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ROBERT LAFFONT
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La couleur pourpre
Alice Walker, Mimi Perrin
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 10 Avril 2008
- 9782221110539
Dans ce poignant roman épistolaire adapté à l'écran par Spielberg, Alice Walker dénonce l'oppression raciale et sexuelle des femmes noires du Sud des États-Unis.
Abusée, engrossée deux fois par son beau-père, le cauchemar de Celie, quatorze ans, ne fait que commencer. Elle est vite mariée à Albert, qui cherche une domestique plus qu'une épouse... Dans ce ménage improbable, le mépris du mari va de pair avec les coups. Nettie, sa jeune soeur qui s est'installée avec eux, est chassée par Albert pour avoir refusé ses avances et réussit à partir pour l'Afrique. Ne sachant pas où joindre sa soeur, Celie commence pourtant une correspondance avec celle-ci, et adresse ses lettres à ce « cher bon Dieu ». Même sans retour de courrier, c'est la seule solution que trouve Célie pour ne pas sombrer dans la folie. Elle se raconte, sans misérabilisme, décrivant le cauchemar de la violence et de l'isolement mais aussi l'espoir qui naîtra de sa rencontre avec la sensuelle Shug Avery, auprès de qui Celie apprivoisera son corps, apprendra l'estime de soi et connaîtra l'amour.
Lauréat du prix Pulitzer et de l'American Book Award en 1983, La Couleur pourpre a été adapté au cinéma en 1984 par Steven Spielberg et a obtenu onze nominations aux Oscars.
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Bivouac sur la lune, publié pour la première fois en France en 1971, constitue l'un des premiers récits de reportage sur l'épopée lunaire américaine. Engagé par Life Magazine pour couvrir le vol d'Apollo 11, Norman Mailer livre un récit très personnel du voyage des astronautes sur la lune - représentants à ses yeux de la petite-bourgeoisie américaine WASP -, auquel il mêle son propre voyageur intérieur. En disciple de la contre-culture, il réfléchit à la signification du vol spatial et à la tentation de conquérir l'impossible. Mais il revient aussi sur la fameuse année 69 (Woodstock, meurtre de Sharon Tate, etc.) et sur ses propres déboires, comme son quatrième divorce. Dans son récit, il confesse son scepticisme et ses interrogations, mais il finit par accepter le triomphe de la technologie, l'héroïsme de la NASA et regrette, comme bien d'autres, de ne pas être dans le module qui conduira les trois héros de l'Amérique sur la lune.
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Moi qui ai servi le roi d'Angleterre
Bohumil Hrabal
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 10 Avril 2008
- 9782221106082
Hrabal au pays des charlots... où comment un jeune prolétaire débute comme groom dans les années 1920 et finit millionnaire au moment où la Tchécoslovaquie bascule de l'occupation allemande à l'occupation communiste.
Entre-temps, de restaurant en restaurant, Jan Dite aura peu à peu grimpé dans l'échelle sociale. En pleine apogée, et alors que le pays est aux mains des nazis, Jan Dite tombe amoureux d'une jolie monitrice d'éducation physique allemande avant d'être déclaré collaborateur. Il sera aussi résistant par inadvertance puis prisonnier par choix. Mais malgré les millions amassés, rien n'y fait : il manque quelque chose à son bonheur. Que faut-il bien donc faire pour être reconnu socialement ? Il n'est pas certain qu'il trouve jamais la réponse...
Si ça n'était pas burlesque, ça ne serait pas du Hrabal... L'auteur, une fois encore, crée un personnage original qui a pris une valeur mythique.
L'air de rien, et en moins de deux cents pages, Bohumil Hrabal aborde des thèmes aussi profonds que difficiles tels que la collaboration, la guerre, l'arrivée des communistes au pouvoir ou encore l'internement en camps de travail. Mais, en toute circonstance, il garde un flegme subversif et se raccroche à deux valeurs sûres : le rire et les femmes. Bohumil Hrabal est l'héritier de ce comique si particulier et typiquement pragois, de cet humour qui est d'abord un humour de survie et de résistance.
