Renier ses promesses sans en avoir l'air, nouer les bonnes alliances, éviter les quiproquos désastreux, jouer de la menace pour impressionner... La diplomatie est un art qu'il faut manier avec habileté et précaution.En 15 leçons, Frédéric Encel décrypte les stratégies, souvent contestables, des grands de ce monde, celles qui font et défont les puissances. En excellent pédagogue, il nous dévoile les arcanes du pouvoir et nous plonge au coeur des relations internationales, aux côtés de Bonaparte et de Gaulle, Macron et Zelensky, Poutine, Biden et Xi Jinping. Cette édition, enrichie de plusieurs leçons supplémentaires, nous permet de mieux appréhender les tensions et les crises de notre monde actuel.
Suivant cette intuition forte, l'historien Kris Manjapra examine dans un essai important comment les esclaves africains ont été dépossédés par les mouvements mêmes qui étaient censés les libérer. Selon lui, en se préoccupant seulement de la question des abolitions et non de leur mise en oeuvre, les historiens ne racontent que la moitié de l'histoire. Grâce à un travail de première main, l'auteur analyse les politiques établies en Europe et aux Amériques, qui dédommagent les planteurs plutôt que les affranchis ou, comme en Haïti, qui imposent le fardeau de la dette pour prix de la liberté. L'historien insiste sur la façon dont les esclaves, loin de rester passifs, ont pris en main leur destinée et travaillé à leur propre libération. La question si sensible des réparations est au coeur de ce livre en quête de justice.
Dans cet ouvrage, le journaliste américain démontre qu'en dépit des luttes pour les droits civiques, de la production d'une culture avec ses icônes (Frederick Douglass, Billie Holliday, Martin Luther King) et de l'élection d'un président noir, les violences contre les Noirs n'ont jamais cessé aux Etats-Unis.
Peut-être êtes-vous ophidiophobe, glossophobe ou bien tétraphobe sans le savoir? Peut-être croisez-vous chaque jour des personnes qui ne supportent pas les palindromes ou qui ne peuvent s'empêcher de danser?Aversions insurmontables ou désirs irrépressibles, nos obsessions font partie de ce que nous sommes. Elles nous obnubilent et nous façonnent. Mais les connaissez-vous vraiment?Au-delà de la définition du trouble et du diagnostic, cet ouvrage recense 99 phobies et manies, rares ou familières. Avec sérieux mais non sans humour, Kate Summerscale dédramatise toutes ces peurs inavouables, et loin de la moquerie, suscite même l'empathie.
Avons-nous tort d'aimer les abeilles et de détester les guêpes? Faut-il abattre certains animaux pour en protéger d'autres? À quoi voulons-nous que notre avenir ressemble, et comment pouvons-nous façonner un monde dans lequel la faune et les hommes peuvent prospérer?Dans ce livre écologique sur la préservation des espèces, Rebecca Nesbit nous fait découvrir, par le biais d'histoires fascinantes, ce que signifie le «monde de la Nature» et pourquoi nous devons le conserver. Notre planète n'a pas connu un tel taux d'extinction depuis la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d'années, et les efforts mondiaux de protection de la vie sauvage ne parviennent pas à enrayer ce phénomène. En tant que société, nous sommes confrontés à des choix qui détermineront le sort de 8,7 millions d'espèces, dont l'homme. Face au déclin de la faune sauvage, il faut faire des compromis. Mais que devons-nous conserver et pourquoi?
Saviez-vous que:Les hippopotames urinent pour séduire leurs partenaires?Les zèbres ne peuvent pas dormir seuls?Les vers de terre ont 5 coeurs (et les limaces, 32 cerveaux)?Les éléphants sont incapables de sauter?Le guacamole est un poison mortel pour les hamsters?Des histoires d'animaux incroyables mais vraies, aussi mignonnes que drôles et 100% authentiques, à découvrir sous le trait exquis de Brooke Barker.
L'histoire d'une dizaine de médicaments qui ont changé nos vies : un récit de leur invention (avec part de hasard, de tâtonnement, de prise de risques) ainsi que les questions posées par leur commercialisation. Chaque chapitre fait état d'une découverte (par exemple : la pénicilline, le viagra, l'insuline), du XVIIe siècle à nos jours, en retraçant la vie "d'avant", sans occulter pour autant la réalité de la recherche médicale, son coût, ses méthodes parfois hasardeuses et l'impact sur nos corps et sur nos vies. Sans alerter ni s'ériger contre l'industrie pharmaceutique, cet ouvrage comme une enquête rappelle à quel point les médicaments ont transformé nos vies.
