Nombreuses sont les lectrices pour qui Colette aura été un modèle, parfois une confidente, souvent même une source d'inspiration sur les voies de l'émancipation et de la création. Les lettres qu'elles lui adressèrent, leurs innombrables souvenirs et témoignages forment ici la matière d'un portrait inédit de l'écrivaine. Certaines de ces «belles écouteuses» sont restées dans l'ombre de son oeuvre. D'autres sont devenues célèbres, à l'instar de Simone de Beauvoir, qui l'admirait au point d'en faire une source capitale de son essai Le Deuxième Sexe, de Marguerite Yourcenar, de la star Marilyn Monroe, qui possédait ses romans, ou encore d'Audrey Hepburn, qui doit sa carrière à la romancière - sans oublier la jeune Françoise Sagan, enhardie par la prose de son aînée. Le pouvoir des mots, leur enchantement nourrissent ce vagabondage littéraire ordonné par l'un des meilleurs spécialistes de Colette.
Que serions-nous sans tous ceux qui nous ont transmis des valeurs et des savoirs ? Que serait devenue l'humanité sans tous ceux qui, depuis des milliers d'années, ont accumulé, protégé et transmis des connaissances ? Que serions-nous si la Bible, les oeuvres de Platon et d'Aristote, les mathématiques d'Al Jibra, la poésie de Villon, la musique de Mozart, avaient disparu ? Quand sera-t-il à l'avenir ? Les femmes auront-elles, après tant de millénaires d'oppression, autant de moyens de se former que les hommes ? Pourra-ton rêver d'une société libre, d'une nature préservée, si tous les humains ne sont pas formés pour construire et protéger ce futur ? Plus qu'une histoire globale de l'éducation, ce livre est une passionnante histoire des diverses formes de transmission des savoirs pour lutter contre la barbarie.
Le problème, c'est l'obéissance. Ce monde va de travers, à tel point que lui désobéir devrait être une urgence partagée et brûlante : d'où vient donc notre docilité ? Conformisme social, soumission économique, respect des autorités, consentement républicain ? Pour Frédéric Gros, c'est en repérant les styles d'obéissance qu'on se donne les moyens d'inventer de nouvelles formes de désobéissance.
De 1766 à 1769, le voyageur Bougainville effectue un tour du monde et, de ce long périple, rapporte un récit de voyage. Prétextant que Bougainville a omis d'y consigner certaines de ses aventures, Diderot imagine d'étoffer la relation de l'escale tahitienne : c'est le Supplément au Voyage de Bougainville. Dans ce texte, Diderot multiplie les locuteurs - des Européens et des Tahitiens. Il enchâsse les dialogues des uns et des autres comme pour mieux saisir les mouvements d'une pensée qui évolue : la sienne propre. Il confronte les discours et ne tranche pas. Dès lors, qui pourrait affirmer que le Supplément est une apologie du bon sauvage ? un pamphlet anticlérical ? une utopie ? Le dossier propose des questionnaires, des exercices d'écriture et des sujets de réflexion pour comprendre la progression dialectique du Supplément. Il présente d'autres textes de Diderot, de Voltaire et de Rousseau pour étudier la figure du «bon sauvage» et la critique des sociétés européennes dans la littérature des Lumières.
« La vie est en soi quelque chose de si triste qu'elle n'est pas supportable sans de grands allègements », nous dit Flaubert. Ces « grands allègements », ces échappatoires, Mona Ozouf les a trouvés dans les arts, l'histoire, le rapport à l'autre.
En évoquant tour à tour Henry James, George Eliot mais aussi la Révolution française, l'historienne fait l'éloge de la littérature comme accès à l'ambiguïté du réel et promeut les manières comme rempart contre la barbarie ; elle s'interroge sur la singularité d'une écriture féminine et évoque sa conception d'un féminisme qui laisse une place à la différence entre les sexes.