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La femme comestible
Margaret Atwood, Michèle Albaret-Maatsch
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 23 Octobre 2008
- 9782221097434
Marian se cherche, irrésolue. Depuis qu'elle est fiancée, chez elle tout se détraque. Si elle s'en sort à peu près avec Peter son supposé futur mari, ainsi qu'avec son travail d'opératrice en marketing, le fait de ne plus pouvoir s'alimenter lui pose un problème d'une tout autre ampleur. Moins elle peut avaler, plus elle se sent elle-même dévorée : comme si, de membre ordinaire de notre société de consommation, elle se retrouvait dans la peau d'un de ses produits... Jusque-là inédit en France, ce premier roman subversif et d'une drôlerie grinçante contient déjà tout ce qui fera de Margaret Atwood la plus grande romancière canadienne contemporaine de l'imagination à revendre, une construction narrative brillante et un style plein d'humour, d'ironie et de justesse.
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Après Margaret Atwood, Mikhaïl Boulgakov, E. L. Doctorow et Pa Kin, deux grands auteurs anglo-saxons rejoignent la collection " Bibliothèque Pavillons " : Evelyn Waugh et Richard Yates.
En janvier 2005, à l'occasion des soixante ans de la prestigieuse collection " Pavillons ", " Bibliothèque Pavillons " a vu le jour. Cette nouvelle collection en format poche et à prix " doux " se propose de rééditer certains ouvrages du fonds " Pavillons " devenus rares, voire introuvables.
Considéré comme le père spirituel de Raymond Carver et d'André Dubus, Richard Yates n'est pas seulement le grand auteur de nouvelles que son recueil Onze Histoires de solitude a révélé au public français. C'est aussi un romancier qui, au fil de son oeuvre, a tracé un portrait doux-amer des États-Unis de la seconde moitié du XXe siècle, pendant à sa façon du célèbre Babbit de Sinclair Lewis, écrit en 1922.
L'histoire d'un couple ordinaire qui se persuade que la réussite est à portée de main... jusqu'à l'échec social et au drame.
April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d'une grande entreprise de machines électroniques, mais, comme April, il se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre. Certains qu'un jour, leur vie changera... Mais les années passent sans leur apporter les satisfactions d'orgueil qu'ils espéraient. S'aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s'aimer ? Se haïssent-ils sans se l'avouer ? Le jour où leur échec social devient évident, le drame va éclater.
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Le capitaine et l'ennemi
Graham Greene
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 20 Novembre 2008
- 9782221110263
Avec émotion et humour, Graham Greene écrit un roman politique et psychologique
sur l'incapacité à trouver l'amour et les effets destructeurs de cette quête.
Le jour de son douzième anniversaire, Victor Baxter est enlevé dans la cour de son école par un étrange personnage surnommé le Capitaine. Il était en effet l'enjeu d'une partie de Backgammon que son père a perdue. Le Capitaine, un aventurier au passé mystérieux, confie l'enfant à Liza, une femme dont il est follement amoureux. Pendant que le Capitaine parcourt le monde à la recherche d'improbables fortunes, envoyant de temps à autre des lettres d'amour accompagnées d'argent, Victor rebaptisé Jim grandit aux côtés de Liza. Ce n'est qu'à l'âge adulte, alors qu'il est devenu journaliste, que Jim pourra affronter le Capitaine et découvrir la vérité sur cet homme. Décidé à éclaircir les relations qui unissaient le Capitaine à Liza, il part le retrouver au Panamá, sans se douter qu un monde dangereux d'intrigues politiques l'y attend...
