Chemin De Fer
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Rue Castellana Bandiera
Emma Dante
- Les éditions du Chemin de Fer
- Les Pas Perdus
- 13 Septembre 2024
- 9782490356461
La rue Castellana Bandiera est une rue étroite de Palerme, à double sens, où deux voitures pourtant ne peuvent se croiser. La voiture de Rosa s'engage dans la rue au moment où celle de la famille Calafiore, conduite par Samira, arrive dans le sens opposé. Ni Samira ni Rosa ne sont prêtes à faire marche arrière. Ce sont deux mondes qui d'ordinaire ne se rencontrent jamais qui s'affrontent, deux femmes bien décidées à prendre leur revanche sur les blessures que la vie leur a infligées.
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Un homme amputé de la jambe droite est retrouvé nu, échoué sur la plage interdite de Crizal, le corps entièrement recouvert de tatouages multicolores. Il ne s'exprime que par des cris. Parlerait-il la langue des oiseaux ? Dans un monde dystopique guetté par le totalitarisme, c'est peut-être une écriture et un langage nouveau que porte le nageur unijambiste, susceptible d'ouvrir grand la porte sur le rêve et l'imaginaire.
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Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes
Jean Genet
- Chemin De Fer
- Micheline
- 1 Juin 2013
- 9782916130545
Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes a été publié pour la première fois dans la revue Tel Quel en 1967. Le titre doit être pris littéralement : en 1964, suite au suicide de son compagnon, Jean Genet détruit les manuscrits sur lesquels il travaille, dont un consacré à Rembrandt. Quelque temps auparavant deux fragments en avaient été confiés à un traducteur, ce qui les sauve de la destruction.
Pour Tel Quel, Jean Genet les place en vis-à-vis sur deux colonnes, faisant de l'un le commentaire de l'autre, mise en forme radicale qui laisse entendre que toute parole est double.
Le premier fragment fait allusion à un épisode fondamental de sa vie : «un jour, dans un wagon, en regardant le voyageur assis en face de moi j'eus la révélation que tout homme en vaut un autre». Cette expérience profondément humaniste est mise en regard du second fragment où il évoque sa fascination pour les peintures de Rembrandt.
L'épisode du train apparaît alors pour lui comme un événement aux conséquences fondamentales : si tout homme en vaut un autre, la puissance érotique se délite, tout individu devenant le sujet possible de l'art.
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Bologne. Années 70. Un attentat détruit le centre de transmission de l'armée, faisant quatre morts et de nombreux blessés. Le sergent Sarti Antonio, flanqué de son acolyte Felice Cantoni, mène l'enquête. Entre milieux interlopes et notables intouchables, c'est tout un système de corruption qui est à l'oeuvre et qu'il tente de dénoncer en dépit de la résistance de ses supérieurs, alors que les meurtres se multiplient dans la ville. Les jours de la peur est l'acte de naissance de l'un des plus féconds personnages de la littérature italienne, le sergent Sarti Antonio. Un policier médiocre, atteint d'une colite chronique qui l'oblige sans cesse à se rendre aux toilettes. Il serait sans doute un antihéros s'il n'était doté d'un sacré esprit de contradiction et d'une belle ténacité. Et il échouerait sûrement dans son enquête s'il n'avait trouvé sur son chemin un étudiant extraparlementaire, Rosas, disposé à l'aider dans ses réflexions. C'est aussi le roman par lequel une ville, Bologne, accède à la littérature, auscultée sous toutes ses coutures au moment où elle se transforme, au milieu des années soixante-dix, rarement pour le meilleur. Ce qui est exceptionnel dans ce roman, c'est le rythme, l'ironie qui n'abandonne jamais le narrateur (personnage à part entière) qui commente sans relâche les actes de son personnage, ses relations avec son coéquipier (à eux deux ils cumulent l'ulcère, la colite, le café, les cigarettes) ou avec son supérieur qui ne cesse de l'humilier. Avec ce premier roman, Macchiavelli met en place tous les éléments qui feront la fortune et le succès de son personnage et de la série des Sarti Antonio. Et qui le feront entrer dans l'histoire du noir italien.
