« 2018. J'ai vingt ans. J'habite à Paris, je fais des études. Et j'ai, au fond de la gorge, l'intime conviction d'une vérité qui se dérobe à chaque souffle. Une petite plaie, que l'air assèche à chaque respiration. Et qui me fait tousser.S'enclenche la mécanique implacable de mon cerveau de dominante, taillé dans le roc pour arracher la grande vie, mari, enfants, appartement parisien, travail chic, avec panache, à la loyale. Un petit filet de sang se met à couler. Je tousse un peu plus.Il y a une pensée qui soudain fait surface, une petite bulle que je recrache. À l'aube de l'été 2018, j'ai envie d'avoir les cheveux courts. C'est l'histoire de la maladie d'être soi qu'on accepte. Assumer de vouloir crever pour mieux guérir. Ne pas attendre qu'on nous blesse, se blesser soi-même, être vulnérable, pleurer avant d'avoir mal, pour enfin l'avouer, le dire, le hurler.Sans contrefaçon.Le bras de fer commence ici. » Un premier récit au style fulgurant sur la fin de l'adolescence, la découverte de soi et de sa réelle identité.
Hanneli Victoire, nouvelle plume avec laquelle il faudra compter, retranscrit dans un texte beau et incisif le parcours initiatique salvateur d'un jeune garçon trans qui va découvrir ce qu'est l'amour mais aussi ce que l'amour n'est pas.
Jamy, tout le monde le connaît.
Grâce à son émission C'est pas sorcier il a fait aimer la science à de très nombreuses générations. Passeur de savoirs et d'histoires, passionné à la curiosité insatiable et à l'enthousiasme commu- nicatif, il se révèle aussi, dans ce premier livre très personnel, un écrivain à la plume légère, pleine d'humour et de poésie.
Parce qu'il veut nous faire découvrir ou redécouvrir les trésors de notre patrimoine scientifique et historique, il nous entraîne par monts et par vaux dans chaque région de France. À Annonay il nous fait voler en ballon, sur la côte vendéenne nous admirons le miracle du soleil levant, à la manufacture royale d'Arc-et-Senans nous remontons jusqu'aux origines du monde dans un grain de sel comme dans un morceau de charbon au centre historique minier de Lewarde. La vanille de la Réunion, le savon de Marseille, les dinosaures d'Espéraza... Ces curiosités n'auront plus aucun secret pour vous.
« Tout est foutu, soyons joyeux ». « Rassurons-nous, tout va mal ». Voilà les maximes préférées de Clément Rosset, telles des remèdes à notre époque contemporaine angoissante. Il nous apprend à nous foutre de tout et à rester joyeux malgré notre condition de mortel, à être capable d'embrasser gaiement l'existence pour accéder à la sagesse et au bonheur, à écarter toute raison de désespérer.
Clément Rosset a accordé une quinzaine d'entretiens à Alexandre Lacroix pour Philosophie magazine entre 2006 et 2017. Ils ont fourni la matière de ce livre en huit chapitres, qui permettent de faire un premier pas dans la pensée de ce grand homme. Philosophe de la joie et du tragique, mais non pessimiste, Clément Rosset défendait une vision incarnée de la philosophie, loin de l'image du penseur dans sa tour d'ivoire. Il défendait surtout un réalisme absolu et radical. Pour lui, seul le réel existe.
De nos jours, le couple serait en crise, et le mariage en déclin. Cette crise serait due au capitalisme, à l'hypersexualisation de la société, à Internet ou à l'on ne sait quelle incapacité de la jeunesse à s'engager.
Pour comprendre ce que sont devenus l'amour, le couple et le désir, Belinda Cannone retrace les métamorphoses du sentiment amoureux. L'histoire du mariage nous apprend ainsi que l'union « pour toujours » est une invention chrétienne, que le mariage d'amour émerge à la fin du XVIIIe siècle, et que ce sont les révolutions du XXe siècle qui ont érigé le désir en ingrédient indispensable de la réussite du couple.
Cette révolution ne va pas sans problème : l'amour, en se transformant, peut durer une vie, alors que le désir est plus fugace. Dès lors, pourquoi continuer à vivre dans un couple où le désir s'est dissipé ? En effet, nous tendons à présent à former au cours de nos vies des couples successifs, non pérennes. Mais si ce problème n'en était pas un ? S'il s'agissait simplement d'une profonde mutation du couple, qui n'est pas pire - voire qui est meilleure, plus riche - que les versions antérieures du couple ?