Jusqu'à une époque très récente, les femmes françaises ont été contraintes par des lois, des principes et des normes sociales entravant leurs ambitions, leur visibilité, leur liberté. Pourtant, loin de n'être qu'assujetties, beaucoup d'entre elles ont su imposer la prise en compte de leur magie, de leurs désirs, de leurs volontés, se taillant des espaces de liberté, voire de réelles positions de puissance parmi leurs contemporains.Le grand historien Robert Muchembled nous emmène à la rencontre de toutes ces insoumises:des guérisseuses paysannes du XVI? siècle aux féministes d'aujourd'hui, en passant par les mystiques et «possédées» du XVII?, mais aussi les favorites, courtisanes ou comédiennes des XVIII? et XIX? siècles adulées comme des reines et ayant plus de pouvoir qu'elles. Sans oublier un grand nombre de femmes de toutes conditions qui trouvaient divers moyens de contourner les interdits érigés par les hommes. Une histoire à rebours des idées reçues.
Que savons-nous de la transmission des maladies ? Qu'est-ce que l'épidémiologie ? C'est l'esclavage ainsi que le système colonial qui ont créé les conditions du développement de cette science médicale au cours du XIXe siècle. Des cargaisons d'esclaves à préserver - moins par humanité que pour leur valeur économique - au réservoir presque illimité de cobayes fournis par ce commerce, cet ouvrage retrace les origines douloureuses d'une avancée médicale qui porta ses fruits dès la grande épidémie de choléra de 1856. Il raconte la naissance de l'épidémiologie dans les cales des bateaux d'esclaves, les cellules des prisons ou encore sur le front, et s'appuie sur des rapports de nombreux médecins de l'époque.
Terre mystérieuse aux confins de l'Atlantique Nord, île de volcans, de glaciers et d'aurores boréales, l'Islande fascine. Pourtant, on ignore souvent tout de l'histoire de ce petit pays de 350 000 habitants.Des assauts des Vikings vers 900 à l'élection de la première femme chef d'État (en 1980, pour 4 mandats successifs), cet ouvrage passionnant nous ouvre les portes d'un pays légendaire.On y apprend qu'on lui doit un peu du Seigneur des anneaux (la baby-sitter des Tolkien était islandaise), le rôle décisif joué par sa jeune diplomatie dans la création d'Israël, ou encore que l'éruption du volcan Laki en 1783 n'est pas sans lien avec la Révolution française, par son impact sur l'agriculture de toute l'Europe.Une histoire étonnante, pour dépasser les idées reçues et mieux connaître ce pays moderne qui occupe une place tout à fait singulière en Europe et dans le monde.
Après l'élection de Barack Obama, certains ont proclamé l'avènement d'une société post-raciale. Avec une liberté de ton décapante, Reni Eddo-Lodge montre ici combien nous en sommes loin. Elle analyse les méfaits d'un racisme structurel persistant d'autant plus sournois qu'il avance masqué. Car le racisme va bien au-delà de la discrimination ou de l'injure personnelle. Il imprègne le récit historique, l'imaginaire collectif, les institutions et les entreprises.
Pourquoi les Blancs pensent-ils ne pas avoir d'identité raciale? Pourquoi la simple idée d'un James Bond noir fait-elle scandale? Comment une fillette noire en vientelle à se persuader qu'en grandissant, elle deviendra blanche? Le racisme n'est pas une question de valeur morale, mais d'exercice du pouvoir. Entretenir la légende d'une égalité universelle n'aide en rien. Au contraire. Car, pour déconstruire le racisme, il faut commencer par reconnaître l'étendue du privilège blanc.
Figure phare des «Années folles», la garçonne a gravé dans l'imaginaire collectif sa silhouette androgyne et ses cheveux courts. Symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral.En nous propulsant au coeur d'une décennie fantasmée, Christine Bard analyse une révolution des représentations. Elle en saisit les déclinaisons, de l'univers de la mode à la scène lesbienne en passant par la littérature et le célèbre roman de Victor Margueritte. La garçonne incarne avec force l'ambivalence d'un monde en plein bouleversement.L'essai réunit la culture des apparences, l'histoire politique et l'histoire sociale pour mieux cerner la puissance de cette figure entre subversion et modernité.
« Quand devient-on infirmière ? Est-ce le jour où l'on obtient son diplôme ? celui où l'on pose son premier pansement ? où l'on perd son premier patient ? Est-ce celui où l'on apprend à se blinder, ou celui où l'on espère ne jamais arriver à le faire ?