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Nucléus, ce qui reste, quand il n'y a plus rien
Zinaïda Polimenova
- Chemin De Fer
- Les Pas Perdus
- 1 Mars 2024
- 9782490356416
Une fresque haletante dans la Bulgarie des années cinquante. Un groupe d'amis, ingénieurs et architectes, travaille à la construction d'une usine qui devra être le symbole de la modernité du pays. L'histoire commence quand le groupe part pour un échange en Allemagne de l'Est, fleuron industriel du bloc communiste. Parmi eux, Theodor, étroitement surveillé par le régime, se lie d'amitié avec Emil, fils d'un artiste allemand dont l'oeuvre est désormais interdite car jugée subversive. À son retour, Theodor est arrêté sans raison et déporté à Béléné, l'un des plus terribles camps du pays... Zinaïda Polimenova signe un roman poignant sur l'arbitraire du régime communiste bulgare et son absurdité technocratique. A l'origine du livre, un album de photographies anonymes, chiné aux puces de Sofia qui semble documenter un voyage professionnel ou syndical en RDA, un échange entre deux délégations communistes. A partir des photographies de ces hommes et femmes souriants, elle imagine quelle aurait pu être la « véritable » histoire de ce voyage, en-deçà et au-delà des apparences pour retracer l'histoire de son pays dans les plus dures années du totalitarisme.
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Suzanne, c'est la mère de Denis Belloc. Tout commence dans la banlieue ouvrière de La Rochelle en 1929. Nazaire et l'Andalouse mettent au monde Suzanne. La misère dans laquelle elle grandit est immense, la violence parfois insoutenable. À 16 ans, Suzanne rencontre Lucien dont elle tombe éperdument amoureuse et l'épouse. L'Andalouse meurt. Ils élèvent ensemble le frère et la soeur de Suzanne et bientôt deux enfants. Mais la misère colle à la peau, quand Lucien a bu, personne ne peut le maîtriser. Suzanne s'accroche malgré le désastre de son mariage. Elle reste debout face aux drames, aux tromperies et à la mort. Marguerite Duras, commentant le livre, avance le concept de "nuit sociale", et évoque "un grand et terrible roman politique", celui de la misère dans la France des années quarante. Avec une interview de D. Belloc par Marguerite Duras et une postface de Patrick Autréaux.
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Deux frères amoureux de soeurs jumelles similaires en tout point décident de s'en remettre au sort pour savoir qui épousera qui. Mais au bout de deux ans, le frère aîné découvre qu'il est amoureux de la femme de son frère cadet et que ce sentiment semble réciproque. S'ensuivent manoeuvres, scandales et fuites, jusqu'à la révélation finale.
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Marceline Lantier est une vieille dame indigne qui vit de rapine, d'animaux braconnés et de mauvais vin rouge, à l'écart des autres villageois. Alors qu'elle ramasse du bois mort dans la forêt, elle croise Yann Rosengold, étudiant en sociologie qui décide d'en faire son sujet. Le jeune homme et la vieille femme s'observent, se méfient, les mots volent haut, fort et cru. Yann prend soin de Marceline qui petit à petit se laisse faire. Comme toujours dans les romans de Beck, la vie passe en un clin d'oeil, la mort aussi. Marceline meurt. On suit alors la vie de Yann, précepteur chez une aristocrate, marié à une de ses étudiantes, professeur reconnu et père de famille comblé avant de se voir rattraper par son passé. Les deux parties du roman seraient apparemment sans lien si Béatrix Beck n'avait pris soin de semer, comme des cailloux blancs, quelques repères renvoyant à ce qui émaillait naguère les échanges de Yann et Marceline : la mort, le racisme ordinaire, l'antisémitisme...