Bien sûr, cette renonciation au « pour toujours » n'est possible que si l'on reconnaît la noblesse du désir. Trop longtemps regardé comme un péché, il est aujourd'hui valorisé, mais pas toujours pour ce qu'il est. Suspendant les rapports de domination, le désir est profondément féministe. Il n'est pas un simple besoin du corps, ou de la reproduction, mais une expérience capitale qui engage la totalité du corps-esprit. Intimement mêlé à l'amour, il en est le nouveau nom.
Mes aventuriers excentriques, tout est dit dans le titre ! En effet, dans son nouvel ouvrage, Michel de Grèce peint ses personnages historiques chéris, figures connues et moins connus, mésestimées par les historiens et la mémoire collective. Certains sont des ancêtres de l'auteur, mal jugés, comme Ferdinand Ier roi des Deux-Siciles, Louis-Philippe roi des Français ou des souverains méconnus, tels Rodolphe II Empereur du Saint Empire, protecteur d'Arcimboldo et de Tycho Brahe, ou Gustave III de Suède.
Mes aventuriers excentriques c'est aussi le charme, la poésie des explorateurs oubliés, tels Perry Fawcett le premier explorateur de l'Amazonie, László Almásy, le héros du film Le patient anglais, mais aussi de ces femmes extraordinaires comme Marie Laveau, prêtresse vaudou vengeresse, Zoé Porphyrogénète, impératrice byzantine aux multiples époux, ou La Palatine dont l'auteur évoque avec empathie et fantaisie la forte personnalité. Au carrefour de l'Orient et de l'Occident, de l'Ancien et du Nouveau monde, de la cruauté et du sens politique, chacun de ses personnages séduit par sa liberté, son indifférence aux coups bas du destin et sa faculté visionnaire.
Mes aventuriers excentriques c'est avant tout la personnalité piquante de Michel de Grèce. Avec un brin d'humour et d'émotion, chaque portrait révèle petit à petit des souvenirs d'enfance de l'auteur : les anecdotes personnelles se mêlent aux voyages et aux rencontres, laissant ainsi deviner une vie consacrée à la quête des origines et à l'amour des fantômes. Michel de Grèce rend ses couleurs au temps et en conteur si personnel de l'Histoire, il nous emporte avec lui au fil de ces destins individuels.
Les hommes ont tendance à vivre en jouant avec logique à certains "jeux" dans leurs relations avec autrui. Ils jouent à ces jeux pour toutes sortes de raisons : pour éviter d'affronter la réalité, pour cacher des motifs profonds, pour rationaliser leurs activités, ou pour rester "en dehors du coup". Ces jeux - sauf quand ils se révèlent destructeurs - sont à la fois souhaitables et nécessaires. Le docteur Berne présente une analyse fascinante de trente-six jeux qu'il classe sous diverses rubriques : les "jeux vitaux" qui transcendent un mode spécifique de réaction dans une situation donnée, et affectent chaque action du joueur ; les "jeux conjugaux", auxquels deux personnes peuvent recourir afin de supporter une vie de frustration ou d'insatisfaction (un jeu conjugal des plus joués est celui de "la femme frigide", où l'un des deux joueurs provoque une discussion menant à la colère, à l'aliénation des sentiments, pour éviter les rapports sexuels) ; les "jeux sexuels", où quelqu'un provoque des réactions sexuelles chez quelqu'un d'autre, puis, agit comme si lui ou elle était la victime innocente ; les "jeux de société", sociaux par définition, et qui vont du cancan perpétuel au gémissement chronique ; les "jeux des bas-fonds" tel que "aux gendarmes et aux voleurs", pratiqués le plus souvent pour des gains matériels, mais pouvant aussi viser à des avantages psychologiques ; les "jeux du cabinet de consultation", peuvent être joués par un malade avec un médecin afin d'éviter la guérison. Le docteur Berne, poursuit dans cet ouvrage le développement et l'élaboration d'un concept qu'il a déjà décrit pour le spécialiste, et qu'il emploie dans son nouveau système de psychiatrie individuelle et sociale, où la thérapeutique de groupe tient lieu de méthode fondamentale, et où l'analyse des jeux forme un élément majeur du traitement. Le docteur Berne montre en outre comment ce concept peut aider à prendre une nouvelle conscience de soi, ainsi qu'à mener une existence plus constructive. Ce livre dont le succès est considérable aux Etats-Unis, traite de façon concise, claire et spirituelle un sujet profondément sérieux qui concerne chacun de nous de la façon la plus intime.