Je suis devenue infirmière sur les bancs de l'école, bien sûr, mais aussi au contact des patients. J'ai appris les gestes et les dosages dans les manuels et grâce aux profs, mais aussi et surtout par la pratique et par ce que les autres soignants m'ont transmis. Soigner, c'est cet ensemble de technique, de psychologie et d'attention qui fait que l'humain reste au coeur de chaque contact, de chaque geste et de chaque intervention. Soigner, c'est penser à préserver la pudeur du patient dont je fais la toilette, même si c'est le dixième de la matinée ; c'est savoir quelle est la robe du dimanche de ma patiente, et quelle quantité d'eau de Cologne elle aime que je lui dépose au creux des poignets ; c'est aussi comprendre à la voix de l'un qu'aujourd'hui est un mauvais jour. Et cette connaissance intime des joies, des craintes, des manies ou de la fatigue de chacun est au cooeur de mon métier. C'est pour cela que je l'aime : parce que chacun est unique. C'est aussi pour cela qu'il faut le protéger, ce métier : parce qu'il est essentiel que nous, les soignants, puissions être disponibles, attentifs et compétents auprès de vous lorsque vous en avez besoin. »
Le cerveau d'un enfant de 2 ans possède deux fois plus de connexions neuronales que celui d'un adulte : à cet âge, son potentiel d'apprentissage est maximal, et la façon dont les adultes s'adressent à un bébé peut tout changer pour son avenir ! La bonne nouvelle, c'est que cela ne demande pas de matériel coûteux, mais surtout de le savoir et d'être guidé. Regarder des livres en impliquant activement le tout-petit, lui poser des questions ouvertes, lui proposer des choix... : voilà des habitudes que chacun peut s'approprier.Cet essai éclairant présente une pédagogie simple, fondée sur les neurosciences et nourrie par les travaux des équipes d'Esther Duflo, prix Nobel d'économie. Parents et professionnels y trouveront des idées concrètes et rapides à mettre en oeuvre. C'est aussi un plaidoyer pour faire de la petite enfance une priorité collective : prendre au sérieux les capacités phénoménales des bébés pourrait, d'ici dix à quinze ans, changer le visage de notre pays.
Espaces de solitude, de liberté, refuges mais aussi prisons, les îles nous fascinent. Mais cette obsession des îles, que dit-elle de notre manière d'habiter le monde ?
Cet ouvrage magnifiquement illustré de cartes anciennes dessine une réflexion qui confronte les îles mythiques et les figures qu'elles abritent, d'Ulysse à Robinson Crusoé en passant par Thomas More et Virginia Woolf, à l'expérience du voyage, de l'isolement et de la vie sauvage. Sinuant entre fiction et exploration, c'est un parcours érudit, à la recherche de nos rêves et de leurs contradictions.
Au milieu des aquoibonistes, des pessimistes, des culpabilisateurs en tout genre, il est une posture définitivement optimiste et positive:celle des entrepreneurs qui peuvent changer le monde en apportant les innovations nécessaires aux grands défis de notre temps.En 2011, Antoine Hubert créait ?nsect, entreprise pionnière dans la production et la transformation d'insectes, pour contribuer à nourrir les 9 milliards d'humains qui peupleront la planète en 2050 tout en préservant l'environnement. Dix ans plus tard, ?nsect fait partie des leaders technologiques mondiaux et affiche un bilan écologiquement durable.Sans idéalisme béat ni tabous, mû par des convictions écologiques et sociales fortes, Antoine Hubert propose, à travers l'aventure ?nsect, un nouveau modèle d'entreprise qui réconcilie économie et sauvegarde de la planète en mettant la technologie au service de la nature.
Pourquoi nous a-t- il fallu des millénaires, ou presque, pour inventer la valise à roulettes? (Un homme, un vrai, porte ses bagages lui-même.)Pourquoi avoir imaginé que la défaite de Kasparov contre Deep Blue signerait la fin de la suprématie humaine, quand les meilleures intelligences artificielles peinent encore à plier une chemise? (C'est que nous mesurons notre humanité à l'aune du génie masculin rationnel et scientifique.)La machine remplacera-t-elle le travail des hommes? (Avec un petit «h», peut-être bien que oui!) Combien de fois sommes-nous passés à côté d'une invention ou d'une innovation parce que c'était une idée de fille? Dans cette histoire du progrès par ses erreurs et ses lacunes, Katrine Marçal nous emmène dans un voyage passionnant au coeur de ce frein puissant que sont nos représentations.Un essai enthousiasmant pour changer de perspective et ouvrir grand la porte à l'ingéniosité féminine!
