Pendant presque cinquante ans, la guerre froide a fait du sport international un théâtre spectaculaire de la rivalité Est-Ouest. Sur ce nouveau champ de bataille de la guerre d'influence entre les blocs, victoires et médailles étaient synonymes de rayonnement, mais aussi de déstabilisation de l'adversaire. Tandis que les États clamaient leur attachement aux valeurs universelles du sport, gouvernements et diplomates, parfois même services secrets, s'affairaient en coulisses pour exploiter l'image des athlètes. À Moscou, on craignait de voir « l'impérialisme » manipuler le monde du sport. À Washington, on dénonçait l'amateurisme de façade des athlètes « rouges ». Scandales, coups tordus, opérations secrètes : dans cette histoire, le fair-play fut très souvent laissé sur la touche. On n'hésitait pas à accuser le camp d'en face de tricherie. Quand les Soviétiques dénonçaient la ségrégation des athlètes afro-américains, les États-Unis favorisaient des défections de champions de l'Est.
L'ouvrage revient sur les vies de sportifs impliqués, souvent malgré eux, dans les rivalités de la guerre froide : Emil Zatopek, Wilma Rudolph, Tamara Press, Abebe Bikila, Bobby Fischer, Nadia Comaneci, Mohamed Ali, ou encore Martina Navratilova. Il raconte les grandes compétitions qui ont jalonné ces cinq décennies, en premier lieu les Jeux olympiques, mais aussi les rencontres et tournois internationaux en football, en athlétisme, en basket-ball et dans bien d'autres disciplines. Une histoire de performance et de compétition, d'affrontements aux allures de guerre psychologique devant les masses ou souterrains. Un récit surprenant et insolite d'un conflit qui a durablement marqué les sociétés partout dans le monde.
Sylvain Dufraisse est agrégé d'histoire et docteur en histoire contemporaine de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est actuellement maître de conférences à Nantes Université.
Explosions en série dans les centres atomiques iraniens, assassinats au coeur du Hamas et du Hezbollah, virus informatique, lutte contre les trafiquants d'armes en haute mer : les services secrets israéliens ne cessent de faire parler d'eux. Cette nouvelle grande enquête dévoile les succès et les revers du Mossad au cours de ces dernières années, comme l'élimination du chef militaire du Hezbollah en plein coeur de Damas ou comme le «Dubaigate», meurtre d'un cadre du Hamas qui tourna à la déconfiture.Pour la première fois, sont ici détaillés les liens étroits du Mossad avec les services de renseignement français et leur rôle conjoint dans certaines opérations. L'ouvrage retrace aussi les relations complexes entre le Mossad et d'autres grands services occidentaux (CIA. MI6, BND), entre coopération technique, échange d'informations et espionnage mutuel...L'auteur révèle les étonnants réseaux du Mossad dans les milieux d'affaires internationaux. On découvre la double vie d'un grand producteur hollywoodien, mais aussi celles de financiers et de marchands d'armes ou de technologie, secrètement au service d'Israël. Les coups tordus se pratiquent désormais dans les milieux feutrés de la finance : détournement de fonds occultes, guerre de fausses monnaies, hold-up...Enfin, l'enquête revient sur le rôle du Mossad dans les bouleversements en cours au Moyen-Orient tels que la crise diplomatique avec la Turquie et les révolutions arabes, qui ont emporté certains informateurs précieux au sein des régimes renversés. Un livre de référence pour tout savoir sur les guerres secrètes d'aujourd'hui.Yvonnick Denoël est historien, spécialiste du renseignement. Chez Nouveau Monde éditions, il a publié Le livre noir de la CIA (avec Gordon Thomas), Histoire secrète du XXe siècle, 1979 - Guerres secrètes au Moyen-Orient et Sexus economicus.