Homme secret, cinéaste exigeant, Michael Haneke se révèle de manière étonnante dans ce livre, le premier en français qui lui est consacré.
Fruit d'une soixantaine d'heures d'entretiens entre Vienne et Paris, cet ouvrage, illustré de 136 photos rares ou inédites, permet au réalisateur de Funny Games et du Ruban blanc d'exprimer sa conception du septième art et sa perception du monde contemporain.
Face à Michel Cieutat et Philippe Rouyer, deux critiques de la revue Positif, Michael Haneke revient sur ses années de jeunesse et ses mises en scène au théâtre avant d'évoquer, film par film, son travail à la télévision et au cinéma, de ses débuts en 1974 à son dernier film sorti en 2017, Happy End.
Au gré d'échanges libres et passionnés, se dégage l'image d'un créateur singulier, perfectionniste et plein d'humour, qui compte parmi les grands humanistes de notre temps.
« Écrire sur l'après-Weinstein, du point de vue américain et français. Analyser deux cultures, cousines et à bien des égards incompatibles. Préférer l'histoire longue, des origines lointaines aux perspectives d'avenir, à l'histoire courte et pagailleuse livrée par les médias. Esayer de comprendre ce qui constitue un événement historique et ses enjeux. Revenir sur les polémiques autour de la liberté d'expression, de la morale et de l'art, en particulier dans le cinéma. C'est la grande ambition de ce petit livre.
Je mesure les risques d'écrire un livre d'intervention en pleine actualité. Je les assume parce que je crois que contribuer à la conversation démocratique vaut mieux que de rester dans son coin. »
"Faisons un rêve. Il était une fois un pays de lecteurs. C'est-à-dire un pays où chacun, chacune, dispose d'un lieu, près de chez lui, de chez elle, un troisième lieu entre domicile et travail, un lieu chaleureux où il, où elle se rend pour découvrir et se découvrir, apprendre, imaginer, échanger, voyager. Un lieu qui lui donne une confiance en soi et le goût du possible. Ce pays, c'est le nôtre, c'est la France.
Il dépend de nous qu'il existe".
« La question des frontières et de l'exil est la question cardinale de notre temps. ».
M. Potte-Bonneville.
« Il y a comme une addiction de l'accueil. Tu commences, tu ne peux plus arrêter. Parce que c'est immense, ce qu'il y a à faire. Parce que c'est une des conditions de l'hospitalité, l'inconditionnalité, l'immensité, l'illimité. ».
M. Cosnay.
Cette correspondance entre deux auteurs impliqués à titre personnel depuis plusieurs années dans l'accueil de migrants chez eux (à Paris et à Bayonne) est habitée par le pressentiment que nous sommes en train de vivre une catastrophe : celle d'une Europe « devenue criminelle », déployant une politique aussi absurde que cruelle en matière d'immigration, et laissant mourir des milliers de personnes dans l'indifférence quotidienne.
Une politique hostile qui semble en contradiction avec les élans de celles et ceux qui, un peu partout, accueillent les personnes exilées sans conditionner leur hospitalité, et finissent par former des réseaux de liens et d'entraide. Une résistance dont il s'agirait aujourd'hui de faire entendre la voix.
S'il alterne développements philosophiques et discussions politiques avec des passages poétiques et lyriques, ce texte est profondément ancré dans le réel. Les auteurs évoquent le parcours du combattant et les situations administratives kafkaïennes des nouveaux arrivants, mais également les aspects très concrets et pratiques de l'accueil de tous les jours. Y abondent récits, épisodes et anecdotes permettant d'entrevoir le quotidien (les difficultés, les découragements, mais aussi les joies) des accueillants et des accueillis.
« Des paroles de souffrance exprimées par des femmes victimes de violences au sein de leur couple, j'en ai entendu depuis près de trente ans, dans l'exercice de mon métier de juge.
Il y a aussi celles que je n'ai pas pu entendre, car elles s'étaient tues : celles des femmes mortes sous les coups - de feu ou de couteau - de leur assassin qu'il m'appartenait de juger avec la Cour et les jurés.
Parmi celles qui vivent encore, toutes disent qu'elles sont mortes «à l'intérieur». C'est pour elles que je mène combat.
J'aimerais également m'adresser à toutes celles qui vivent sous le même toit qu'un homme violent, mais aussi à celles et ceux qui peuvent avoir, au sein de leur entourage, une de ces victimes. Quels sont les signaux d'alerte ? Quelles attitudes ne pas laisser passer ? Et comment s'en sortir ?