Si l'on retrouve dans ce vingt-troisième et ultime roman de Graham Greene tout l'univers de son oeuvre, un thème se distingue et touche particulièrement : la solitude de l'enfance. La compagne de Graham Greene (à qui est dédicacé le livre) retrouva dans ce texte des traces d'une de leurs conversations privées, traces d'autant plus précieuses qu'elles donnent une des clés de l'oeuvre : « Aimer, et aimer bien : enfant, ce fut sans doute difficile pour moi de faire la distinction entre les deux. »
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La maison de matriona
Alexandre Soljenitsyne, Andrée Robel
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 19 Février 2009
- 9782221112311
Six mois après la disparition d'Alexandre Soljenitsyne, " Pavillons Poche " rend hommage à l'écrivain d'exception en publiant l'une de ses oeuvres qui a exercé la plus grande influence sur la littérature soviétique.
Après une dizaine d'années d'internement dans un désert poussiéreux et brûlant, Ignatitch éprouve un grand désir de fraîcheur, de tranquillité et de forêts bruissantes. À l'été 1956, il se rend au coeur de la vraie Russie et prend un poste de professeur de mathématiques dans le village de Talnavo. Une vieille femme, Matriona Vassilievna, accepte de l'héberger dans son isba. Dans le silence et le respect de l'autre, ils partageront leur maigre fortune et leur solitude. D'inspiration nettement autobiographique, cette longue nouvelle raconte le retour aux sources de l'auteur, la vie misérable de son peuple, incarné par une Matriona résignée et lasse et son exemplaire humanité. Écrit en 1959, La Maison de Matriona a paru dans la revue Novy Mir en 1963 et fut publié pour la première fois en France chez Julliard en 1966. -
C'est dans son village natal, près de Belluno, que Dino Buzzati, atteint d'un cancer, va passer les derniers mois de sa vie. Conscient que l'échéance fatale est proche, il écrit une série de textes courts qui marquent l'aboutissement de ses réflexions majeures. La métaphore de la vie militaire vers laquelle il revient dans ce livre et qu'il affectionne (Le Désert des Tartares) est un moyen de se pencher sur les thèmes du sacrifice, de l'obéissance, de la fatalité, de la grandeur, de la vacuité...
Derrière l'apparente retenue, l'impassibilité inquiétante, ironique de ces récits, l'émotion est palpable. On veut bien croire Buzzati lorsqu'il déclare que son « régiment » est prêt à partir. C'est l' « avis de départ » d'un voyageur immobile.
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un garçon échoue dans un motel désolé et sordide, à la recherche du matelas carbonisé sur lequel son père a brûlé vif un soir d'ivresse; un acteur éreinté se heurte à une fonctionnaire obtuse dans un poste-frontière mexicain: elle ignore que son nom est spencer tracy; un homme et une femme se querellent dans une chambre d'hôtel quelque part au dakota-du-sud, et se séparent sans réellement savoir ce qui les fait agir; deux gamins élèvent un louveteau acheté par correspondance avant de l'abandonner à son sort sur une voie ferrée; une équipe de cinéma tourne sous le soleil du mexique, sans même s'apercevoir que des indiens pratiquent au-dessus de leurs têtes un rituel ancestral..: ;sam shepard nous confronte avec talent à la solitude, la violence et la dureté d'une amérique belle et désenchantée.
la sienne. ses nouvelles sont laconiques, lyriques, brutales, tristes ou comiques selon les cas. toutes ensemble elles offrent une vision très personnelle de l'enfance, de la famille, des racines, de la passion charnelle, de la trahison et de la célébrité; autant de thèmes qui fascinent leur auteur, et qu'il décline ici d'une voix austère et pure comme un désert de l'arizona.
