d'une pratique totale et quotidienne, sans ordre hiérarchique mais répondant à une logique certaine: celle de créer ses propres conditions de vie.
Publié à l'occasion de l'exposition « Cette femme pourrait dormir dans l'eau - Valentine Schlegel par Hélène Bertin » au CAC Brétigny, du 30 septembre au 09 décembre 2017.
Hélène Bertin (née en 1989 à Pertuis, vit et travaille à Paris) traverse doucement la France en suivant les cours d'art appliqués au lycée en Avignon, de l'École des beaux-arts de Lyon puis de l'École des beaux-arts de Paris-Cergy. À la fin de ses études, elle s'installe à Paris et à Cucuron, son village natal. Elle développe une pratique qui met en mouvement le travail d'artiste, de curateur et d'historienne. Ses objets de sculptrice ont des qualités usuelles qui se dérobent à l'espace du white cube. Ils se vivent dans l'intimité de la sphère privée, comme l'espace de l'atelier, de la maison, et en extérieur. Hélène Bertin travaille aussi en collectif avec Plafond, avec qui elle partage des moments de réflexion et des expositions. Avec l'aménagement de son atelier à Cucuron, le « workshop culinaire » est l'un de ses terrains d'expérimentation collective où des artistes se regroupent autour de mets qu'ils confectionnent, mangent et digèrent ensemble. Investie dans son village, c'est dans un vignoble de vin naturel qu'elle a récemment organisé sa première exposition collective. Depuis plusieurs années, elle réalise des recherches autour de Valentine Schlegel qui, comme une guide, lui a ouvert sa pratique originale et libre de l'art.
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Cruiser l'utopie : l'après et ailleurs de l'advenir queer
José esteban Muñoz
- Brook
- 27 Août 2021
- 9782956870029
Cruiser l'utopie décrit un mouvement, une avancée en forme de dérive entre théorie, approche philosophique, critique d'art et récit personnel. Les oeuvres citées, racontées, se mêlent au récit familial ou individuel et aux considérations plus universitaires. Cette pratique de la théorie et de l'esthétique queer s'inscrit dans une interprétation nouvelle de l'espoir tel que perçu par le philosophe Ernst Bloch, articulée à la pensée radicale noire et à la recherche poétique d'auteureices comme Fred Moten et Eileen Myles.Munoz se penche sur la période des révoltes de Stonewall (1969) et analyse par exemple les oeuvres de Frank O'Hara, Andy Warhol, Kevin Aviance, Samuel R. Delany, Fred Herko, LeRoi Jones/Amiri Baraka, Ray Johnson et Jill Johnston. À la théorie queer comme étude correspond une manière de chercher et d'écrire nouvelle, une forme d'hybridité entre la philosophie et les études culturelles. La critique est, comme par anticipation, contenue dans la pratique artistique et le quotidien contre-normatifs dont les récits, à la fois subjectifs et historiques, laissent deviner un advenir queer, lieu de transformations et de libération. Le texte, traduit par Alice Wambergue, est accompagné ici d'une préface d'Élisabeth Lebovici et d'un poème de Fred Moten.
-
Première monographie consacrée à l'oeuvre du jeune peintre français. Centrée sur de récents travaux produits entre 2016 et 2018, la publication propose des vues d'expositions et un riche ensemble de reproductions. La documentation visuelle s'accompagne d'un texte de Frédéric Valabrègue, qui nous mène jusque dans l'atelier de l'artiste, et d'un entretien réalisé par Alain Berland.
