En 2021, nous consacrions un hors-série à Louise Michel, icône féministe et sociale. Ce nouveau numéro s'attache à comprendre l'importance de Frida Khalo, qui en faisant de l'émancipation des femmes le coeur de son art, est devenue une héroïne contemporaine.
Le numéro se concentre sur sa vie à Paris et sa relation avec les surréalistes, en particulier André Breton, qui a infusé dans son art. Par le biais du symbolisme et d'un système de signes disséminés dans ses oeuvres, Frida Kahlo dit avec génie ce que peut être la tragédie d'une fausse couche, celle d'un être humain qui se dégrade ou la violence du contrôle du corps des femmes dans un système patriarcal.
Consciente du pouvoir de la photographie, Frida Kahlo a soigneusement construit son identité, par l'usage savamment calculé de l'habit traditionnel mexicain. À tel point que son image est devenue aujourd'hui un produit d'appel, un argument marketing. Comment expliquer cette contradiction autour de celle qui fut une farouche partisane du communisme?
Joe Biden peut-il être ce président thaumaturge, capable de réduire les fractures du pays et de lui faire oublier ses vieilles cicatrices ? A-t-il les instruments nécessaires pour sauver une Amérique au bord du gouffre en janvier dernier ? Locataire du Bureau ovale depuis cent jours, il affiche en tout cas sa résolution, manches retroussées sur sa blouse blanche, brisant les credo économiques des décennies passées au nom de la lutte contre la pauvreté. Pour l'instant, l'Amérique applaudit, le reste du monde aussi. Mais l'opération séduction ne peut durer qu'un temps. Et il faudra davantage qu'un énorme plan de relance pour réussir cette convalescence.
Le succès des vaccins à ARN messager nous rappelle que les catastrophes stimulent le génie humain, que la nécessité dissout les conformismes les mieux installés. Loin d'être l'ultime aboutissement d'une saga peuplée de Prix Nobel et de chercheurs anonymes qui ont creusé vaille que vaille leur sillon, cette innovation thérapeutique n'est que la première concrétisation des espoirs portés par l'étude de ces molécules, moins connues que leur cousin l'ADN dont elles sont une transcription. Car la recherche sur les ARN pourrait aussi déboucher sur de nouveaux traitements, pour le cancer, certaines maladies cardiaques et jusqu'à des infections plus rares. Rien ne sera simple, les chercheurs qui tentent de vaincre le VIH depuis des années au moyen des ARN savent qu'ils sont une thérapeutique délicate à mettre au point. Il n'en reste pas moins qu'ils ont déjà bouleversé bien des certitudes.
Quoi de commun entre le quarantième anniversaire de l'élection de François Mitterrand et la crise sanitaire que nous traversons encore ? La culture. Hier placée au premier rang d'une politique, elle se trouve aujourd'hui reléguée en accessoire d'une société centrée sur l'économie, et fort malmenée depuis le début de la pandémie. Il n'est pas anodin que Jack Lang ait été autant associé à l'exercice de mémoire autour de Mai 81. Que reste-t-il des années Lang ? Si elle n'est plus l'apanage du Prince, la culture n'est pas pour autant sortie du champ politique. Bien des batailles d'Hernani restent à venir, et c'est tant mieux.
Dépendance vis-à-vis de l'industrie chinoise, peurs et inquiétudes nourries par les variants étrangers, souvent venus de pays émergents : le cocktail souverainiste a repris des couleurs face à ces menaces. Mais cette idéologie, qui s'apparente à une forme de protectionnisme, n'a pas attendu l'explosion planétaire du Covid pour se manifester face à une mondialisation dont les effets sont de plus en plus perçus comme inégalitaires. Mais de quoi parle-t-on au juste quand on brandit ce mot de souverainisme qui recrute et divise aussi bien à droite qu'à gauche ?
En 2001, l'offensive éclair de la coalition internationale et de l'Alliance du Nord déclenchée en réaction aux attentats du 11-Septembre avait réussi à chasser les mollahs de Kaboul. Mais vingt ans et près de 170 000 morts plus tard, les voilà de nouveau maîtres de la capitale. Dans ce numéro du 1, nous essayons de comprendre les racines de cet échec, d'analyser les erreurs de stratégie d'une guerre qui a mené le pays dans l'impasse, sans vaincre pour autant le terrorisme islamiste. Bref, de saisir pourquoi, d'une déflagration à l'autre, les deux dernières décennies n'auront été qu'une parenthèse qui, en se refermant brutalement, ruine l'espoir de voir s'établir un État afghan stable, à même de faire taire les dissensions ethniques et d'offrir à chacun liberté, éducation et sécurité.