«Toutes ces histoires ne sont que la partie visible de l'iceberg.Si elles sortent, le sang va couler.»Henry Kissinger, 4 janvier 1975Assassinats de dirigeants étrangers, coups d'État, trafic d'armes et de drogue, soutien à des groupes terroristes ou à d'anciens nazis, détentions abusives et tortures, expérimentations d'armes chimiques...Depuis sa création, la CIA n'a cessé de multiplier les infractions à la loi. Elle déclassifie une partie de ses archives allant jusqu'en 1973, arguant que les dérapages de la guerre froide sont aujourd'hui révolus. Ce livre montre qu'il n'en est rien.Pour la première fois, cet ouvrage dresse un bilan aussi exhaustif que possible des méthodes douteuses de l'Agence, des origines à nos jours. Il reproduit les archives permettant d'approcher la vérité : témoignages d'acteurs directs, mémos confidentiels, rapports de commissions d'enquête.On trouve ici de nombreuses anecdotes inédites sur des épisodes que l'on croit connaître (comme l'assassinat d'Allende au Chili ou les tentatives de meurtre contre Fidel Castro), mais aussi des révélations sur les activités plus ou moins adroites de la CIA en France. On apprendra enfin le rôle exact de l'Agence dans les trafics de drogue, la finance internationale ou l'essor d'Al-Qaïda. Au total, plus de vingt dossiers explosifs forment l'image la plus complète de cette sombre histoire.Gordon Thomas est un spécialiste du renseignement, mondialement connu. Il a notamment publié, chez Nouveau Monde éditions, Histoire secrète du Mossad et Les Armes secrètes de la CIA, tortures, manipulations et armes chimiques, dont les conclusions ont été récemment confirmées par certaines archives déclassifiées de la CIA.Yvonnick Denoël est historien et éditeur.
Des champignons hallucinogènes au LSD, du coca à la cocaïne, des amphétamines à l'ecstasy, cet ouvrage raconte une autre histoire des guerres, depuis Homère jusqu'aux conflits actuels au Moyen-Orient. Il démontre que les soldats de toutes époques et de toutes civilisations ont souvent eu recours aux drogues et alcools, de leur propre initiative, ou grâce à leurs hiérarchies.Si l'usage de drogues par les GI's américains au Vietnam ou les nazis pendant le second conflit mondial était déjà documenté, Kamie ski élargit de façon spectaculaire le tableau en dévoilant une pratique quasi universelle, des Vikings aux armées high-tech du futur. On y apprend comment le haschich a conquis les Européens pendant la campagne d'Égypte de Napoléon, comment l'opium s'est imposé pendant la guerre civile américaine, avant que la Première Guerre mondiale ne crée un marché de la drogue en Amérique du nord, ou encore comment on enrôle les enfants soldats de l'Afrique actuelle.Le but de ces pratiques universelles ? Vaincre la peur, doper les guerriers au combat, supporter le manque de sommeil, surmonter la dépression.Aujourd'hui, en toute légalité, des laboratoires (y compris français) préparent les drogues du futur qui permettront de réguler le sommeil, supprimer les syndromes post-traumatiques, mais aussi droguer l'ennemi à son insu pour l'amener à renoncer au combat. Des perspectives bien réelles qui ouvrent de nombreuses questions éthiques et philosophiques.Une histoire vraie qui ressemble parfois aux romans déjantés de Tom Wolfe ou de Hunter S. Thompson. ukasz Kamie ski est professeur associé à la faculté d'études internationales et politiques de l'université Jagiellonian de Cracovie en Pologne. Ses recherches portent sur les technologies militaires, les biotechnologies, l'art de la guerre et la stratégie. Un ouvrage en cours de traduction dans une dizaine de langues, salué par la critique internationale.
Paru en 1716, le traité de François de Callières (1645-1717) est un classique de l'art de négocier, à l'origine de théories contemporaines de la diplomatie et de la négociation. L'auteur propose sa conception sur le désordre du monde et le remède que la négociation peut lui apporter. Il décrit les qualités que doit posséder le négociateur.
Edouard Calic met en lumière ce que fut l'action réelle de Heydrich, ancien officier de marine distingué par Himmler et mis à la tête du SD, le service de sécurité de la SS. Il joua un rôle important dans l'organisation de l'appareil concentrationnaire nazi et fut l'un des concepteurs de la Solution finale et de l'extermination des Juifs.