Tout prendre. Ne rien lâcher. Faire peinture avec et contre tout. Renouveler sa spontanéité dans le champ des possibles picturaux : classicisme, expressionnisme, figuratif, abstrait, print painting, bad painting, all-over, matièrisme. Pour Julien des Monstiers, chaque peinture constitue un ensemble dont les différentes manières de faire se comprennent par un tout qui leur donne sa signification. Une peinture holistique, qu'on ne peut réduire à la somme de ses parties et qui échappe à toute définition pré-établie. Des formes et des gestes empruntés, sans aucune hiérarchie, aux grands récits du médium : de Diego Velasquez à Jean-Baptiste Oudry, de Robert Rauschenberg à Gerhard Richter, de Lucio Fontana à Sigmar Polke, mais aussi à l'histoire de ses motifs, celle des scènes de chasse, des décors floraux, des tapisseries. Une oeuvre peinte sur toile ou sur bois, au sol ou au mur, selon les nécessités, dans d'incessants allers-retours. Des empreintes par transfert, comme il le fait toujours, mais aussi des gestes précis, lents ou rapides, faits avec des pinceaux, bien sûr, mais aussi des outils divers, des bâtons et pourquoi pas, si l'envie lui vient, des billes. Tout est à saisir pour l'artiste qui considère le châssis comme un objet sur lequel on peut construire, à l'aide d'emprunts et d'inventions, son propre territoire.
Des peintures faites de couches constamment contrariées, des strates si étroitement superposées qu'on ne peut les différencier. Un « non style », riche de surcharges, de dissonances colorées, d'empâtements qui devient paradoxalement « un style ». Disparate parfois, pour le regardeur et peut-être même pour son auteur, car riche de sensations ambiguës, d'impressions qui vont du rejet à la félicité. Une oeuvre, sans aucun soucis de sérialité, la composante la plus appréciée de nos jours, puisqu'elle permet au monde de l'art, et surtout à son marché une identification immédiate. Une peinture qui n'est pas une fenêtre ouverte sur le monde, mais une somme de portes qui conduit aux espaces où gît la matière de la création. Peut-être celle, toujours, à la fois, lointaine et proche des grottes primitives qu'invoque, si souvent, l'artiste. Des lieux magiques où nos ancêtres composaient avec les saillies et les retraits de la roche, mais aussi avec leur environnement, les lumières mouvantes, les accidents et les trajectoires manquées.
Alain Berland Publié à l'occasion de l'exposition « Maison, Sarcophage, Allumettes », galerie Christophe Gaillard, Paris, du 8 septembre au 13 octobre 2018.
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Deux films pour mieux comprendre le parcours et la pensée atypiques de Gilles Clément, jardinier, architecte paysagiste et écrivain, théoricien du jardin comme espace d'utopies politiques.
Marqué par l'écologie, Gilles Clément a remis en question l'art des jardins à la fin du XXe siècle, grâce aux concepts du jardin en mouvement, du jardin planétaire ou du Tiers-paysage. Le jardin en mouvement nous emmène dans son jardin secret, la « Vallée », perdue au milieu des bois, dans la Creuse, où nous découvrons les principales réalisations qui ont jalonné sa création, comme le Domaine du Rayol dans le Var, le parc Henri Matisse à Lille ou le jardin du Tiers-Paysage sur l'ancienne base des sous-marins allemande de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Nazaire. Le jardin ne se résume pas à un carré de pommes de terre, il est un lieu où s'exercent les utopies politiques, où se pratique la pensée scientifique et où les rêves nous portent vers d'autres mondes.
Dans le second film, Petit lexique à l'usage du monde, Gilles Clément et Gilles A. Tiberghien, philosophe, s'interrogent mutuellement sur « le monde tel qu'il pourrait être » à travers un échange prenant la forme d'un abécédaire, de « faire avec » à « zizanie » en passant par « désobéissance » et « voyage ».
Ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier, Gilles Clément (né en 1943 à Argenton-sur-Creuse) enseigne à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage à Versailles. En dehors de son activité de créateur de parcs, jardins, espaces publics et privés, il poursuit des travaux théoriques et pratiques autour des concepts de jardin en mouvement, jardin planétaire et Tiers-paysage.
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Sont ici réunis des textes de l'écrivaine-critique d'art-performeuse-zbeuleuse féministe-lesbienne Jill Johnston parus pour la plupart dans The Village Voice entre 1962 et 1993. On y croise des danseureuses, des hordes de gouines et de pédales, Meredith Monk, les Radicalesbians, Pauline Oliveros, des lits de rivières asséchées, Yvonne Rainer, Lois Lane, le Gay Liberation Front ou encore Agnes Martin.