En tant que haute-fonctionnaire chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes du ministère de la justice, je dois mettre en oeuvre et coordonner un plan d'action de lutte contre les violences conjugales. ».
I. R.
Jeudi 29 octobre 2015, 9h15, tribunal de Melun. L'avocat Joseph Scipilliti tire à bout portant trois balles sur son collègue le bâtonnier Henrique Vannier. Voyant arriver la balle qui doit l'achever, celui-ci demande : « Épargne mon visage, pour mes enfants, pour qu'ils puissent me dire au revoir. » Joseph Scipilliti suspend son geste, et retourne l'arme contre lui.Les médias annoncent immédiatement que les deux hommes sont morts. Anne, la femme d'Henrique Vannier, s'est précipitée sur place, elle accompagne l'ambulance. Pour que leurs proches la croient, elle en vient à jurer que son mari est vivant.Hasard - ou pas ? -, Ondine Millot, alors journaliste à Libération, se trouve dans ce même tribunal. Elle résiste aux injonctions du commentaire en direct, pour comprendre les raisons du crime.Comprendre surtout la rencontre de destins étrangement symétriques : deux hommes, nés de familles franco-italiennes modestes, grandissant dans une forme d'adversité, qui à force de volonté, deviennent avocats. Pour tous deux, le monde était une conquête. Pour Joseph Scipilliti, il est devenu une guerre à mener seul contre tous. Pourquoi a-t-il basculé de l'univers de la justice au sentiment d'injustice universel ? Pourquoi a-t-il vu en Henrique Vannier, selon ses mots, « le candidat idéal » ?Ondine Millot nous plonge dans une France pleine d'espoirs et de malentendus, où la famille croise la route de la liberté individuelle, où le courage se heurte à l'obsession, où ce qui semble un fait divers prend l'ampleur symbolique d'une tragédie. Un hymne à la survie.Une enquête menée d'une écriture virtuose. Une révélation littéraire.
Né à Hong Kong en 1996, Joshua Wong a un parcours hors du commun. À quatorze ans, il s'engage dans la lutte contre le gouvernement chinois et son programme d'éducation et fonde le groupe Scholarism. En 2014, il devient le visage de la « révolution des parapluies », mouvement s'opposant au projet du gouvernement de limiter la portée du suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif de Hong Kong. En juin 2019, tout juste sorti de prison, Joshua prend la tête des manifestations massives contre le projet de loi sur les extraditions vers la Chine continentale.
Véritable figure de proue du mouvement pro-démocratique à Hong Kong, ses actions ont été relayées dans le monde entier, ce qui a lui a valu une nomination pour le Prix Nobel de la paix... et plus de cent jours de prison ferme.
Dans ce manifeste, le jeune activiste raconte l'histoire de son engagement, sa genèse mais aussi son futur et livre aux lecteurs ses lettres de prisonnier politique. La parole enchaînée relaye ce cri pour la démocratie et cette nécessité de se soulever pour nos droits, à Hong Kong ou ailleurs.
En musique, l'harmonie est l'émission simultanée de plusieurs sons pour donner un sentiment de beauté ou du moins de cohérence. C'est ce que nous voyons dans la Nature et ses milliers d'espèces, pourtant différentes, qui vivent ensemble. D'où vient ce sentiment harmonieux ? Sommes-nous capables, nous humains, d'autant d'équilibre dans nos relations ? Mais aussi en nous-mêmes, siège de nombreuses dissonances ?
Pour le vétérinaire Norin Chai, adepte de la méditation et de la philosophie bouddhiste, la clé de l'harmonie réside dans la communication. Selon lui, les humains ont partagé une langue commune avec les animaux. Cette langue était une langue d'avant les mots, une langue de la sensibilité et du coeur. Depuis que l'homme s'est coupé du monde animal, elle a été oubliée. Mais il en reste des traces.
C'est en explorant toute la palette des modes de communication des animaux (les postures, les comportements, les sons, les odeurs, les couleurs, les signaux électriques, les infrasons, etc.) que Norin Chai cherche à retrouver les chemins oubliés de cette langue universelle qui reliaient les êtres vivants. Il espère contribuer à dépasser la barrière qui sépare les hommes des animaux et à mieux échanger avec eux. Mais aussi avec nous-mêmes.
Ainsi, les hommes pourront retrouver une forme supérieure de sagesse, et leur harmonie originelle.