Comment la France a-t-elle perçu la montée du péril nazi dans les années 1933-1939 ? Cette question a longtemps été négligée par l'historiographie. Les responsables français avaient-ils une perception claire des intentions d'Hitler et de ses capacités militaires ? Ont-ils fait bon usage des rapports de leurs services secrets ? L'historien britannique Peter Jackson a entrepris, le premier, de répondre à cette question-clé dans cet ouvrage qui a fait date dès sa première parution en anglais. Il raconte les missions d'espionnage français en territoire allemand et reconstitue la façon dont les services français ont évalué les forces et les menaces allemandes. Il démontre que le travail de ces services était très efficace, avec une évaluation exacte des plans allemands dès avant l'Anschluss ; mais leurs rapports furent le plus souvent négligés par les politiques et les diplomates qui jugeaient Hitler dans la continuité de ses prédécesseurs. Ce n'est qu'après Munich que la menace nazie les préoccupa réellement.
Peter Jackson est professeur d'Histoire à l'université de Glasgow, chercheur associé au centre d'Histoire de Sciences po Paris et dirige la revue Intelligence and National Security.
Le 10 juin 1945, un corps calciné est découvert à proximité de Madrid. L'homme est identifié sous le nom de Mendel Szkolnikoff, un Juif d'origine russe, curieusement détenteur d'un passeport allemand. Il s'agit sans doute du plus gros trafiquant de l'Occupation, plus important que le célèbre Joanovici. Arrêté avant guerre pour diverses escroqueries, il est, depuis 1941, un agent financier des Allemands, notamment de la SS. Mais l'affaire Szkolnikoff, c'est surtout le plus grand séquestre de la Libération : 2 milliards de francs de l'époque accompagnés de 2 autres milliards d'amende. Car Szkolnikoff a bâti en très peu de temps, pour le compte de l'occupant, un immense empire immobilier et hôtelier : il détient des rues entières de l'Ouest parisien et des dizaines de palaces, essentiellement sur la Côte d'Azur. Tous ces biens étant mis sous séquestre à la Libération, l'affaire Szkolnikoff se prolonge jusqu'à nos jours. Cet ouvrage révèle que les autorités françaises poursuivent en effet les descendants de l'affairiste au nom d'une condamnation prononcée après sa mort, ce qui est illégal ! L'hôtel Martinez à Cannes, dont les procédures sont encore en cours, soixante-dix ans après les faits, est au coeur de ce rocambolesque dossier qui n'a pas livré tous ses secrets. Pour qui Szkolnikoff travaillait-il vraiment et d'où tirait-il ses protections ? De Himmler, de Goering l'affairiste, ou de plusieurs dignitaires nazis à la fois ? Quelles sommes, apparemment énormes, a-t-il mis à l'abri dans les banques monégasques, espagnoles ou suisses avant de mourir, et que sont-elles devenues ? D'où venait le mystérieux commando qui a capturé et tué Szkolnikoff en Espagne en 1945, après l'avoir délesté des 600 millions de francs en bijoux qu'il emportait dans sa fuite ? Szkolnikoff est-il même mort en 1945 ? Personnage à tiroirs, connu jusqu'ici des seuls spécialistes, Szkolnikoff n'avait jamais fait l'objet d'une recherche fouillée. Cette enquête, menée dans plus de 6000 cartons d'archives provenant de cinq pays différents, apporte enfin des réponses étayées aux multiples fantasmes autour de cette affaire.
Ancien grand reporter et journaliste d'investigation à TF1, auteur de nombreux documentaires, Pierre Abramovici, est aujourd'hui historien.
« C'est un milieu singulièrement compliqué que nous présentent les villes naissantes. Entre les deux populations qui s'y juxtaposent sans se confondre, se révèle l'opposition de deux mondes distincts. L'ancienne organisation domaniale avec toutes les traditions, toutes les idées, tous les sentiments, qui, sans doute, ne sont pas nés d'elle, mais à qui elle communique leur nuance particulière se trouve aux prises avec des besoins et des aspirations qui la surprennent, qui la heurtent, auxquels elle n'est point adaptée et contre lesquels tout d'abord, elle se raidit. » Premier ouvrage majeur du médiéviste belge Henri Pirenne, Les villes du Moyen Âge demeure un classique de l'histoire européenne. Le rôle des agglomérations urbaines dans la renaissance du commerce international à partir du xe siècle, dont elles sont tout à la fois tributaires et parties prenantes, est étudié dans une perspective globale embrassant les structures et les dynamiques sociales, économiques et politiques de l'Occident médiéval. L'émergence d'une élite citadine bourgeoise, et avec elle de nouvelles normes juridiques, fiscales et institutionnelles, est le prélude d'un changement de paradigme dans l'histoire des idées qui adviendra à la Renaissance.