À bonne distance de tous les enrôlements et de toutes les assignations identitaires, Mona Ozouf maintient inébranlable le souci d'une ligne originale et nous livre ses secrets, ses « échappées belles » qui rendent la vie meilleure.
Une foule peut-elle raisonner? Comment la comprendre et la séduire? La masse nous transforme-t-elle en automates privés de libre arbitre?Dans ce livre paru en 1895, Gustave Le Bon (1841-1931) pose les fondements de l'étude scientifique des comportements collectifs et élabore l'un des premiers modèles d'analyse de la manipulation des masses. Succès retentissant dès l'origine, traduit et lu dans le monde entier, il s'est rapidement imposé comme un classique. Devenu plus tard source d'inspiration de la propagande totalitaire, il a joué un rôle déterminant dans l'histoire du XX? siècle.À l'heure où réapparaissent dans l'espace public des phénomènes de foules, des Gilets jaunes en France à l'insurrection du Capitole à Washington, alors que les réseaux sociaux ont permis l'avènement d'une «ère des foules numériques» où l'illusion et la manipulation prospèrent, lire Gustave Le Bon, c'est reprendre conscience de la puissance des masses et jeter une nouvelle lumière sur les risques qui menacent nos démocraties.
On mange et on boit, parfois beaucoup, dans les romans, mais surtout, la façon dont les personnages s'y restaurent n'est en rien le fruit du hasard. Dans un livre à l'érudition réjouissante, Jean-Baptiste Baronian nous invite à nous mettre à table avec les héros de nos auteurs préférés et à en découvrir bien d'autres. L'occasion d'apprécier différemment les classiques des géants des lettres comme les oeuvres savoureuses d'écrivains parfois oubliés, le tout sous la forme commode d'un dictionnaire qui fait résonner l'histoire de la littérature avec celle de la gastronomie.
René Girard aborde dans ces entretiens l'oeuvre de Carl von Clausewitz (1780-1831), stratège prussien auteur du De la guerre. Ce traité inachevé a été étudié par de nombreux militaires, hommes politiques ou philosophes.
On en a retenu un axiome essentiel : « La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. » Clausewitz aurait pensé que les gouvernements pouvaient faire taire les armes.
Mais le succès de cette formule témoigne d'un refus de voir la nouveauté du traité. Observateur des campagnes apoléoniennes, Clausewitz a compris la nature de la guerre moderne : les termes de « duel », d'« action réciproque » ou de « montée aux extrêmes » désignent un mécanisme implacable, qui s'est depuis imposé comme l'unique loi de l'histoire. Loin de contenir la violence, la politique court derrière la guerre : les moyens guerriers sont devenus des fins. René Girard fait de Clausewitz le témoin fasciné d'une accélération de l'histoire. Hanté par le conflit franco-allemand, ce stratège éclaire mieux qu'aucun autre le mouvement qui va détruire l'Europe. « Achever Clausewitz », c'est lever un tabou : celui qui nous empêchait de voir que l'apocalypse a commencé. Car la violence des hommes, échappant à tout contrôle, menace aujourd'hui la planète entière.
Les textes ici rassemblés, publiés dans des journaux et mis en recueil par Pasolini lui-même, témoignent par leur violence d'une démarche provocatrice. L'auteur de Théorème y examine tour à tour le problème de l'avortement, le fascisme, l'antifascisme et surtout la consommation de masse qui conduit à une déshumanisation de la société et à la destruction de l'identité italienne. Pasolini dévoile ainsi, peu de temps avant de mourir assassiné sur une plage d'Ostie, une nouvelle facette de sa personnalité et de son talent inclassables, livrant à ses contemporains sa révolte nostalgique face au monde qui l'entoure.
L'histoire de la modernité est d'abord celle d'une discrimination : en érigeant la vitesse en modèle de vertu sociale, les sociétés modernes ont inventé un vice, celui de la lenteur - cette prétendue incapacité à tenir la cadence et à vivre au rythme de son temps. Partant d'une violence symbolique et d'un imaginaire méconnu, Laurent Vidal fait la genèse des hommes lents, ces individus mis à l'écart par l'idéologie du Progrès.