Figure centrale des avant-gardes artistiques des années 1960 à New York, Jill embrasse son lesbianisme après les révoltes de Stonewall de 1969. Si son écriture de critique se laisse contaminer par les oeuvres qu'elle observe pour dévier vers des formes expérimentales, son écriture d'écrivaine-lesbienne vibre, tremble, rit, tournoie, saute, détonne. Elle prolonge les gestes chorégraphiques qui l'ont marquée et les entraîne dans des espaces politiques et collectifs. Ça fait splash, la langue de Jill éclabousse les rives de l'art et du militantisme.
Traduits par Pauline L. Boulba, Aminata Labor, Nina Kennel et Rosanna Puyol Boralevi, les textes sont introduits par Pauline L. Boulba, accompagnés par les dessins d'Aminata Labor ainsi que par un article et un entretien avec Clare Croft. -
50 poèmes de Pauline Picot, fragments autobiographiques qui sont aussi des relevés du quotidien de celles et ceux qui l'entourent.
Ces textes sont comme des précipités. En quelques lignes, ils décrivent avec émotion et vivacité ce qui nous bouleverse. Dans ces précipités il y a de la vitesse, une fulgurance, mais aussi de l'intensité. Pauline Picot écrit de manière condensée, la parole est jaillissement.
Ces 50 poèmes sont autonomes mais forment une série qui se complète au fil des pages.
Les textes de Pauline Picot affirment un « je » auquel le lecteur ou la lectrice peut s'identifier. Le livre est conçu dans un petit format, pour être mis contre soi, glissé dans une poche, un sac, objet « à taille humaine » pouvant être facilement transporté. Un jeu graphique avec la silhouette de Pauline Picot, dont le travail d'autrice et de performeuse est étroitement lié au corps, se déploie sur les pages de gauche, en regard du poème, affirmant son mouvement vers le lecteur jusqu'à engloutir la page et de dissoudre dans une forme abstraite.
Je viens vous annoncer qu'il reste
Sept poissons dans la mer
Dix-neuf euros pour la fin du mois
Cents trois maisons en feu dans le paysage Mais qu'il reste également Huit mille combinaisons de nos corps Les possibilités sont donc encore Relativement ouvertes - J'ai cligné de l'oeil Et entre-temps les gens Avaient fait des enfants - L'enfant ne dit plus kodoban Le numéro n'est plus attribué Ce plat ne figure plus au menu Ton amoureux de CP s'est tué Nous ne prenons plus les chèques L'ancienne gare n'est plus desservie Ta mère ne tresse plus tes cheveux Ce document n'est plus au format papier Tu ne sais plus conjuguer l'allemand Ils ne les font plus dans cette couleur Votre sentier secret a été condamné Le pas de porte a changé d'enseigne Nous ne donnons plus d'échantillons Ce produit est désormais interdit Tu ne reconnais plus son rire Les fêtes ne se font plus ici
-
Les sous-communs : planification fugitive et étude noire
Stefano Harney, Fred Moten
- Brook
- 28 Janvier 2022
- 9782956870036
Une critique politique et esthétique radicale du capitalisme racial ainsi que des modes d'expérimentation sociale en forme de résistance au commun colonial, par Stefano Harney (théoricien en économie politique) et Fred Moten (poète et théoricien des black studies).
Les sous-communs est une série d'essais publiée en 2013 par deux amis, Stefano Harney et Fred Moten. Les auteurs y proposent une critique du capitalisme racial et de ses outils, ainsi que des modes d'expérimentation sociale en résistance au colonial. La recherche passe par l'étude et se déroule bien au-delà de l'université, au travail, lors d'une pause cigarette, en famille, autour d'un repas, à la lisière de la lutte et de la fuite, à l'intérieur d'un mouvement de tremblement des fondations impérialistes, d'un mouvement de refus des termes du combat tel qu'il est imposé, vers la construction d'un espace social et politique en perpétuel déplacement. Le lieu et l'être sous-communs relèvent de l'incertitude de la création collective, de l'habitation par l'échange, de l'improvisation comme critique.