Inspirateur de l'École des Annales, Henri Pirenne (1862-1935) suivit une carrière universitaire en Belgique et résista, durant la Première Guerre mondiale, à l'occupation allemande, avant de devenir un historien de premier plan. Il est notamment l'auteur d'une Histoire de la Belgique en sept volumes.
Ecrit sous la dictée et publié à titre posthume, cet ouvrage est le fruit des dernières réflexions de l'empereur Napoléon Bonaparte en exil à Sainte-Hélène, une analyse avertie d'un chef de guerre par un autre chef de guerre. Entouré de ses derniers fidèles, Napoléon aborde un sujet qu'il connaît depuis l'enfance et maîtrise à la perfection, s'attachant à restituer les combats décisifs de la guerre des Gaules puis de la guerre civile et à les commenter en stratégie éclairé. L'étude comparée des conflits antiques et modernes fait apparaitre l'influence durable du génie césarien auant que les boulversements tactiques liés à l'émergence de l'artillerie, dans une fresque vivante et synthétique de l'art de la guerre romaine.
Il n'est pas donné à tout le monde d'accompagner Alexandre Dumas sur les barricades de juillet 1830, de suivre la naissance de La Comédie humaine dans le Paris pré-haussmannien ou de pénétrer avec Chateaubriand dans le salon de Mme Récamier... D'arpenter le Paris de Victor Hugo, de revoir Zola et Proust défendant Dreyfus ou de grimper à la butte Montmartre avec les poètes du début du xxe siècle... De s'asseoir dans les cafés de prédilection de Beauvoir, Sartre, Camus, Hemingway...
Ces soixante balades, agrémentées de gravures et plans anciens, vous entraîneront dans le Paris des écrivains. Par période, autour de personnages ou de thématiques, vous (re)découvrirez la capitale à travers les quartiers, les demeures et les adresses qu'ils ont fréquentés et qui les ont inspirés.
Un guide unique en son genre pour tous les amoureux d'Histoire et de littérature.
Jean-Christophe SARROT anime le site www.terresdecrivains.com. Il est déjà l'auteur d'un essai sur le roman policier historique (Nouveau Monde éditions).
La Seconde Guerre mondiale a été marquée par le développement des forces spéciales et des actions commandos chez tous les acteurs du conflit : cette guerre non conventionnelle faite de « coups de main » à l'intérieur des lignes ennemies a souvent joué un rôle crucial, jusqu'à renverser des rapports de force qui semblaient inéluctables.
Pour la première fois, un ouvrage francophone offre un point de vue d'ensemble sur cette « guerre dans la guerre » à travers trente des plus spectaculaires opérations commandos conduites sur tous les fronts, analysant succès et échecs.
Tous les groupes sont ici présentés, des plus fameux (SAS britanniques, FFI français, Spetsnatz soviétiques, hommes torpilles du prince Borghese, commando Otto Skorzeny.) aux plus méconnus (commandos skieurs finlandais, norvégiens, résistants grecs, commandos japonais, Chindits.).
Le conflit qui a opposé Israël et l'Egypte en 1956 a pour toile de fond la crise de Suez, faisant suite à la décision du président Nasser de privatiser le canal et de fermer aux transports israéliens l'accès à la mer Rouge. Au cours d'une campagne qui durera huit jours, l'opération «Kadesh», menée par les troupes israéliennes sous le commandement de Moshe Dayan, lance une offensive contre les forces égyptiennes le 29 octobre. Au même moment, les troupes franco-britanniques entrent en guerre contre l'Egypte dans le but de contraindre Nasser à revenir sur sa décision. Pour Israël, ce conflit, appelé aussi «campagne du Sinaï» a pour objectif la résolution de trois problèmes : empêcher l'activité terroriste (avec l'infiltration en Israël de fedayin provenant d'Egypte), rétablir la liberté de navigation, et enfin détruire les infrastructures égyptiennes dans le désert du Sinaï (pouvant servir la logistique égyptienne dans une attaque contre Israël). Dans ce journal de campagne, Moshe Dayan, alors chef des opérations, décrit le contexte politique qui mène au conflit, il dévoile les tractations politiques secrètes (notamment les achats d'armes à la France lors d'une visite à Paris), les offensives au jour le jour, les décisions d'intervention, les objectifs qui motivent sa stratégie, ses plans d'action, ses choix, ses erreurs, ses succès.