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Lassée de servir ses patrons, la protagoniste réclame son indépendance du jour au lendemain. Elle passe alors trois jours et deux nuits d'errance dehors, découvrant le monde dans un long monologue constitué d'une seule phrase.
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Traversée sensuelle de l'astronomie
Jean Giono, Paul Mignard
- Chemin De Fer
- Micheline
- 3 Novembre 2022
- 9782490356331
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Je suis arrivée ici révoltée et bien décidée à ne rien fiche. Puis... il a bien fallu que je me mette au pas. Dix ans, ça fait long. On finit par comprendre qu'il vaut beaucoup mieux se ménager une petite détention pénarde et apprendre tout ce que l'on peut. - Le cachot, en hiver surtout, ça finit par coller des rhumatismes. Maintenant je travaille?: du service général, du bricolage?; je lis et j'écris à mes moments de loisir. Seulement, y a qu'une chose que le personnel n'a jamais pu m'ôter de la tête - c'est mon goût presque maladif de la solitude.
C'est en prison qu'Albertine Sarrazin a écrit ses deux romans autobiographiques, La cavale et L'astragale. C'est là également que fut rédigé son journal, déclaration d'amour à Julien, où dominent l'introspection et la recherche de soi.
Les nouvelles qui composent ce recueil, écrites également en prison, puisent toujours aux sources de l'autobiographie, mais dévoilent un autre visage d'Albertine Sarrazin?: celui de l'observatrice qui pose un regard empreint de gouaille, de légèreté et de tendresse sur l'univers carcéral qui fut son monde pendant huit ans. Compagnes d'un jour, amies de coeur ou de malheur, garde-chiourme détestables ou gardiennes justes, Albertine Sarrazin campe la comédie humaine à l'oeuvre dans ce huis clos qui, par la grâce de son style inimitable, devient expérience littéraire.
Un dernier texte, écrit après sa libération, clôt le recueil?: Albertine se voit décernée en 1966 le prix des Quatre Jurys. Elle écrit «Voyage à Tunis» pour décrire son émerveillement de prendre l'avion, de retourner dans son Maghreb natal, mais sait faire preuve d'une ironie féroce et pleine d'humour lorsqu'elle se peint égarée au sein de ce milieu littéraire qui n'est pas sans lui rappeler la communauté carcérale.
Ces nouvelles ont été publiées pour la première fois en 1973, aux éditions Sarrazin.
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Quand le jeune Antoine Villaert croise le Général lors d'un dîner, il est loin d'imaginer que la passion vient d'entrer dans sa vie...
Publié pour la première fois en 1955, Ces princes est la chronique alerte d'un amour qui, comme tout amour de littérature, voit le jour, fleurit puis, selon les cas, mûrit, éclate, ou meurt.
Catherine Guérard joue d'une langue d'un classicisme ciselé et parfaitement maîtrisé qui ne masque pas la puissance et la profonde originalité de ce conte aux accents stendhaliens.
Car si le roman emprunte au vaudeville et au marivaudage, les amants y sont, excusez du peu en 1955, un général et un aspirant polytechnicien. Ce glissement de genre aurait pu être le propos du livre mais le génie indocile de Catherine Guérard est de ne pas faire de l'homosexualité le sujet de Ces princes, à peine un détail face à l'évidence d'un amour absolu que seule la guerre parvient à faire vaciller. Ce n'est pas à la morale ni aux conventions bourgeoises que se heurteront Antoine et le Général mais aux responsabilités de l'homme de guerre d'un côté, à la fougue passionnée du héros romantique de l'autre.
Ces princes est le premier roman de Catherine Guérard, autrice rare qui publiera douze plus tard Renata n'importe quoi, et qui fait aujourd'hui figure de météore incontournable de la littérature française.
"Et lorsque le monde craque et que les bruits sinistres des folies humaines se font entendre, l'amour ne meurt pas, mais c'est un amour qui devient triste."
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Livre phénomène, salué par la critique lors de sa parution en 1987, Néons est un récit exutoire, sans fard ni limites.