On y croise tour à tour un Indien paresseux et un colonisé indolent à l'époque des grandes découvertes, des ouvriers indisciplinés dans le XIXe siècle triomphant ; plus proches de nous, le migrant en attente ou le travailleur fainéant restent en marge de l'obsession contemporaine de l'efficacité. Mais l'auteur révèle avant tout la façon dont ces hommes s'emparent de la lenteur pour subvertir la modernité, à rebours de la cadence imposée par les horloges et les chronomètres : de l'oisiveté revendiquée aux ruses déployées pour s'approprier des espaces assignés, les hommes lents créent des rythmes inouïs, jusque dans les musiques syncopées du jazz ou de la samba.
En inventant de nouveaux modes d'action fondés sur les ruptures de rythme - telles les stratégies de sabotage du syndicalisme révolutionnaire -, ils nous offrent un autre regard sur l'émancipation. Mêlant la rigueur de l'historien à la sensibilité d'un écrivain qui puise aussi bien dans la littérature que dans les arts, cet essai ouvre des horizons inédits pour repenser notre rapport à la liberté.
Il dérangea, fascina, exaspéra. Il suscita plus d'articles haineux qu'aucun de ses contemporains. Mais il sut aussi retourner les critiques les plus hostiles et cultiver l'intérêt des commentateurs les plus brillants, à commencer par Barthes, Blanchot et Foucault. Peu suspect de complaisance, Nabokov lui-même tenait La Jalousie pour «le plus beau roman d'amour depuis Proust».Étonnamment pourtant, l'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet est aujourd'hui moins lue et, alors que l'année 2022 marque le centenaire de sa naissance, aucun travail biographique le concernant n'est encore paru. Aussi ai-je voulu, prenant appui sur les nombreuses archives que l'écrivain a laissées, faire revivre sa figure et, avec elle, l'aventure du Nouveau Roman.Entouré d'une réputation d'austérité, le Nouveau Roman naît en un temps, à la fois proche et lointain, où les débats littéraires soulèvent de vives passions. C'est une exceptionnelle rencontre de talents, une histoire d'amitiés et de brouilles, de coups d'éclat et de zones d'ombre. J'évoquerai la longue alliance de «Robbe» avec Jérôme Lindon, son amitié avec Jean Paulhan, ses relations changeantes avec Nathalie Sarraute, Claude Simon ou Roland Barthes, ainsi que le couple hors normes qu'il a formé avec Catherine Robbe-Grillet.Je tenterai aussi de faire revivre l'enfant tourmenté, l'ouvrier du STO, l'ingénieur agronome, le ciseleur de phrases, le sentimental secret, l'éditeur audacieux, le brillant pédagogue et l'infatigable voyageur que fut Alain Robbe-Grillet. Je m'attacherai à cet homme étrange, séparé des autres par ses obsessions singulières. Un personnage infiniment plus complexe que le provocateur médiatique des dernières années. Un auteur majeur qu'il me paraît essentiel de redécouvrir.B.P.