Moshe Dayan (1915-1981) Membre de la Haganah (Organisation clandestine de défense juive) dès l'âge de 14 ans, il n'en combat pas moins dans les forces britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale (au cours de laquelle il perd un oeil). Très apprécié du Premier ministre Ben Gourion, il suit une carrière militaire fulgurante. Il devient chef d'état-major de Tsahal de 1955 à 1958. Bien que n'ayant pas prié part aux combats, ni même à leur planification, il est considéré comme un acteur prépondérant de la guerre des Six-Jours. En 1959, il entre en politique et rejoint les rangs du Mapaï (parti de gauche).
Reines, courtisanes, religieuses, geishas, mères de famille, intellectuelles, prostituées, travailleuses, féministes... Cet ouvrage sans équivalent réunit les meilleurs spécialistes des femmes pour nous raconter leur véritable histoire.
Dans l'Athènes ou la Rome antiques, en France durant le Moyen Âge ou la Révolution, dans le Japon du XVIIIe, le Paris du XIXe ; dans les palais, les foyers, les couvents, au travail, pendant la guerre, dans la rue pour défendre leur cause, les auteurs déconstruisent les idées reçues qui nous imprègnent encore.
Loin de l'image idyllique d'une marche irrésistible vers l'émancipation, leurs textes mettent en évidence les différentes phases de cette évolution, mais aussi les freins et les retours en arrière - pas toujours là où on les croit. Du temps du silence à celui de l'égalité se dessine ainsi une histoire des femmes qui est avant tout celle d'un combat jamais terminé. Les plus grands historiens et historiennes nous en offrent ici un panorama inédit et extrêmement vivant.
Par Jean-Pierre Bardet, Sylvie Chaperon, Alain Corbin, Fanny Cosandey, Stella Georgoudi, François Lebrun, Jacques Le Goff, Mona Ozouf, Michelle Perrot, Michel Porret, Yannick Ripa, Florence Rochefort, Maurice Sartre, Pierre-François Souyri, Thomas Späth, Christelle Taraud, Françoise Thébaud, Laurent Theis et Georges Vigarello.
La décolonisation de l'Afrique a été synonyme, pour la France gaullienne, de lutte anticommuniste et de défense de son domaine réservé. En 1960, le Congo devient le point de fixation de la guerre froide. Face aux Américains, aux Soviétiques et à la Tricontinentale (organisation regroupant les forces anti-impérialistes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine), la France entend mener sa politique depuis Brazzaville. Dès la fin des années 1950, le SDECE prépare sa politique africaine en vue des indépendances. Mais même les services secrets ne peuvent pas tout se permettre : c'est là que les barbouzes entrent en scène, pour assumer cet illégalisme d'Etat. Leur passé importe peu, seules leurs compétences anticommunistes constituent le critère de sélection. La liberté d'action et le pouvoir des barbouzes a un revers : la République française niera officiellement avoir eu connaissance de leurs agissements. Et pour cause, ils constituent la face cachée de l'histoire de France depuis la Libération : ce sont d'anciens épurés, des employés des officines clandestines de la IVe République, des activistes des complots du 13 mai 1958 (putsch d'Alger), des collaborateurs de Foccart ou des agents clandestins du SDECE.
Jean-Pierre BAT est archiviste paléographe (Ecole nationale des chartes), agrégé et docteur en histoire (Université Paris Panthéon-Sorbonne). Il est chercheur affilié au CNRS (Institut des mondes africains) et chargé d'études aux Archives nationales.
Secrètes et le paranormal. Pour la première fois, la vie d'Adolf Hitler est ici racontée du point de vue de cette passion. Nous le découvrons, jeune artiste à Vienne et membre d'un ordre néo-templier qui prêche la violence, la haine de l'Église et des Juifs.