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Un jour, insidieusement, leur quotidien dérape. Sur un souvenir, un incident, une rupture, une prise de conscience. Le constat qu'ils dressent alors de leur propre existence a un goût doux-amer, lucide et ironique. Voilà le lien secret qui unit les protagonistes hommes et femmes, femmes surtout de chacune de ces dix nouvelles. Du Canada urbain à celui des grandes étendues sauvages, depuis des fouilles archéologiques en Écosse aux bureaux d'un journal à la mode, d'une disparition en montagne au microcosme d'une colonie de vacances, d'une traîtrise amicale à une exquise vengeance amoureuse, de la fin des années 1950 au début des années 1990, Margaret Atwood nous offre dix récits tendres et incisifs qui confirment son intelligence aiguë de la société contemporaine.
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Nommé en 1949 attaché de presse à l'ambassade de Sa Très Gracieuse Majesté britannique à Belgrade, Lawrence Durrell va y rester trois ans. Trois ans durant lesquels il observera tel un entomologiste le petit monde de la vie diplomatique. Ce sera l'occasion pour le futur auteur du célèbre Quatuor d'Alexandrie de se faire le narrateur de truculentes péripéties : à l'inverse d'une Yougoslavie tremblante de peur sous la main de fer du maréchal Tito, les milieux diplomatiques sont le théâtre d'incidents dignes d'un roman d'Evelyn Waugh, voire d'un Wodehouse. Tout ici est matière à rire, denrée rare que le lecteur est invité à consommer sans modération.
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Avec ce portrait d'un homme prisonnier d'un système totalitaire et fou de liberté, Jaan Kross renouvelant le roman historique avec brio.
C'est de la véritable histoire de Timotheus von Bock que Jaan Kross s'est inspiré pour composer ce grand roman sur l'esprit de résistance et de liberté. Le jeune baron, surnommé Timo, est l'ami du tzar Alexandre Ier. Loyal, il est aussi d'une franchise inconsidérée quand il se permet de critiquer l'autocratie ou de rédiger la première ébauche d'une Constitution russe. Cette audace lui vaudra neuf années de cachot. Déclaré fou, il sera libéré... sous condition puisqu'il se retrouve en résidence surveillée en Livonie avec sa femme la fidèle, courageuse, inoubliable Eeva , son fils et son beau-frère Jakob.
À lire Le Fou du Tzar, Prix du meilleur livre étranger en 1989, on comprend pourquoi Doris Lessing admire tant l'écriture et l'humilité de Jaan Kross. Plus grand écrivain estonien de ce siècle, traduit dans le monde entier, inscrit à plusieurs reprises sur la liste du Nobel, celui-ci vient de s'éteindre à l'âge de quatre-vingt six ans.
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Le bel Antonio
Vitaliano Brancati, Armand Pierhal
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 19 Octobre 2006
- 9782221107454
Vitaliano Brancati a été le grand écrivain sicilien de la première moitié du XXe siècle. De Don Juan en Sicile aux Ardeurs de Paolo jusqu'à ce Bel Antonio, il s'est révélé l'un des maîtres du roman satyrique de langue italienne.
Né en 1907 à Pachino, issu d'une famille bourgeoise cultivée, Vitaliano Brancati découvre l'écriture en dirigeant à Catane une revue où il publie ses propres poèmes. À dix-sept ans, cédant à l'idéologie dominante, il s'inscrit au parti fasciste puis participe activement à la vie littéraire romaine. Mais bientôt il se détourne du fascisme et se révèle alors un adversaire acharné de tout système de pensée totalitaire. Sciascia, qui l'admirait et qui lui a succédé au premier rang des lettres siciliennes, a montré sa parenté avec Stendhal. Il est mort prématurément à Turin en 1954.
Toutes les femmes sont amoureuses du bel Antonio. Mais lorsqu'il épouse Barbara, celui-ci ne se révèle pas être l'amant espéré... C'est la disgrâce pour Antonio et le scandale à Catane.