Par une singulière coïncidence des calendriers, c'est au moment où s'ouvre le procès des auteurs des attentats terroristes du 13-Novembre qu'on va commémorer les quarante ans de l'abolition de la peine de mort. Ce tournant de notre histoire judiciaire restera associé au nom de Robert Badinter qui, dix ans durant, a consacré toute son énergie au service de cette cause. Un combat acharné, loin d'être gagné d'avance, qu'il a mené d'abord en tant qu'avocat, puis comme ministre de la Justice du président Mitterrand. La suppression de la peine de mort n'est néanmoins pas le seul legs de l'ancien garde des Sceaux à la justice et à la société. Ce numéro du 1 revient sur la biographie de cet homme passionné et engagé qui très jeune dut faire face aux meurtrissures de l'histoire.
Le 11 septembre 2001, la fumée noire qui s'éleva des tours jumelles de New York ne fit pas que plonger le monde dans un état de sidération. Quand George W. Bush s'adressa le soir même à la nation américaine, on comprit qu'une guerre sans pitié contre le terrorisme était engagée. Mais si la campagne d'Afghanistan bénéficia d'un large soutien, celle qui suivit en Irak vit le front commun se lézarder. Les mensonges au sujet des armes de destruction massives auxquels se livra l'administration Bush pour justifier l'invasion marquèrent le début d'une dérive de l'exécutif américain vers de graves violations des droits de l'homme à l'extérieur de ses frontières et à un piétinement toujours plus marqué de l'État de droit en leur sein, que symbolise le fameux Patriot Act.
Vingt ans déjà qu'un matin lumineux de fin d'été, dans le ciel bleu immaculé de New York, deux avions ont l'un après l'autre percuté les tours jumelles du World Trade Center, déclenchant la plus grande attaque terroriste jamais vue sur le sol américain et partout ailleurs. Aussitôt mille questions surgirent. Et si les noms des coupables - Al-Qaïda et Ben Laden - furent vite connus, d'autres interrogations hantèrent longtemps les esprits : pourquoi pareille agression ? Comment avait-elle été possible ? Quelles failles dans le renseignement avaient pu permettre la réalisation d'un tel attentat ? Dans ce premier volet de notre série, nous avons voulu présenter dans le détail les forces à l'oeuvre avant le drame.
L'image hallucinante des tours jumelles de New York frappées par les avions-missiles d'Al-Qaïda semblait indépassable dans la mise en scène froide et calculée de l'horreur. Mais de ce brasier humain saturé de métal, de verre et de cendre, d'autres images sont nées comme d'un ventre immonde, là où se perd toute foi dans l'homme. Le traitement des détenus de Guantanamo, l'invasion de l'Irak, ses justifications fallacieuses et, pire encore, les images des sévices perpétrés dans la prison d'Abou Ghraib firent passer les États-Unis du statut de victime d'un épouvantable attentat à celui d'agresseur immoral. L'enlisement, les échecs militaires achevèrent de faire tomber l'Amérique de son piédestal d'hyperpuissance invulnérable.
La prise de contrôle d'Europe 1 par l'industriel breton Vincent Bolloré est la dernière illustration de la stratégie de conquête déployée par le milliardaire dans le secteur médiatique. À huit mois de l'élection présidentielle, nous avons jugé important de saisir les raisons pour lesquelles il s'attache à acquérir des médias et à refaçonner leur ligne éditoriale selon son idéologie et ses intérêts. Si les succès d'audience sont parfois au rendez-vous, ses pratiques sur les chaînes CNews et Canal+, sa vision du journalisme et de la liberté d'expression ne peuvent qu'inquiéter.
Un numéro en partenariat avec le site d'information Les Jours.
Depuis plusieurs années, la langue française est devenue un véritable champ de bataille où se rejouent les grands débats politiques du moment. Et chacun de donner son avis sur la féminisation de la langue, l'usage du point médian ou la suppression de termes jugés racistes. Sans oublier les échanges, plus techniques mais pas moins vifs, qui entourent la simplification de l'orthographe, la réforme de l'accord de proximité, ou même l'abandon de l'accord du participe passé, un temps évoqué outre-Quiévrain ! Cette initiative belge n'est pas anodine. Elle rappelle à quel point la langue française déborde aujourd'hui des frontières de l'Hexagone, nourrie de mots, de regards, de tournures propres à chaque territoire. Plus que jamais, c'est dans la francophonie que l'avenir de notre langue se joue.
Un numéro en partenariat avec le Congrès mondial des écrivains de langue française, organisé par l'association Étonnants Voyageurs à Tunis les 25 et 26 septembre.
À l'occasion du premier confinement, au printemps 2020, les discussions allaient bon train sur le monde d'après. Santé publique, mondialisation, inégalités, intelligence artificielle, transition énergétique... Les sujets ne manquaient pas pour les aspirants à la fonction présidentielle. Vingt mois plus tard, la précampagne élyséenne avance en marche arrière sous l'effet d'un candidat putatif qui, pour mieux justifier la guerre qu'il prétend mener à l'islam, revisite notre histoire, depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la guerre d'Algérie.
Si les maladies psychiatriques demeurent en grande partie méconnues et taboues, force est de constater que le sujet se rappelle constamment à nous, en particulier en cette période où le confinement et la pandémie pèsent lourdement sur les esprits. Paradoxalement, ce secteur souffre toujours d'un manque de considération et de moyens, même si son budget global représente l'un des plus gros postes de la santé publique en France, comme le relèvent régulièrement les rapports parlementaires. Autre paradoxe, la psychiatrie reste encore pour partie cette scène retranchée du monde où l'on s'accommode d'usages anciens.
En un an, dopé par le confinement et la fermeture des magasins physiques, le géant de Seattle a connu un bond vertigineux de ses ventes, avec un chiffre d'affaires en hausse de 44 % et une capitalisation boursière qui dépasse à présent les 1 600 milliards de dollars. Reste que la richesse de ses étals et la qualité du service client d'Amazon ne doivent pas occulter les versants plus sombres de son activité, des conditions de travail éprouvantes de ses employés à ses stratégies d'évitement fiscal. L'empire de Jeff Bezos, dont les ramifications s'étendent tous azimuts, est aujourd'hui devenu si puissant qu'il inquiète les États.
2e feuille : « Fake News, mensonges et Vidéos », en partenariat avec l'exposition Fake News, Art, Fiction, Mensonge à l'Espace Fondation EDF.
Notre monde a longtemps été partagé en deux, entre l'espace des hommes et celui des bêtes, de l'autre côté de la lisière. Mais que faire du sauvage quand toutes les jungles, forêts et autres zones naturelles auront été colonisées, -domestiquées par l'homme ? La crise que nous traversons depuis un an et demi a rappelé les problèmes sanitaires que pouvait causer l'abolition des frontières physiques entre humains et animaux. Mais peut-être est-il possible d'aborder la question avec un autre regard ? D'imaginer que cette coexistence forcée pourrait aboutir à une cohabitation apaisée, voire bénéfique, notamment dans les efforts de lutte contre le changement climatique.
Dans le dernier volet de sa série d'été, le 1 se penche sur les nouvelles conditions de notre relation au vivant. Et dessine les contours d'un monde où hommes et animaux pourraient trouver la bonne distance pour apprendre à vivre ensemble.
Un peu délaissés au cours des dernières décennies, nos jardins retrouvent des couleurs depuis quelques années. Plus de la moitié des Français se sont adonnés au jardinage en 2019, un chiffre encore nourri par les confinements de l'an passé qui ont poussé urbains et ruraux à occuper leur temps libre les mains dans la terre. Et le mouvement ne montre aucun signe d'essoufflement : depuis le début de l'année, les jardineries de l'Hexagone affichent une croissance de 20 à 30 % selon les enseignes.
Comment expliquer cette nouvelle passion française ? Dans ce numéro du 1, nous vous proposons de mettre à nu les racines de cet engouement qui reflète en partie les inquiétudes écologiques et sanitaires de l'époque, tout en les dépassant.
« Travail, Liberté, Dignité. » Hier, ces mots d'ordre soulevaient la Tunisie, l'Égypte, la Syrie et d'autres... Aujourd'hui, ils s'entendent en Algérie, au Maroc, au Liban, au Soudan ou en Irak. La continuité des soulèvements populaires se conjugue toutefois à l'effroyable régression qui s'est installée dans l'espace arabe, avec les terribles guerres en Syrie et au Yémen et la progression de régimes de plus en plus autoritaires. Pourtant, les enjeux aux origines des Printemps arabes - l'insondable corruption des régimes, l'accroissement constant des inégalités sociales, le sentiment général d'étouffement - sont plus que jamais d'actualité. Tout comme le sont, en contrepoint, l'exigence de démocratie et l'espoir d'une vie meilleure.
Parce qu'elle la croyait infinie, toujours capable de croître et de se multiplier, l'humanité a mis longtemps à comprendre la nécessité de protéger la faune sauvage. Il a fallu attendre quelques jalons décisifs - la création du Fonds mondial pour la nature (WWF) en 1961, la parution du Printemps silencieux de Rachel Carson l'année suivante - pour que l'alarme soit tirée et la menace exposée. Dans ce second volet de notre série consacrée au monde sauvage, le 1 se penche justement sur le défi de la protection de la faune : comment construire cette arche de Noé moderne ? Faut-il séparer les animaux des hommes pour mieux les conserver ? Ou au contraire adapter nos modes de vie pour leur éviter de s'éteindre ? Et quelles réglementations nouvelles adopter face aux risques actuels ?