Après la guerre de 1914-1918, ancien combattant, il rencontre un journaliste adepte du satanisme qui deviendra son mentor et un théoricien du national-socialisme. Il découvre la mystérieuse société de Thulé, païenne et raciste, qui prône l'éradication des Juifs et des Gitans, et qui veut dominer le monde par la connaissance des grands secrets de l'histoire. Son symbole, la croix de Wotan, préfigure la croix gammée.
Les maîtres de Thulé vont manipuler Hitler, jeune homme déséquilibré et marginal pour servir leurs ambitions. Ils organisent des cérémonies magiques où il devient l'orateur-clé. Poussé par son cercle d'illuminés, nourri de magie et d'astrologie, Hitler devient une figure publique à travers le Parti national-socialiste. Après un séjour en prison, il vit entouré de mages et commence à exercer sa fascination sur les foules allemandes.
Une fois au pouvoir, il se débarrasse de ses anciens mentors, interdisant même les sociétés secrètes en 1937. Toutefois, il continue à consulter Karl Ernst Krafft, un astrologue réputé, et il crée un comité d'astrologues pour orienter la propagande nazie. N'ayant pu prédire la trahison de Hess en 1941, Krafft sera déchu et interné à Buchenwald, en même temps qu'une centaine de voyants. Il reste à Hitler son médecin personnel, un charlatan, ancien de Thulé.
Engagées en première ligne dans la politique de contrôle et d'exclusion du gouvernement de Vichy entre 1940 et 1944, la gendarmerie et la police françaises ont, plus que toute autre institution, dû affronter le dilemme : « servir face à l'ennemi ou servir l'ennemi ». Car désobéir à ses supérieurs, pour un gendarme ou un policier, c'est aller à l'encontre de l'essence même de sa formation.
Mais si une partie d'entre eux ont appliqué les ordres par discipline, par antisémitisme, par peur ou par intérêt, nombreux sont ceux qui ont aidé à faire passer la ligne de démarcation ou la frontière à des Juifs, à cacher des résistants, à dissimuler des armes... Même s'ils n'ont pas rejoint un réseau ou un mouvement de résistance, leur action a permis de sauver de nombreuses vies. Or cette histoire-là est totalement ignorée.
Face à un discours traditionnel qui met en avant l'activité des policiers ou des gendarmes ayant appliqué avec zèle les lois et les ordonnances en vigueur pendant l'Occupation, cette fresque sans concession ni faux-semblant, basée sur de nombreux documents d'archives étudiés par l'auteure depuis une dizaine d'années, met à mal nombre d'idées reçues et montre que, même au coeur du système vichyssois, il était possible de contrevenir aux ordres.
Limore Yagil est professeure habilitée à diriger des recherches d'histoire contemporaine et chercheuse à la Sorbonne. Spécialiste de l'histoire culturelle et politique de la France sous l'Occupation, elle a publié une dizaine d'ouvrages, parmi lesquels Chrétiens et Juifs sous Vichy (Cerf 2005) et Au nom de l'art 1933-1945 (Fayard, 2015).
1932. Dans la salle de bain d'un hôtel bruxellois, un espion français photographie les premiers documents décrivant une nouvelle machine à coder a priori inviolable : Enigma. Une machine que s'apprêtent à adopter les services secrets allemands. Quelques mois plus tard, avec l'aide des Français, un groupe de mathématiciens polonais entreprend de percer à jour le fonctionnement complexe de la machine. 1940. Malgré la défaite française face aux nazis, les Français et les Polonais transmettent leurs trouvailles aux Britanniques. À Bletchley Park se déploie alors une gigantesque entreprise de décodage. 1942. Sous le nez des Allemands, dans la France de Vichy, Français et Polonais continuent leurs efforts de déchiffrement. La Gestapo est à leurs trousses et le MI-6 a pour priorité absolue de les exfiltrer. Pendant ce temps, les U-Boote allemands mènent une traque dévastatrice contre les navires alliés qui ravitaillent la Grande-Bretagne. Si les messages de la Marine allemande ne sont pas rapidement décodés, le Royaume-Uni ne tiendra pas. À Bletchley Park, l'un des cerveaux les plus brillants de l'histoire scientifique, Alan Turing, va apporter une contribution décisive...