Le bel Antonio qui fait la fierté de ses parents est incontestablement le plus joli garçon de la ville. Aussi bien n'éprouve-t-il aucune difficulté pour devenir l'époux de la plus belle et plus riche jeune fille de la ville. Mais après trois ans d'apparente félicité, la jeune épouse apprend par une servante indiscrète les réalités de la vie conjugale et sexuelle. C'est alors que va éclater l'abominable vérité : l'épouse est toujours vierge, le mariage est blanc... Viennent alors le scandale, la disgrâce d'Antonio, le désespoir de son père et surtout la démonstration éblouissante que les divorces à la sicilienne peuvent être d'une cocasserie tragique.
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Hollywood, fin des années 1940. Lorsque Francis Hinsley, un employé modèle des studios Megalopolitain apprend son licenciement en découvrant un inconnu assis à son bureau, il ne voit qu'une seule issue possible : la pendaison. Son jeune ami et poète, Dennis Barlow, est chargé par la communauté anglaise d'organiser les obsèques, qui devront être assez grandioses pour pouvoir accueillir tout le gratin hollywoodien.
Barlow abandonne donc un temps son poste aux Bienheureux Halliers, une entreprise de pompes funèbres animalières, pour Los Angeles. Il se rend aux Célestes Pourpris, les spécialistes du rite funéraire pour célébrités et découvre un monde où la devise est " Entre étranger, et sois heureux ", où la mort est vendue comme des vacances de luxe, où les clients sont appelés les " Chers disparus " et les proches les " Délaissés ". Spectateur incrédule, il suivra également les périgrinations de Mr. Joyboy, un embaumeur de génie et de Aimee Thanatogenos, une cosméticienne qui règle sa vie sur les conseils du journal local.
Bijou d'humour noir, Le Cher disparu dépeint avec une certaine cruauté l'Amérique et ses travers. Cette satire originale des milieux funéraires donne le ton d'une oeuvre dédiée à la critique cynique de notre civilisation.
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Deux garçons bien sous tous rapports
William Corlett
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 20 Septembre 2012
- 9782221132142
Le château du village de Bellingford, au coeur de la campagne anglaise, vient d'être vendu. Ses mystérieux acquéreurs sont deux messieurs de la ville, sans lien de parenté... De quoi exciter la curiosité des habitants de cette bourgade sans histoires. Lorsqu'ils réalisent que Richard, riche producteur de théâtre de soixante-dix ans, et Bless, son jeune amant, ont choisi cet écrin de verdure pour vivre leur histoire d'amour, ils sont tous embarqués dans un tourbillon de situations inattendues et cocasses. Selon certains habitants hostiles à tout ce qui sort de l'ordinaire, comme le général Jerrold, les nouveaux occupants du château ont des moeurs « contre nature » et côtoient des personnages étranges et pour le moins extravagants. Un vent de folie souffle alors sur le village jusqu'alors tranquille, et les malentendus, quiproquos et situations absurdes se succèdent à une allure vertigineuse. C'est sur le mode de l'humour joyeux et bon enfant que William Corlett choisit de raconter la confrontation entre deux univers que tout oppose. Mais ce roman drôle et vaudevillesque est aussi bourré de tendresse. Les différences s'estompent peu à peu, et parfois même les masques tombent...
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Comment j'ai raté mes vacances
Geoff Nicholson
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 3 Mai 2007
- 9782221108970
Que fait un homme de quarante-cinq ans frappé par une angoisse existentielle ? Il part faire du camping caravaning, bien sûr !
En tout cas, c'est l'idée d'Éric, comptable, marié et père de deux enfants. Alors qu'il fête son anniversaire au pub, entouré de ses amis, il prend soudain conscience que le camping sera pour lui la façon idéale de passer quinze jours de vacances en famille et de ré-flé-chir.
C'est en vacances que les problèmes sérieux commencent...
Éric y croyait tellement à ce ressourcement... Il n'avait rien laissé au hasard. Il avait même commencé à rédiger un journal où les considérations météorologiques côtoyaient de profondes réflexions philosophiques. Mais, rien ne se passe comme prévu, du moins comme il l'aurait souhaité. Sa femme est prise de pulsions sexuelles irrépressibles, sa fille traverse une crise de mysticisme et son fils décide de retourner à l'état de nature. Sans parler des autres vacanciers plus étranges les uns que les autres.