Les sous-communs s'écrit dans le sillage de la tradition radicale noire de manière à la fois théorique et poétique, auprès d'auteurices comme Cedric Robinson, Saidiya Hartman, Édouard Glissant ou Frantz Fanon. Cette édition, accompagnée d'une préface de Jack Halberstam, est le fruit d'un travail collectif de traduction mené lors d'ateliers durant un peu plus de deux ans.
« Y a-t-il une façon d'être intellectuelle qui n'est pas sociale ? Quand je pense à la manière dont nous utilisons le mot "étude", je crois que nous sommes attachés à l'idée que l'étude est ce qu'on fait avec d'autres. C'est parler et se balader avec des gens, travailler, danser, souffrir - une irréductible convergence des trois, contenus dans l'expression pratique spéculative. Il y a l'idée d'une répétition - être dans un genre d'atelier, jouer dans un groupe, en impro, des vieux assis devant chez eux, ou des gens qui travaillent ensemble à l'usine... ces différents modes d'activité. (...) Faire ces choses signifie être impliqué·e dans une sorte de pratique intellectuelle commune. Ce qui est important c'est de réaliser que ça a déjà été le cas - parce que cela (te) permet d'accéder à toute une histoire de la pensée, multiple, alternative. »
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Le quatrième numéro de la revue annuelle qui s'attache à valoriser les savoir-faire et la technique dans le design, l'artisanat ou l'industrie.
Contributions de Marine Armandin, Camille Azaïs, Vivien Brenière, Bérangère Bussioz, Jenna Castetbon, Daniel Everett, Claire Kail, Alix Lacloche, Charles Negre, Playground Paris, Mark Peckmezian, Tristan Pierard, Maciek Pozoga, Sophie Tajan, Romuald Roudier Théron, Charlotte Willaume, Paul Zahnd. -
Les soixante-treize sonnets inédits en français de Walter Benjamin, écrits en mémoire de son ami Fritz Heinle - poète suicidé à 19 ans par désespoir ou protestation face à l'avancée de la Première Guerre mondiale -, dévoilent une dimension méconnue de son oeuvre et de sa pensée par le prisme de la poésie (édition bilingue).
De Walter Benjamin, le lecteur français est surtout familier des essais, des proses à caractère biographique et de la correspondance, mais pas des poèmes. La disqualification contemporaine de l'écriture poétique est un des facteurs de cette longue ignorance. Voici qu'un traducteur, Michel Métayer, s'est attelé à la tâche d'introduire dans notre langue les soixante-treize sonnets écrits par W. Benjamin à la suite du suicide à vingt ans de son ami Fritz Heinle en 1914. Ils constituent une intense et soudaine « crise de vers » au sein de l'oeuvre benjaminienne.
W. Benjamin fut aussi un traducteur (Baudelaire, Proust, etc.) et un théoricien de la traduction. Antonia Birnbaum commente ici son essai sur La Tâche du traducteur.
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Maîtresses d'autrefois : Femmes, art et idéologie
Griselda Pollock, Rozsika Parker
- Jrp / Ringier
- Lectures Maison Rouge
- 30 Mai 2024
- 9783037645789
Publié en 1981, Maîtresses d'autrefois, ouvrage fondateur de Rozsika Parker et Griselda Pollock, ne propose pas une histoire de l'art au féminin. Son projet est bien plus radical, émancipateur et, de fait, toujours pertinent aujourd'hui. Il s'intéresse tout autant à ce que l'histoire de l'art, en tant que discipline et idéologie, a fait et fait encore aux artistes femmes et à leurs oeuvres qu'à ce que leurs pratiques font ou pourraient faire à l'histoire de l'art, si elles étaient pleinement étudiées et considérées.