S'il émane d'une historienne, l'essai que voici parle de littérature. C'est avant tout le livre d'une lectrice. Lectrice depuis longtemps assidue au tête-à-tête familier et toujours passionnel avec les textes littéraires mais tout à coup renvoyée à sa bibliothèque par un aujourd'hui devenu impitoyable. Il me fallait «tuer le temps».Les grands textes de fiction inventent leur puissance de vérité propre, y compris historique. Ils figurent des formes et des savoirs du temps, une pensée de l'événement, de l'attente, du recyclage, de la disparition et de la perte; ils enregistrent, parfois malgré eux, un nécessaire travail du négatif opposé au tropisme progressiste de notre modernité. Ils nous enjoignent non pas seulement de ralentir ou de tourner le dos au «Progrès» - déjà tout un programme! -, mais bien de réviser nos cadres temporels eux-mêmes. Ce faisant, depuis la Révolution française, les écrivains interrogent affectivement ce que signifie «être contemporain» de son époque; de quelle façon vivre - ou ne pas - vivre avec son temps.L'itinéraire de lectures ici présenté est buissonnier et sans aucune ambition systématique, cheminant à sa guise, dans un corpus de livres aimés, romans, récits ou grandes oeuvres de sciences sociales, d'histoire et d'ethnologie. Chaque chapitre ménage une rencontre entre les uns et les autres et révèle des styles de pensée comparables, organisant des constellations d'oeuvres complices. Toutes décrivent magnifiquement une carte des possibles de l'existence. Souhaitons que ce livre, nourri des mille façons de vivre le temps, nous aide à mieux habiter le nôtre.E.L.
Imaginons trois enfants et une flûte. Anne affirme que la flûte lui revient parce qu'elle est la seule qui sache en jouer; Bob parce qu'il est pauvre au point de n'avoir aucun jouet; Carla parce qu'elle a passé des mois à la fabriquer. Comment trancher entre ces trois revendications, toutes aussi légitimes? Aucune institution, aucune procédure ne nous aidera à résoudre ce différend d'une manière qui serait universellement acceptée comme juste.Face à ce constat, Amartya Sen s'écarte d'une conception idéaliste de la justice - dans la lignée de Hobbes, Rousseau ou encore de John Rawls - et s'inscrit dans une autre tradition des Lumières, portée par Smith, Condorcet, Bentham, Wollstonecraft, Marx et Mill:celle qui compare les différentes situations sociales pour combattre les injustices réelles.La démocratie, en tant que «gouvernement par la discussion», joue dans cette lutte un rôle clé. Car c'est à partir de l'exercice de la raison publique qu'on peut choisir entre les diverses conceptions du juste, selon les priorités du moment et les facultés de chacun. Pour combattre les inégalités de pouvoir comme de revenu, Sen propose d'augmenter les salaires, mais aussi de renforcer le pouvoir des individus de choisir, afin de mener la vie à laquelle ils aspirent.L'Idée de justice représente l'aboutissement de cinq décennies de travail et de réflexion, mais aussi d'engagement dans les affaires du monde.
Quel est le point commun entre la peur du vide, les doutes existentiels, et le sublime des paysages de montagne ? Une même fragilité de notre relation au monde : le vertige. Ce récit d'une ascension dans le massif du Mont-Blanc, où se côtoient les plus diverses formes de la perception, propose une philosophie du vertige portée par une langue vive et lumineuse. Après La Vie solide, Arthur Lochmann continue d'explorer notre rapport à la matière et au sensible pour éclairer les instabilités contemporaines.
Et retrouver notre ancrage dans le monde.
«Écoute ce que l'on entend lorsque rien ne se fait entendre»... Sommes-nous encore capables, suivant le conseil de Paul Valéry, d'écouter le silence ? Nous modernes l'avons oublié, et même nous le craignons. Pourtant de grands écrivains, penseurs, savants, femmes et hommes de foi ont cultivé durant des siècles cette citadelle intérieure. À l'heure où le bruit envahit tous les espaces, Alain Corbin revient sur l'histoire de cet âge où le silence avait valeur éducative, où la parole était rare et précieuse.Redécouvrir l'école du silence, tel est l'enjeu de ce livre dont chaque citation invite au retour sur soi. Car le silence n'est pas simple absence de bruit mais condition du recueillement, de la rêverie ; il est le lieu intime d'où la parole émerge...