Geoff Nicholson manie avec talent l'art de la satire et du burlesque.
Il a écrit une comédie grinçante et cruelle dans laquelle les situations tragiques ne manquent pas. Cependant, en bon Britannique, il jongle subtilement avec le second degré, et la plupart des scènes de son roman, cocasses, parfois surréalistes, sont hilarantes.
Qu'avez-vous prévu de faire pour vos prochaines vacances oe!oe!
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Le Dernier Samouraï est un livre drôle et tragique, passionnant, démesuré.
L'histoire de Sibylla, mère célibataire confrontée à la boulimie de savoir de Ludo, son tout jeune fils - véritable Mozart ou Einstein en herbe -, est bouleversante. Inquiète de devoir l'élever seule, elle lui cherche un père de substitution. N'en trouvant pas, elle décide que les Sept Samouraïs joueront ce rôle de figure paternelle et lui fait quotidiennement visionner le film - c'est ainsi que Ludo apprendra le japonais.
On y trouve absolument tout ce qu'un roman d'avant-garde peut offrir, et même plus : l'authenticité et l'émotion.
Si l'intrigue fait vibrer en nous des cordes sentimentales familières, donnant ainsi à l'ensemble une véritable cohésion émotionnelle, la forme est entièrement nouvelle. Surdoué, Ludo n'a de cesse d'engranger des connaissances ; se mêlent donc au récit plusieurs langues, des mathématiques, diverses grammaires, de la physique, de la philosophie, des contes.
Ce premier roman exubérant a marqué le monde littéraire.
" Accessible et très intelligent, ce livre réconcilie l'exigence littéraire et l'imagination. " Elle
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Dans ce recueil de nouvelles écrites entre 1951 et 1961, Richard Yates, auteur de La Fenêtre panoramique, nous offre onze variations finement aiguisées sur le thème de ce mal intemporel et prosaïquement universel : la solitude. Solitude de l'enfant à l'école (Docteur Jeu de quilles), de l'homme à l'armée (Quand Jimmy reverra sa brune), solitude du couple (Tout le bonheur du monde) et aussi celle des vieillards malades (Fini l'an 'ieux, 'ive l'an neuf). À travers ces incarnations, se dessine également le portrait d'une époque particulière de l'Histoire des États-Unis : celle où le rêve américain, qui semble à la portée du plus grand nombre, s'évanouit déjà pour certains.
Ceux qui réussissent ne m'intéressent pas, disait Yates. Même si l'auteur, d'une certaine façon, s'est efforcé de ressembler à ses modèles, il n'en a pas moins été salué par ses pairs comme un maître de la peinture de la société américaine de la seconde moitié du vingtième siècle. -
Les Vrais durs ne dansent pas
Norman Mailer
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 18 Mars 2010
- 9782221115626
En amour, qui sont les « vrais durs » ?
À Provincetown, dans la trompeuse quiétude de la morte-saison, Tim Madden, écrivain raté et amateur de femmes, noie son ennui dans le bourbon.
Un matin de plus, il se réveille avec une formidable gueule de bois. À son grand étonnement, il découvre un curieux tatouage sur son bras, du sang dans sa voiture et, dans sa réserve de cannabis, la tête proprement coupée d'une belle blonde platinée. Tim est-il pour autant un assassin ? Impatient de connaître la réponse, il se lance dans une enquête personnelle qui lui donnera l'occasion de rencontrer des personnages hauts en couleur : des ex-boxeurs, des repris de justice, une ancienne maîtresse et, surtout, son père, Big Mac, qui reste l'une des créations les plus mémorables de Norman Mailer.