Les cinq parties du livre associent études de cas approfondies - de Sofonisba Anguissola et Berthe Morisot à Meret Oppenheim et Mary Kelly -, analyses des structures de la production artistique, tels l'opposition idéologique entre art et artisanat ou les stéréotypes assignés à « l'essence féminine », et développements vigoureux sur la manière orientée dont la discipline « histoire de l'art » s'est forgée, socialement et symboliquement. Les autrices offrent ainsi une recherche salutaire à toutes celles et tous ceux qui, avec elles, ne veulent pas seulement ajouter des noms féminins à l'histoire de l'art mais en modifier en profondeur l'écriture. Traduit pour la première fois en français, l'ouvrage est introduit par l'historienne de l'art Giovanna Zapperi et bénéficie d'une préface récente de Griselda Pollock, ancrant résolument Maîtresses d'autrefois dans le présent. -
d'oú vient cette obsession de l'interactif qui traverse notre époque ? après la société de consommation, après l'ère de la communication, l'art contribue-t-il aujourd'hui à l'émergence d'une société rationnelle ? nicolas bourriaud tente de renouveler notre approche de l'art contemporain en se tenant au plus près du travail des artistes, et en exposant les principes qui structurent leur pensée : une esthétique de l'interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social.
son essai se donne pour but de produire des outils nous permettant de comprendre l'évolution de l'art actuel : on y croisera felix gonzalez-torres et louis althusser, rirkrit tiravanija ou félix guattari, et la plupart des artistes novateurs en activité.
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L'édition française de l'essai de Laura Mulvey - figure des études féministes au cinéma, l'une des premières à interroger l'image et l'écriture cinématographique au regard du genre -, autour du concept de fétichisme (tel que développé par Marx et Freud) dans le cinéma de Douglas Sirk, Jean-Luc Godard, Orson Welles, Ousmane Sembène et David Lynch, aussi bien que dans le travail des artistes Cindy Sherman et Jimmie Durham.
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Manuel d'écologie urbaine
Audrey Muratet, François Chiron, Myr Muratet
- Les Presses Du Reel
- 21 Juin 2019
- 9782378960872
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu urbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l'agonie des écosystèmes urbains.
Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l'entourent, quels qu'ils soient. L'ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites.
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La collaboration de deux grands noms américains, le maître de la métafiction Robert Coover et la légende du dessin Art Spiegelman : ce récit illustré, qui se déroule dans un monde dystopique peuplé de morts-vivants infectieux, de robocops meurtriers, de vieillards ambulants, décortique le mythe américain, Coover et Spiegelman conjuguant leurs forces pour s'attaquer à la technocratie et à l'État policier.
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Construire un Matrimoine de la BD : Créations, mobilisations et transmissions des femmes dans le neuvième art, en Europe et en Amérique
Marys Renné Hertiman, Camille de Singly
- Les Presses Du Reel
- 29 Mai 2024
- 9782378964672
eut-on encore raconter l'histoire de la bande dessinée sans parler des femmes qui y ont contribué ? Pourtant, jusqu'à tout récemment encore, les « Maîtres du neuvième art » étaient des hommes, occultant ainsi l'apport des créatrices.
L'ambition de cet ouvrage est de restituer aux créatrices de BD la place qui leur revient, et de repenser l'histoire du neuvième art en s'attachant à des trajectoires, des sujets et des oeuvres silenciés. S'appuyant sur les recherches menées par le groupe de travail « Les Bréchoises » en 2020-2022, le livre offre de multiples ressources permettant de dégager les contours d'un matrimoine de la BD en Europe et dans les Amériques, depuis le XIXe siècle jusqu'à la période contemporaine. Consacré à l'évolution esthétique, discursive, politique et genrée, il met ainsi en lumière le travail des coloristes, dessinatrices, éditrices et scénaristes ayant contribué à ce médium. Leur présence dans le champ professionnel de la BD en France, en Espagne, au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, en Argentine, au Mexique, au Brésil et en Belgique constitue un héritage vaste et complexe dont les composantes, contrairement aux idées reçues, se comptent par centaines. Dès lors, l'ouvrage invite à relire l'histoire de cette forme d'expression dans une approche inclusive et transversale qui traverse les siècles et les espaces. -
L'Art dans la vie : Le constructivisme soviétique dans les textes
Valérie Pozner
- Les Presses Du Reel
- 8 Octobre 2024
- 9782378960353
Au début des années 1920, en Union soviétique, le constructivisme invente un art pour le plus grand nombre, tourné vers le futur, concret, fonctionnel, en lien direct avec la vie, à rebours des courants qui le voyaient comme un univers autonome offert à la contemplation. La peinture de chevalet doit céder la place à l'affiche, la littérature à la presse, le théâtre aux actions de masses.
Ce recueil rassemble manifestes, écrits d'artistes et de théoriciens parfois déjà connus en français, donnés ici dans une nouvelle traduction, ainsi que de très nombreux textes inédits, collectés au fil d'années de recherches. Il ne se cantonne pas aux formes d'art les plus étudiées, mais investit des champs négligés comme le mouvement ou la musique, et met en valeur des textes de femmes jusque-là ignorées pour leur apport théorique. Il importe aussi de restituer la dimension utopique du mouvement, y compris dans ses expressions les plus radicales. L'iconographie montre comment les théories évoquées s'animent et s'incarnent dans la pratique. Chaque section est introduite par un spécialiste du champ considéré. L'important appareil critique et les nombreuses illustrations permettent d'accompagner le lecteur dans l'univers foisonnant de cette période unique pour l'histoire mondiale de l'art.
Cette contribution majeure à l'étude des avant-gardes soviétiques témoigne d'une diversité plus grande qu'on ne l'imaginait, d'une inventivité et d'une soif de changement qui ont ensuite été écrasées par le stalinisme. -
Publié par les éditions Semiotext(e) en 1998 sous le titre Airless Spaces, Zones mortes est le premier roman de Shulamith Firestone. Elle écrit ces courtes nouvelles alors qu'elle s'écarte progressivement d'une carrière d'activiste féministe et se trouve dans un état de plus en plus proche de l'asphyxie. Ces histoires sont celles de personnes en proie à la pauvreté presque institutionnelle de New York, mises en danger par des allers et retours entre hôpital psychiatrique et quotidien sclérosé. Sur la quatrième de couverture de l'édition originale, on lit les mots de la poète Eileen Myles : « Le vingtième siècle, qui m'est le plus familier, n'a pas fini d'exploser en particules de plus en plus minces. La fable radicale que nous conte de l'intérieur Shulamith Firestone s'infiltre en nous comme une fine pluie abrasive. Elle nous annonce une disparition orchestrée par l'institutionnalisation de ce siècle, qui nous dépouille de tout notre être jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne pour fermer la porte. » L'édition en français proposée ici, dans une traduction d'Émilie Notéris, est accompagnée d'un texte de Chris Kraus, autrice et première éditrice du livre.
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Initialement paru en 1965, Du tissage retrace le passage de l'artisanat à la production industrielle, soulignant toute l'importance de la matérialité et les innovations créatives apparues à chaque fois que des questions de design ont été résolues à la main.
En plaçant les matériaux et le métier à bras au coeur de sa réflexion, Anni Albers rend compte des limites imposées à la créativité et au savoirfaire par la technologie et la production de masse, plaidant pour un retour à l'ingéniosité humaine aujourd'hui devenu essentiel. Sa prose limpide, captivante, s'accompagne d'une foule d'illustrations dont la grande richesse met en lumière l'histoire du médium : schémas à la main, détails de textiles précolombiens, études réalisées à partir de grains de maïs, de papier ou à la machine à écrire accompagnent de précieuses reproductions de ses propres oeuvres.
Cette édition augmentée, qui place Du tissage à la portée d'une nouvelle génération de lecteurs, substitue aux illustrations en noir et blanc de l'édition originale des photographies en couleur. S'y ajoutent une postface de Nicholas Max Weber et deux essais de T'ai Smith et Ida Soulard qui apportent un éclairage inédit sur l'artiste et sa carrière.