La procrastination est l'art de remettre au lendemain, et nous sommes nombreux à trouver que ce joli mot est un vilain défaut. À tort, nous explique John Perry, professeur émérite de philosophie de l'université de Standford et père de la «procrastination structurée» - ou l'art de faire des incorrigibles adeptes du différer, repousser, décaler ou ajourner que nous sommes, des agents redoutablement efficaces. Brillant, intelligent et plein d'humour, cet essai est devenu culte.Mais que se passe-t-il quand la procrastination rencontre le confinement ? Dans un texte inédit, John Perry expose quelques clefs qui réjouiront ceux d'entre nous chez qui la culpabilité de n'avoir toujours pas lu Schopenhauer le dispute à la prostration.
Qui étaient les femmes vikings?
Il y a les gens qui ont des enfants, ceux qui n'en veulent pas, et puis il y a ceux qui «essayent», parfois des mois ou des années. Entre espoir et impuissance, l'attente qui se prolonge est vécue comme une injustice, avec l'impression d'être seul au monde. Pourtant, l'infertilité n'est pas rare, n'a rien d'exceptionnel, elle progresse même. Chez un couple sur six, aucune grossesse ne survient après douze mois d'essais. De plus en plus commun, le sujet reste pourtant tabou, dans les cercles amicaux, professionnels et même familiaux.Sommes-nous plus infertiles qu'avant ? Est-ce la faute de notre environnement ? de notre mode de vie ? d'une mauvaise information ? Comment notre génération s'adapte t-elle à cette épreuve ? Qui se fait de l'argent sur le dos des infertiles ?En quête de réponses, trois journalistes, eux-mêmes «passés par là», comme on dit pudiquement, ont interrogé médecins et experts, et recueilli des centaines de témoignages.
À la lumière des documents conservés au Centre des Archives diplomatiques de Nantes, cet ouvrage retrace cinq siècles de relations entre la France et le monde méditerranéen, depuis les premiers consulats français établis au XVI1eSUP. siècle au Levant jusqu'aux indépendances et leurs échos contemporains.Dépêches et télégrammes diplomatiques, cartes et plans, notes de renseignement, registres de passeports ou d'immatriculation, photographies s'entrecroisent pour faire revivre des moments choisis de cette histoire méditerranéenne de la France, apportant des éclairages originaux sur les jeux de puissance, circulations, échanges et coopérations.
Pétrole, drogue, fanatisme, terrorisme:tous les paramètres font de l'Afghanistan et de cette zone stratégique une véritable poudrière.Observateur privilégié de ce pays depuis 1979, Ahmed Rashid, journaliste pakistanais, en est devenu l'un des meilleurs spécialistes. Cette enquête nous plonge au coeur de l'histoire du mouvement des taliban depuis leur soudaine et spectaculaire apparition en 1994, à travers l'étude de ses racines historiques, idéologiques et géopolitiques, et livre une analyse sans équivalent de ce groupe islamiste extrême, dont le nom, qui était sur toutes les lèvres dans les années 1990, constitue encore l'un des plus grands enjeux du XXI? siècle.Best-seller mondial, cet ouvrage fait référence depuis sa parution et a été enrichi et mis à jour après le retour au pouvoir des taliban en 2021.
«Spilliaert et moi sommes frères de noir. Ce qui nous différencie, c'est qu'il a du talent, une oeuvre et une moustache.Ses paysages sont des asiles, ses portraits, les effigies de nos âmes sombres. Avec ses natures mortes, il transcende le réel et rend le banal fantastique.C'est un alchimiste : de la boue et la sombreur, il fait du sublime.Spilliaert donne du panache au spleen.Pour le côtoyer davantage, j'ai voulu écrire sur lui en partant sur ses traces.Ostende, Bruxelles, Paris.Ce n'était pas si loin.J'espère que vous prendrez le même plaisir que moi à faire sa connaissance.»E.B.
Réputées plus égalitaires que les matières littéraires, les disciplines scientifiques sont celles dont on attend qu'elles rétablissent l'égalité des chances entre les enfants, sans considération de leur bagage culturel ou de leur milieu social. Pourtant les filles, bonnes élèves à l'école, disparaissent des filières scientifiques à mesure qu'elles progressent dans leurs études. Valable aussi pour les jeunes issus des classes populaires ou des minorités ethno-racisées, ce constat appelle une réflexion sans fard sur la place des sciences dans notre système scolaire et dans notre société - sous peine d'en faire, avec la meilleure volonté qui soit, un vecteur de discrimination plus injuste encore.
Effet Pygmalion, autodépréciation, prophéties autoréalisatrices, menace du stéréotype : cet essai documenté explore comment, loin de la neutralité sociale qu'on leur prête, les sciences attisent les inégalités dans le cercle scolaire aussi bien que familial, mettant en jeu nos représentations à tous les niveaux. Au gré de cette enquête passionnante, l'autrice met au jour des initiatives déjà en place ou à encourager, pour avancer sur le chemin d'une égalité réelle dans le monde des sciences.