Le crime, pour odieux quil soit, n'est que prétexte à létude de ces pauvres âmes perdues qui errent dans un monde absurde. On est loin de lAmérique puritaine, mais bien proche de lAmérique malade de lère post-Vietnam, malade de sa liberté sexuelle et de la quasi libre consommation du haschisch. Dans ce monde où les frontières entre la police et la pègre sont ténues, aucune rédemption possible pour ces individus totalement pris au piège des jeux et enjeux de la chair. Le nom de Reagan, qui apparaît subtilement à la fin, permet de dater le livre, enraciné dans son époque, mais qui sinscrit plus largement dans une grande tradition littéraire américaine détude de m½urs tragi-comique. Un tableau terrible et drôle à la fois.
Le 10 novembre 2007, Norman Mailer, monstre sacré de la littérature américaine, disparaît à lâge de quatre-vingt-quatre ans. Il laisse derrière lui une ½uvre considérable, mélange décrits journalistiques et de romans, avec notamment Les Nus et les Morts, Rivages de barbarie, Un rêve américain, ou encore Harlot et son fantôme. Lauréat du prix Pulitzer pour Les Armées de la nuit (également récompensé par le National Book Award) en 1969, il a obtenu une seconde fois le Pulitzer, onze ans plus tard, pour Le Chant du bourreau, déjà réédité dans la collection « Pavillons poche ».
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Valérie ou la semaine des merveilles
Vitezslav Nezval, Jean Rousselot
- Robert Laffont
- Pavillons Poche
- 11 Janvier 2007
- 9782221107386
Vítêzslav Nezval (1900-1958) est l'un des écrivains tchèques majeurs du XXe siècle et Valérie ou la Semaine des merveilles l'une de ses oeuvres les plus inspirées.
Vítêzslav Nezval a fondé le Groupe surréaliste pragois en 1934 avec deux amis peintres. Considéré comme une des grandes figures des avant-gardes de l'entre-deux-guerres, il a à lui seul radicalement renouvelé la poésie tchèque. Valérie ou la semaine des merveilles est l'un des plus beaux exemples de roman surréaliste.
Une semaine dans la vie de Valérie... ou la transformation d'une belle jeune fille de dix-sept ans en femme.
Au cours de ce voyage initiatique de sept jours et sept nuits, en proie à des sortilèges tour à tour merveilleux et horribles, Valérie n'arrive plus à distinguer le rêve de la réalité et devient malgré elle l'héroïne d'un roman noir plein de chausse-trapes où les apparences sont toutes trompeuses.
Cruel et narquois, ce texte commence comme un conte de fées mais tourne rapidement au roman fantastico-érotique, une histoire où le vice l'emporte souvent sur la vertu.
" J'ai écrit ce livre parce que j'ai l'amour du mystère qui est à la base des vieux contes, des superstitions et de tels livres romantiques, composés en caractères gothiques, qui m'ont fait parfois des clins d'oeil sans consentir à me livrer leur contenu. "
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William Boot, chroniqueur pour la rubrique « Faune et flore » d'un journal britannique, est un jeune homme avide de culture, menant une vie modeste, loin du tumulte londonien. Mais le jour où le rédacteur en chef du Daily Beast le confond avec un romancier de renom et l'envoie de force à l'étranger en tant qu'envoyé spécial, tout bascule. William est dépêché en Ismaël, un État fictif d'Afrique orientale, où une guerre civile serait sur le point d'éclater. Mais à Jacksonburg, la capitale, nulle trace de révolte, ni même d'opposition : seulement une nuée de journalistes étrangers venus guetter les soubresauts inexistants de l'actualité ismaëlienne. Chacun s'acquitte pourtant de sa tâche : couvrir à tout prix l'événement, généraliser, extrapoler, copier les autres, inventer pour tenir tête à la concurrence tout en télégraphiant les nouvelles que tous les magnats de la presse ont déjà prévues. Et malgré sa totale incompétence, c'est William Boot qui, accidentellement, décrochera le scoop tant attendu. Evelyn Waugh, le satiriste le plus cinglant de la littérature des années 1930, livre avec Scoop une véritable farce sur l'absurdité du monde journalistique, fustigeant la célèbre Fleet Street et la forfanterie des correspondants dépêchés à la hâte sur le continent africain. Avec ses personnages contrastés et hauts en couleur, son humour et sa finesse, Scoop est une remarquable diatribe contre les procédés artificiels et les fragilités déontologiques des pays européens - et du Royaume-Uni en premier lieu.