Récit historique des tromperies mises en oeuvre par les deux camps dans quelques-uns des épisodes de la Seconde Guerre mondiale révélant les recettes et la minutie des hommes ayant conçu ces opérations.
Pour la première fois, un cadre du Mossad raconte les opérations les plus secrètes d'un service mythique, en rédigeant la biographie d'une femme qui a marqué tous ceux qui ont travaillé avec elle : Sylvia Rafael.
Née en Afrique du Sud d'un père juif et d'une mère chrétienne, aussi belle qu'indépendante d'esprit, la jeune Sylvia rejette un avenir tout tracé de femme au foyer pour émigrer en Israël. Fervente sioniste, elle est repérée et recrutée par le Mossad, où elle montre des qualités exceptionnelles.
Formée aux opérations spéciales, volontaire pour les missions les plus périlleuses, elle est envoyée à Paris dans les années 1960 en tant que photographe. Après le massacre des athlètes israéliens aux jeux Olympiques de Munich en 1972, elle participe à la traque des membres de Septembre noir et de leur cerveau, Ali Hassan Salameh, et à l'épisode tragique de Lillehammer au cours duquel l'équipe du Mossad abat un jeune Marocain.
Arrêtée par la police norvégienne, Sylvia est jugée et passe deux ans et demi en prison. Elle y tombe amoureuse de son avocat, Annæus Schj dt, un ténor du barreau norvégien qui mobilise les plus hautes instances du pays pour obtenir sa libération.
Récit à suspense, témoignage inédit sur les rouages du Mossad, destin incroyable d'une des plus grandes espionnes du siècle, Sylvia est aussi l'hommage d'un maître espion à la plus douée de ses élèves.
Né en 1937, Moti Kfir, ancien directeur de l'école d'entraînement des Opérations spéciales de l'Unité 188 (renseignements de l'armée israélienne), fut pendant plusieurs décennies un pilier du Mossad. Il fut, dans les années 1970, le supérieur de Sylvia Rafael en Europe et participa activement à la formation des nouvelles recrues.
Né en 1936, Ram Oren est un journaliste et un romancier parmi les plus connus en Israël. Ancien avocat, auteur de vingt-cinq ouvrages, il a été surnommé le « John Grisham israélien ».
Il fallait sans doute le recul des ans, et celui de l'observateur étranger, fin connaisseur de la France, pour obtenir tant d'informations inédites et produire une biographie de François Mitterrand qui fasse à ce point référence. Correspondant de la BBC à Paris pendant les années Mitterrand, Philip Short brosse le portait d'un homme aux talents et défauts exceptionnels, un esthète machiavélien qui pendant ses deux mandats a conduit la France dans la modernité. Homme de contradictions, il fut à la fois leader d'un mouvement de résistance et décoré par Vichy ; jeune parlementaire conservateur, il devint le leader incontesté de la Gauche unie. Imposant les communistes au gouvernement, il fut le fossoyeur du PCF. Féroce opposant à De Gaulle et à la constitution de la Ve République, il sut à merveille user du système institutionnel et s'inscrire dans une forme d'héritage gaullien... Tout cela en arrivant à gérer une vie privée extraordinairement compliquée. Biographe réputé, toujours à bonne distance de son sujet, Philip Short apporte de nombreux détails inédits sur sa gestion des deux familles , ses maîtresses, son rapport ambigu à l'argent et aux amis riches. Grâce aux archives américaines et britanniques, il dévoile également de nombreux épisodes jusqu'ici inédits de ses relations avec Reagan, Thatcher, Kohl, Gorbatchev... Cette biographie menée d'une plume alerte a été saluée par la presse anglo-saxonne et s'impose déjà comme une référence.
Ancien correspondant de la BBC à Paris, historien, Philip Short est le biographe de Mao Tse Toung (Fayard) et de Pol Pot (Denoël).