«Les Maximes, d'un froid éclat de diamant, sont le carnet secret d'un écrivain qui, comme il le recommande, ne s'est jamais servi de "paroles plus grandes que les choses". Son style avait mis quinze ans à paraître couler de source.» Paul Morand
Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par fragments, copié par quelques moines et retrouvé par un humaniste fou de manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit dans un monastère allemand une copie du De rerum natura de Lucrèce. C'était à l'aube du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un copiste hors pair. Il aimait les arts et avait écrit des facéties grivoises. Il aimait les femmes et était père de dix-neuf enfants. Il n'aimait pas l'Église, mais était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et corrompu. Sa découverte allait précipiter les temps modernes et influencer des esprits aussi puissants que Botticelli, Montaigne ou Machiavel.
Toujours plus vite. La croissance est la valeur cardinale des économies modernes et nous sommes tous lancés dans une quête effrénée de performance.
C'est aux sentiments de vertige et d'aliénation liés à l'accélération de nos sociétés que le penseur allemand Hartmut Rosa consacre sa réflexion depuis des années. En témoigne son récit d'un voyage en Chine, excursion dans un pays qui est passé de l'époque féodale au capitalisme le plus débridé en quarante ans.
Cet ouvrage avance, à travers une série de textes courts et marquants, une solution à la frénésie ambiante : entrer en résonance avec le monde.
Ce nouveau concept philosophique vise à nous faire accéder à une vie meilleure, permettant de trouver un accord entre le monde tel qu'il est et l'existence telle qu'elle mérite d'être vécue.
Nouer un autre rapport au monde, se reconnecter à autrui : une réflexion passionnante, qui prend toute son importance aujourd'hui.
Écologie, économie, politique... Il n'est pas de domaine qui ne soit hanté par l'idée de crise.
Peut-on marcher sur l'eau ? L'homme « produit-il » vraiment de l'énergie ? Est-il possible d'expliquer l'origine de l'Univers ?
À travers 23 textes joliment ciselés, Étienne Klein combat avec humour et rigueur le relativisme ambiant et nous invite à voir le monde autrement. Qu'ils traitent de science, de politique, du langage ou encore de progrès, ces billets montrent en filigrane que non, décidément, tout n'est pas relatif. À la façon des théories d'Einstein, notre quotidien est lui aussi sous-tendu par des invariants et des absolus qu'il importe d'identifier.
« There is no society » : la société, ça n'existe pas. C'est en octobre 1987 que Margaret Thatcher prononce ces mots. Depuis, son message a été entendu par l'ensemble des classes dominantes occidentales. Il a pour conséquence la grande sécession du monde d'en haut qui, en abandonnant le bien commun, plonge les pays occidentaux dans le chaos de la société relative. La rupture du lien, y compris conflictuel, entre le haut et le bas, nous a fait basculer dans l'a-société. No more society.
Mais les classes populaires n'ont pas disparu pour autant. La vague de révolte qui traverse aujourd'hui le monde occidental, des urnes à la rue, des leaders populistes aux Gilets jaunes, n'est que la partie visible de leur soft power qui contraindra le monde d'en haut à rejoindre le mouvement réel de la société, ou bien à disparaître.
Un coucher de soleil, un ciel étoilé, une vallée verdoyante peuvent nous laisser muets d'admiration. Pourquoi le spectacle de la nature a-t-il autant d'effet sur nous ?
Pour le savoir, Alexandre Lacroix nous embarque dans un voyage philosophique à travers les disciplines, les âges et les continents. On y croise Épicure et Thoreau, mais aussi des peintres, des poètes et des spécialistes de l'évolution. Selon l'auteur, notre sensibilité à la beauté des paysages est une véritable expérience métaphysique, aussi vertigineuse qu'apaisante : elle est constitutive de notre humanité.
Aujourd'hui, nous ne vivons plus autant que nos ancêtres au rythme du soleil et des saisons ; nos sens s'émoussent. La modernité nous éloigne de la nature. La crise écologique est donc liée à une crise esthétique.
Aussi érudit que jubilatoire, cet essai permet à chacun de poser un regard plus lucide et plus émerveillé sur les paysages qui nous entourent. Un livre nécessaire, qui nous aide à renouer avec la nature, ses rythmes et sa majesté.