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Billy Sweeney est décidé à venger coûte que coûte sa fille violée dans une station-service par une bande de petites frappes et depuis lors plongée dans le coma. Le chef de la bande, l'immonde Quinn, doit payer le prix de sa souffrance. Et voilà son souhait exaucé lorsque Quinn s'échappe du tribunal. Seul à travers les bas-fonds de Dublin, Sweeney se lance dans une traque obsessionnelle, le retrouve, et s'enferme avec lui à l'intérieur d'une volière désaffectée. Commence alors un face-à-face terrifiant et burlesque entre deux hommes qui n'ont plus rien à perdre et rivalisent de cruauté...
Joseph O'Connor est sans doute l'une des voix les plus importantes de sa génération. Selon Roddy Doyle, "il a l'oeil pour saisir l'absurde de la vie quotidienne, et l'oreille pour capter le comique dans les propos les plus banals". Il le démontre dans ce roman noir violent, étrangement tendre et comique, véritable ode à la fragilité humaine.
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Querry a perdu la foi - la foi en Dieu, la foi en son amour pour les femmes, la foi en sa vocation d'architecte qui construit des églises. Pour échapper à sa condition de « mort-vivant » et - qui sait ? - pour retrouver un sens à sa vie, il fuit son quotidien de nanti pour l'Afrique aux mille masques. Il échoue au Congo belge, dans une léproserie, où il tentera de « soigner » son indifférence au monde, aux autres. Ce pourrait être un avant-goût du bonheur et une possible renaissance, si un jour il n'était reconnu par un journaliste avide de sensationnel. Après avoir cherché à faire de lui un héros, un saint, il le placera au centre d'un scandale.
Mais un nouveau départ est-il envisageable pour celui qui est revenu de tout ? Rejoint par ce qu'il avait voulu fuir, Querry trouvera-t-il une échappatoire ? Après la « mort de Dieu », en quoi ou en qui pouvons-nous encore croire ? L'amour, le progrès ? En grand romancier, Greene se garde bien de donner une réponse toute faite.
La fin, violente et ironique, laissera au lecteur épaté le parfum inoubliable du chef-d'oeuvre.
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Arne, douze ans, a perdu ses parents et ses soeurs. Il est recueilli par un ami de son père, responsable d'un chantier de démolition navale dans le port de Hambourg où l'on découpe les bateaux mis au rebut, et où le moindre élément encore utilisable semble avoir sa propre histoire, qui parle d'océan et de pays étrangers. Il devient rapidement l'ami de Hans, le fils aîné de la famille. À l'école, ses dons exceptionnels lui permettent d'éclipser largement ses camarades, mais il reste un être en marge. Son plus cher désir est de se faire accepter par une bande d'adolescents du port. Plus il essaie de gagner leurs bonnes grâces cependant, plus ils l'excluent. Désespéré, Arne s'éloigne sur l'Elbe dans une barque. Hans retrouvera l'embarcation vide, accrochée à une bouée au milieu du fleuve. C'est une triste mission qui l'attend alors. Fragment par fragment, il met en caisse les affaires d'Arne : sa grammaire finnoise, la planche aux noeuds marins, tout ce que le jeune garçon a récupéré sur des bateaux démolis. Et à chaque objet, ce sont d'autres souvenirs de son ami disparu qui remontent à sa mémoire et qu'il raconte.