Si la plume érotisée d'un Houellebecq, d'une Angot ou d'une Despentes fait aujourd'hui s'envoler les tirages, qui imagine Alphonse Daudet, l'auteur des Lettres de mon moulin, raconter à Flaubert, lors d'un dîner chez Zola : Il me faut pour jouir, contre ma chair, La chair de deux femmes, l'une que je manie et l'autre qui mange le derrière de celle que je tripote ? Mystérieuse, sulfureuse, fantasmée ou exacerbée, la sexualité des écrivains, a fortiori des plus grands, a longtemps été interdite, censurée voire niée, la figure du génie créateur imposant à tous l'image d'un être soumettant toute sa vie et ses forces à la seule littérature. Pourtant... Elles s'appellent Colette, Duras, La Fayette ou Sand. Ils s'appellent Hugo, La Fontaine, Simenon ou Proust. A travers leurs passions sensuelles, leurs désirs et leurs fantasmes, Iman Bassalah nous offre un portrait intime inédit, parfois sulfureux, toujours passionnant, de ces grands auteurs de langue française. La sexualité de ces femmes et de ces hommes nous raconte beaucoup de leur histoire, de leur temps, de leur style, de leurs failles... et bien sûr de leurs destins d'écrivains.
Iman Bassatah est docteure en lettres modernes. Auteure de plusieurs ouvrages, elle a notamment publié A la plage (Balland) et Hôtel Miranda (Catmann-Lévy).
Vingt ans après la Révolution russe, les fameux « procès de Moscou » (1936-1938) représentent l'acte fondateur du totalitarisme stalinien. En quelques mois, hauts dirigeants et militants de la première heure sont éliminés en nombre à l'issue de procédures kafkaïennes qui préfigurent les « grandes purges » de 1937 et 1938.
Tout commence le 1er décembre 1934 avec l'assassinat de Sergueï Kirov, seul rival de Staline en popularité au sein du Comité central. Un mois plus tard, 13 coïnculpés en plus de son meurtrier sont fusillés, au nom d'un improbable complot. Ce premier procès servira de matrice aux suivants : accusation de haute trahison, de sabotage et d'espionnage ; documents à charge créés de toutes pièces par le NKVD ; torture physique et psychologique des prévenus ; orchestration implacable des audiences destinée à les rendre crédibles auprès d'un public trié sur le volet. Il s'agit tout à la fois de se débarrasser de concurrents gênants, de fournir au « Petit Père des Peuples » une mainmise totale sur l'appareil du Parti et d'ériger un paravent médiatique aux exécutions de masse perpétrées dans l'ombre.
Enrichi de témoignages et de documents d'archives déclassifiés après la dissolution de l'URSS, cet ouvrage propose un récit poignant de ces procès-spectacles, en intégrant les apports de la recherche historique des dernières décennies.
Historien et auteur de documentaires, Alain Frerejean est notamment l'auteur chez Fayard de C'était Georges Pompidou (2011) et chez Perrin de deux biographies croisées : Churchill-Staline (2013) et Staline contre Trotski (2016).
En deux semaines de février 1939, près d'un demi million de réfugiés venus d'Espagne entrent en France suite à la chute de la Catalogne aux mains des troupes franquistes. Plus de 300 000 d entre eux sont placés dans des camps où ils sont comptabilisés et identifiés par les services de la Sûreté nationale. Ces camps, créés par la République française, serviront de modèles à ceux mis en place sous l'Occupation par Vichy. Certains, comme le Vernet ou Gurs, resteront ouverts jusqu à la fin de la guerre.
Cet ouvrage étudie les outils de contrôle mis en place par les autorités et les mesures d exclusion prises à l'encontre de ces réfugiés, dans les camps de l Hexagone mais aussi de l'Afrique du Nord. À travers de nombreuses sources inédites, dont les archives du ministère de l'Intérieur, ce livre questionne notamment les origines républicaines de Vichy au prisme du contrôle des étrangers. Il détaille les continuités et les ruptures entre les deux périodes au sein des différents services de police. Grégory Tuban retrace avec ce travail novateur, tant dans l'historiographie de la Retirada (l exode des réfugiés espagnols de la guerre civile) que dans celle des camps d étrangers, le parcours de ces indésirables entre 1939 et 1944.
Grégory Tuban est docteur en histoire et journaliste. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur l'exil et les camps de la Retirada, dont les monographies des camps de Collioure et d'Argelès-sur-Mer. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat.