La stratégie naît il y a 2 500 ans, à Athènes et en Chine avec Sun Tzu et son célèbre Art de la guerre. Art militaire au départ, méthode de pensée pour l'action, elle apparaît de plus en plus indispensable dans notre monde moderne. Pourtant, le sens en a été oublié.
Aujourd'hui, les décideurs - entrepreneurs, politiques, militaires - sont accaparés par le court terme et la tactique. Atteints de myopie décisionnelle, ils éprouvent des difficultés grandissantes à prendre du recul. Ils ont perdu l'habitude et le goût de la stratégie, qu'ils pratiquent de moins en moins alors qu'elle seule peut apporter des réponses à la complexité du monde et à l'accélération du temps.
Ll faut entrer en stratégie, utiliser celle-ci pour modeler le présent et bâtir l'avenir. Le but de cet ouvrage est de faciliter cette démarche, de l'éclairer et de la démythifier.
Entrer en stratégie est un guide de survie et de succès.
Déclin des systèmes et des partis classiques, mise en cause de la représentation politique, montée du populisme et des nationalismes, emprise des fake news, tentation de la violence... : force est de constater la fragilité, aujourd'hui, de la démocratie. Alors que soufflent les vents mauvais de l'extrémisme, de l'autoritarisme, du racisme, de l'antisémitisme, du terrorisme, comment défendre ce bien commun qui nous semblait acquis mais ne l'est pas ?
Face à ces maux qui minent nos sociétés et qu'il décrypte en profondeur, Michel Wieviorka interroge la place et le rôle des sciences humaines et sociales. Il y invite le meilleur de sa discipline - la raison, la connaissance de l'histoire, l'imagination sociologique, l'esprit critique - à se mettre (se remettre ?) au service de l'idéal démocratique.
Pour une démocratie de combat est un ouvrage pionnier qui conjugue une orientation authentiquement citoyenne, des propositions théoriques et méthodologiques exigeantes et des pistes concrètes pour une démocratie vivante et active. Indispensable en ces temps de perte de repères, de fureur et de démoralisation : à coup sûr un livre de référence.
" je sais qu'il y a des gens qui, sans me connaître, me haïssent.
Le pire c'est que certains sont de bonne foi, car ce qu'ils savent de moi, ce sont des propos déformés et non mes positions réelles. " auteur, en 2001,d'une note et d'un article sur le conflit israélo-palestinien, pascal boniface a été la cible d'une véritable campagne organisée qui a fait beaucoup de bruit dans la presse. il met ici au jour une réalité singulière : l'impossibilité de critiquer le gouvernement sharon sans encourir les accusations les plus extravagantes et des mesures de rétorsion qui s'apparentent au terrorisme intellectuel.
Les juifs de france sont divers, beaucoup d'entre eux critiquent le gouvernement d'israël et se rattachent au parti de la paix, tandis que la droite et l'extrême droite ont lancé sur la " communauté " une opa intolérante visant à rallier tous les juifs français à un soutien inconditionnel envers la politique de la droite israélienne. dès lors, toute critique de la politique israélienne, toute tentative de traiter du conflit israélo-palestinien, est assimilée à une volonté de détruire israël et à une position antisémite.
Pascal boniface analyse ce mécanisme dangereux qui risque d'importer en france le conflit du proche-orient. enfin, il donne des informations et des réflexions propres à rétablir une vision équilibrée sans laquelle aucune négociation de paix ne sera possible.
Un paradoxe est à l'origine de ce livre.
Depuis l'automne 2000, les agressions antijuives se multiplient dans les villes et les banlieues de France. Des synagogues sont incendiées, leurs portes défoncées. Dans les écoles ou à l'université, on ne compte plus les humiliations verbales ou physiques que subissent, souvent en silence, les jeunes Juifs. Il se trouve pourtant des intellectuels pour douter encore de la réalité de la vague nouvelle d'antisémitisme, la première de cette ampleur en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Certains clercs qui devraient être aux aguets pour la combattre s'attardent à contester son existence. Au point que retracer l'histoire de l'antisémitisme dans ses manifestations les plus contemporaines équivaut, hélas, à faire le récit d'un aveuglement qui prend des proportions chaque jour plus flagrantes. Quels freins ont lâché sans qu'on s'en aperçoive ? N.W.
La puissance économique américaine est à son apogée.
Voilà plus de dix ans que les États-Unis ont accéléré et laissé notre Vieux Continent à la traine. Leur secret ? Une supériorité technologique, une recherche de très grande qualité, une grande réactivité, un optimisme et une confiance en soi qui tranchent avec la morosité européenne. Toutefois cette force américaine dissimule une série de paradoxes potentiellement explosifs. Le pays le plus riche de la planète vit à crédit sur le reste du monde et ses déficits se creusent ; le pays le plus prospère prive quarante-cinq millions de ses habitants d'assurance maladie ; le pays le plus florissant a été ébranlé par de nombreux scandales financiers et une économie en pleine restructuration ; le pays le plus puissant ne parvient plus à sécuriser ses ressources énergétiques au Moyen-Orient.
Dix des plus éminents économistes français, membres du Cercle des Économistes et grands connaisseurs du système américain, démontent pour nous les mécanismes de cette puissance protéiforme. Ils dressent l'état de santé de la situation économique et sociale américaine, en étudient les répercussions internationales et s'appliquent à faire tomber la multitude d'idées reçues qui brouillent encore notre perception du géant américain.
Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible : il est devenu une sorte d'écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs espoirs de paix ; le lieu des commémorations officielles, des pèlerinages.
Or ceux-ci ont fini par lasser nos contemporains et brouiller la réalité du camp, déconnecté de son histoire pour devenir un simple concept, un symbole. C'est pour rendre le camp d'Auschwitz-Birkenau à sa réalité qu'Annette Wieviorka le rend ici à l'Histoire. En reconstituant pas à pas les circonstances de sa construction, de ses agrandissements colossaux en fonction des populations qu'il a accueillies, de son choix pour la mise en oeuvre de la Solution finale dans l'Europe occupée, elle éclaire sa spécificité et s'attarde sur des éléments fondamentaux de l'entreprise de destruction des juifs.
Mais cette étude précise et passionnante n'est pas strictement historique : elle permet aussi de comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de la mémoire d'Auschwitz et donne sens au camp-musée qu'il est devenu, afin que celui-ci ne reste pas un lieu muet.
Les mouvements indiens constituent le principal, sinon le seul mouvement social en Amérique latine ces dernières décennies. À l'échelle planétaire, dans un monde marqué par la montée des affirmations identitaires antidémocratiques, ils comptent parmi les rares acteurs qui combinent projet culturel, revendications sociales et aspirations démocratiques. À travers ces mouvements, les Indiens ont acquis une nouvelle visibilité dans tous les pays d'Amérique latine, qu'ils y représentent une part importante de la population (Équateur, Bolivie, Pérou, Guatemala, Mexique) ou qu'ils ne soient qu'une minorité plus ou moins significative (Colombie, Brésil, Nicaragua, Panamá ou Chili).
Depuis l'apparition de la première organisation indienne moderne parmi les Jivaros d'Amazonie équatorienne au milieu des années 1960 jusqu'à l'actuelle mobilisation des Mapuches du Chili, le phénomène n'a fait que s'étendre, avec à plusieurs reprises un retentissement mondial : la guérilla des Miskitos du Nicaragua, qui a mis en difficulté le régime sandiniste ; le mouvement indien guatémaltèque dont Rigoberta Menchú, prix Nobel de la paix en 1992, a illustré la destinée tragique ; et surtout l'insurrection zapatiste au Chiapas, qui a ébranlé à partir de 1994 la pyramide mexicaine et mobilisé des sympathies et des oppositions bien au-delà des frontières. Aujourd'hui, en réaction à la déferlante néolibérale, aux insuffisances démocratiques et à la corruption, les Indiens sont parfois tentés par des expériences néopopulistes, comme celles qui ont lieu en Bolivie avec Evo Morales, en Équateur avec Rafael Correa ou au Venezuela avec Hugo Chávez qui reprend à son compte l'histoire indigène.
Les mouvements indiens contribuent à modifier l'image d'une Amérique qui n'est plus uniformément latine. Surtout, ils ébranlent un racisme qui ne dit pas son nom et permet à des millions d'Indiens de marcher la tête haute. " Nous autres Indiens, nous étions invisibles et il a fallu que nous nous couvrions le visage pour que l'on nous voie et que l'on nous entende ", disent les zapatistes.
" L'Amérique est en train de créer un modèle révolutionnaire pour les autres pays, le premier modèle depuis longtemps, dans les sociétés développées, qui ne soit pas l'imitation d'une révolution antérieure.
Vers 1780, la France était le pays à la fois le plus réactionnaire et le plus révolutionnaire de l'Europe civilisée, c'est-à-dire le pays où le conflit interne de la société se situait au niveau le plus créateur et rendait inéluctable et profitable un affrontement. De même aujourd'hui, l'Amérique, n'en déplaise aux anti-américanismes de droite et de gauche, est le réservoir où se retrouvent tous les types de conflit et toutes les possibilités de solutions révolutionnaires de notre époque.
" C'est le décalage profond entre ce qui se répétait partout sur les États-Unis et la réalité de ce pays qui poussa Jean-François Revel à écrire Ni Marx ni Jésus. Immense succès de librairie, traduit dans plus de vingt langues, cet essai fut non seulement polémique mais aussi visionnaire, préfigurant déjà que la grande révolution du XXe siècle serait la révolution libérale - et non la révolution socialiste.
À travers vingt-quatre heures chrono de la vie d'un médecin généraliste, Christian Lehmann nous dévoile l'envers d'un monde que nous connaissons mal.
" Généralistes, infirmières, patients, nous sommes la variable humaine compressible d'un système devenu fou, qui privilégie la technologie sur les hommes. Je veux croire qu'il est encore temps d'explorer une autre voie. C'est ce que je me dis, chaque matin, depuis des années, en route vers mon cabinet. Ça commence aujourd'hui. Ca commence aujourd'hui avec les quinze, vingt, vingt-cinq personnes qui vont venir me consulter.
Sortir de la course à l'acte, prendre le temps de parler, d'informer. Et je sais que nous sommes nombreux, très nombreux à tenter d'oeuvrer en ce sens, quand bien même la lourdeur des contraintes administratives, la présence pesante de l'industrie pharmaceutique, ainsi que le mépris dans lequel nous tiennent de manière plus ou moins voilée les pouvoirs publics ne nous facilitent pas la tâche... " Cri d'amour d'un médecin pour son métier, coup de gueule contre l'inconséquence des politiques, charge accablante - et incroyablement documentée - contre les pratiques de " Big Pharma ", Patients, si vous saviez...
Est tout cela - et même plus : un livre nécessaire.