Dans ce texte écorché et douloureux, qui n'est rien d'autre qu'une quête éperdue d'amour, Denis Belloc revient sur ses années de jeunesse?: l'enfance sans père, sa mère remariée à un homme qui le maltraite, la découverte à onze ans de son homosexualité dans une pissotière, l'errance puis la prostitution sur les boulevards de Pigalle à Barbès.
La force du récit est de ne rien excuser ni juger de cette dérive implacable et parfois miraculeusement lumineuse. Il n'y a chez Belloc ni misérabilisme, ni regret, juste le pouvoir implacable d'une langue dont l'obscénité et la cruauté tour à tour révulse et fascine.
Avec une interview de Denis Belloc par Marguerite Duras,
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Noémi Duchemin est une enfant surdouée, née dans une famille dysfonctionnelle, élevée dans une décharge, recueillie après un drame familial par mademoiselle Minnier, institutrice rigide qu'elle vénère jusqu'au désenchantement lorsqu'elle découvre ce que sa sollicitude signifiait.
Nul doute que La décharge est l'oeuvre maîtresse de Béatrix Beck. C'est un roman qui, dans sa profusion, son exubérance et son extrême liberté, concentre tous les partis pris qui rendent l'autrice irremplaçable. Qui saurait aujourd'hui donner vie à une telle héroïne ?
Béatrix Beck ose tout, montre tout, renverse toutâ€...: le déterminisme, la bêtise, les conventions, les superstitions, les marges, l'inceste ou la mort sont broyés, disséqués, au fil d'un texte monstrueusement prolifique. Bien au-delà de la satire sociale, La décharge est un monument scandaleusement généreux de littérature porté par la plume alerte de Béatrix Beck et sa capacité inépuisable d'étonnement. Elle emprunte au langage populaire, s'amuse des rythmes, se joue du verbe pour le plus grand bonheur du lecteur qui en sort estourbi mais réjoui.
Rob Miles relève le défi d'accompagner en image ce roman foisonnant. Il multiplie les points de vue, parsème ses dessins d'indices et de références au texte tout en bousculant l'espace et sa logique. Lui aussi brise avec malice la convention d'une représentation linéaire. Gageons que Béatrix Beck aurait adoré cette liberté.
La décharge a reçu le prix du livre Inter en 1979.
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La guerre a dévasté l'hémisphère nord, laissant derrière elle un nuage radioactif qui poursuit inexorablement sa course vers le sud, détruisant toute vie humaine sur son passage.
Dwight Towers, le commandant d'un sous-marin américain fait partie des survivants réfugiés en Australie. À Melbourne, il partage le quotidien d'un petit groupe d'habitants qui, chacun à sa façon, pour se préparer à l'inéluctable, s'arrange avec la cruelle réalité.
Lors d'une soirée, Dwight rencontre Moira, une jeune femme qui a choisi de brûler sa vie tant qu'il est encore temps. Bien que Dwight veuille garder vivant le souvenir de sa femme et de ses enfants, lui et Moira deviennent de plus en plus proches.
Seul un mystérieux signal radio provenant de Seattle pourrait laisser penser que la vie n'est peut-être pas anéantie totalement, quand bien même, scientifiquement, elle est devenue impensable au Nord...
Captivant et d'une intense émotion, Le dernier rivage, publié en 1957, est devenu un livre culte qui reste gravé à jamais dans la mémoire des lecteurs.
Nevil Shute (1899-1960) a publié vingt-cinq romans. Le dernier rivage, qui est sans conteste le sommet de son oeuvre, a connu en 1959 une adaptation cinématographie avec Gregory Peck, Ava Gardner et Anthony Perkins. Il sert encore aujourd'hui dans les pays anglo-saxons d'étendard à ceux qui luttent contre les risques de destructions que la technologie humaine fait subir à la Terre.
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Mitka, jeune marin d'Europe de l'est, rencontre, à Londres, Valerie Brandon dont il tombe éperdument amoureux. Valerie est courtisée par le riche Evershed qu'elle n'est pas sûre d'aimer. L'innocent amour que Mitka lui voue la flatte et lui donne l'illusion qu'un autre choix est possible. L'insatisfaite Valerie est prête à se jouer de Mitka pour se distraire de sa vie ennuyeuse. Comme souvent chez Katherine Mansfield, les femmes sont farouchement libres et mènent la danse, sans scrupule ni souci de morale. Katherina Christidi a saisi l'ironie acide...
Intrépide amour est écrit à la fin de l'année 1914, au moment où Katherine Mansfield vit une crise dans le couple qu'elle forme avec John Middleton Murry et où elle est attirée par l'écrivain français Francis Carco.
Publié en anglais pour la première fois en 1972, Intrépide amour n'avait jamais été traduit en français.
Traduit par Marie-Odile Probst.
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Publié dans Les lettres nouvelles, en février et mars 1958, et jamais réédité depuis, Le cheval est le premier jalon de l'histoire du cavalier-brigadier rescapé des Flandres durant la débâcle de quarante que Claude Simon n'a eu de cesse ensuite de recomposer, à commencer par La route des Flandres, qui paraît deux ans plus tard.
II serait pourtant bien réducteur de considérer Le cheval comme un simple brouillon du roman à venir. Ce «pur cristal taillé, facetté avec art», comme l'écrit Mireille Calle-Gruber dans sa postface, est un récit singulier et autonome, qui éclaire magistralement l'oeuvre de Claude Simon, couronnée en 1985 par le prix Nobel de littérature.
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Crétin des Alpes !
Dominique Fabre, Renaud Buénerd
- Chemin De Fer
- Les Pas Perdus
- 12 Avril 2023
- 9782490356379
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Adolescente issue d'un milieu aisé, Bibiche est incarcérée pour complicité de vol. Avec elle, c'est la jeunesse et l'insouciance, un souffle de liberté qui entrent dans la prison, qui fascinent et déroutent gardiennes et détenues. C'est aussi une histoire d'amitié avec une autre prisonnière, Dufour, dont la solitude voulue va se trouver désarmée par celle qu'elle prendra sous son aile et finira par appeler «ma fille».
Ecrit en prison en 1962, juste après la rédaction de La cavale, Bibiche est publié pour la première fois en 1973, neuf ans après la disparition d'Albertine Sarrazin. Il n'avait pas été réédité depuis. Albertine Sarrazin quitte l'autobiographie pour y mettre en scène une héroïne nourrie de sa propre expérience - Bibiche à l'âge qu'elle avait lors de son premier séjour en prison. Elle tisse les liens qui se nouent dans l'univers carcéral en entrecroisant les monologues des trois narratrices : Bichiche, Matuchette (la gardienne) et Dufour, qui nous révèlent, non sans suspense, la raison de l'incarcération de Bibiche, et les inquiétudes que sa méconnaissance des codes de la prison font peser sur la tranquillité de ce monde totalement clos.
A l'occasion de la parution de Bibiche, les éditions du Chemin de fer publie un livret biographique de 36 pages, consacré à Albertine Sarrazin, avec de nombreuses photos inédites.
Ce livret est offert, dans la limite des stocks disponibles, pour l'achat de Bibiche.
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Le pin, les moineaux, et toi et moi
Katherine Mansfield
- Chemin De Fer
- Micheline
- 30 Janvier 2020
- 9782490356140
Je me détourne des lisses sentiers balayés, et gravis une piste escarpée, où les racines des arbres nouées ont gravé un grossier dessin dans la glaise jaune. Et, soudain, elle disparaît - toute la jolie surface soigneusement entretenue du gravier et du gazon et des fleurs épanouies, et il y a le bush silencieux et splendide. Sur la mousse verte, sur la terre brune, une vaste éclaboussure de lumière de soleil jaune. Et, partout cette étrange, indéfinissable senteur. Lorsque je l'inspire, elle semble absorber, devenir partie de moi - et je suis vieille de l'âge des siècles, forte de la force de la sauvagerie.
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Je suis parce que nous sommes : chroniques anachroniques
Nancy Huston
- Chemin De Fer
- 23 Janvier 2021
- 9782490356225
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Dans les rues de Londres ; une aventure
Virginia Woolf, Antoine Desailly
- Chemin De Fer
- 20 Mars 2014
- 9782916130620
Quand la nature s'est mise à son chef-d'oeuvre, la fabrication de l'homme, elle n'aurait dû penser qu'à une chose. Au lieu de quoi, tournant la tête, regardant par dessus son épaule, en chacun de nous elle a laissé se faufiler des instincts et des désirs qui sont en désaccord complet avec son être principal, si bien que nous sommes striés, panachés, tout mélangés ; les couleurs ont bavé. Le vrai moi est-il celui-ci debout sur le trottoir en janvier ou celui-là penché au balcon en juin ? Suis-je ici ou suis-je là ? Ou le vrai moi n'est-il ni celui-ci ni celui-là, ni ici ni là, mais une chose si diverse et errante que ce n'est qu'en donnant libre cours à ses souhaits et en le laissant aller son chemin sans entraves que nous sommes en effet nous-mêmes ?
Sous prétexte d'aller acheter un crayon, Virginia Woolf sort de chez elle un soir d'hiver pour errer dans les rues de Londres. Cette promenade est l'occasion de diverses rencontres étonnantes, et dans le flux de la ville, au long même des phrases, le réel se mêle à l'imaginaire, les souvenirs se confondent avec le présent.
Dans son journal, le 26 mai 1926, Virginia Woolf note : « Un de ces jours j'écrirai quelque chose sur Londres pour dire comment la ville prend le relais de votre vie personnelle et la continue sans le moindre effort ». Dans les rues de Londres, une aventure paraît un an après dans la Yale Review.
La traduction d'Étienne Dobenesque serre au plus près l'écriture de l'auteur de Mrs Daloway, et donne comme rarement au lecteur français l'occasion de se plonger dans le stream de Virginia Woolf, ce flot de langage, ce discours qui avance vers son inconnu comme elle-même dans les rues de Londres.
Antoine Desailly a choisi de s'attarder sur des bribes d'objets, auxquels habituellement nul ne prête attention, glanés au cours de ses promenades urbaines. Ces bouts de rien deviennent le sujet précieux des dessins méticuleux qu'il égrène au fil des pages traçant une cartographie personnelle du périple de Virginia Woolf.
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Paru en français pour la première fois dans Les lettres nouvelles de Maurice Nadeau en 1959, Dieu rend visite à Newton n'avait pas été réédité depuis 1976.
Le soir de sa mort, Newton reçoit la visite de Dieu qui s'annonce d'abord par un miracle en faisant croire au physicien que la loi de la gravitation n'existe plus. Au terme d'une discussion avec le Créateur, Newton propose à Dieu de le transformer en être humain pour qu'il puisse enfin éprouver la vie de ses créatures.
Cette nouvelle est le seul projet abouti que Stig Dagerman mena dans la période de silence littéraire qui marque les dernières années de sa vie. Ce devait être l'introduction d'un roman consacré à Almqvist, grand écrivain suédois du XIXe siècle. Fable sur le pouvoir, la loi divine et les lois humaines, Dieu rend visite à Newton pose avec acuité de multiples enjeux philosophiques et politiques : Dieu devenu humain doit, pour rejoindre ses créatures passer par une série d'épreuves initiatiques où il apprendra tour à tour l'humilité, la peur, la douleur ; Newton, figure symbolique du scientifique, prend la place du Créateur au moment de mourir, c'est désormais la science qui accomplit les miracles ; quant à Dieu, aussi bien disparaît-il puisqu'il devient un simple marin.