Ce sont des mots confiés d'un souffle au dictaphone chaque soir, comme un ultime effort après une journée folle. Ce sont des messages d'encouragement adressés chaque matin à ceux-là même que les Français applaudissent à 20 heures. Pour que ces moments ne tombent pas dans l'oubli. Pour qu'il reste une trace. Pour que cela ne soit pas ceux qui étaient loin de l'action qui inventent leurs propres récits, vus de l'extérieur.
Pour que les leçons soient tirées. Pour que tout ne redevienne pas comme avant. D'habitude, dans chaque crise, il y a toujours quelqu'un pour dire ce que cela lui rappelle. Là, même les plus expérimentés confiaient que cela ne leur rappelait rien, ni en France, ni ailleurs. Du jamais vu. Martin Hirsch, qui dirige l'AP-HP depuis sept ans, a vécu cette crise aux avant-postes. Il a choisi de restituer brut ce qu'il a ressenti, ce qu'il a affronté, ce qu'il a vécu avec tous ceux qui étaient au front.
Ces moments où il faut appeler à l'aide, quand on ne sait pas si cela tiendra plus de trois jours. L'instant où il n'y a plus de place disponible pour un malade grave. Cet état d'esprit de solidarité où chacun s'étonne de pouvoir réaliser ensemble ce qui semblait impossible la veille. Il a souhaité aussi rapidement partager les premiers enseignements de cette crise sanitaire, intervenue après un an de tensions fortes, de grèves et de démissions : les enseignements pour l'hôpital, pour le système de santé, et plus généralement pour une société, qui doit s'engager davantage si elle ne veut pas subir.
On savait qu'Emmanuel Macron a été l'assistant, puis l'intime, de Paul Ricoeur à partir de la fin des années 1990. Cette relation, le président de la République l'a évoquée en des termes émouvants : « La nuit tombait, nous n'allumions pas la lumière. Nous restions à parler dans une complicité qui avait commencé à s'installer. De ce soir-là commença une relation unique où je travaillais, commentais ses textes, accompagnais ses lectures. Durant plus de deux années, j'ai appris à ses côtés. Je n'avais aucun titre pour jouer ce rôle. Sa confiance m'a obligé à grandir. » Mais savait-on à quel point ce compagnonnage intellectuel a orienté, façonné, les choix politiques de celui qui est le premier président-philosophe de la Ve République ? François Dosse, qui a été l'intermédiaire entre l'un et l'autre, examine à la loupe les discours et les écrits d'Emmanuel Macron et fait apparaître la richesse du legs confié à celui qui est aujourd'hui en charge du pouvoir.
Louis Althusser Journal de captivité Stalag XA 1940-1945 Le philosophe Louis Althusser est mort en 1990. Ses deux autobiographies, L'Avenir dure longtemps et Les Faits, ont connu dès leur parution un très grand retentissement aussi bien en France qu'à l'étranger. Ce Journal de captivité, complètement inédit, constitue un complément indispensable de ces textes exceptionnels.
Fait prisonnier en juin 1940 - à vingt-deux ans - Louis Althusser arrive en janvier 1941 au Stalag XA à Schleswig, au nord de l'Allemagne. Il y restera jusqu'en mai 1945 sous le matricule 70670 et en sortira profondément changé. Cette amère expérience historique de la captivité a été celle de toute une génération et livre un autre aspect, encore mal connu, de la dernière guerre.
Louis Althusser rapportera trois carnets dans lesquels il a noté et commenté sa vie au camp, ses discussions avec ses camarades, ses sentiments, ses lectures, ses réflexions aussi bien philosophiques ou religieuses que littéraires ou politiques. Ces notes permettent de suivre la formation et l'évolution de sa pensée, en même temps qu'elles gardent trace des premières alertes d'une folie dont on sait maintenant quel fut l'aboutissement ultime et tragique. Augmenté d'extraits de sa correspondance avec ses proches et des textes littéraires publiés dans la revue du camp, ce Journal de captivité dévoile également un véritable écrivain.
Le texte de ce Journal de captivité a été établi et présenté par Olivier Corpet et Yann Moulier Boutang.
ENTRER EN PHILO "Faire de la philosophie ?" Le plus souvent, cela intrigue ou inquiète : "C'est une matière trop complexe, trop abstraite pour moi !" Ce petit livre n'est ni un manuel, ni un aide-mémoire. Il n'a qu'une ambition : détruire les préjugés, en facilitant l'accès à cette discipline à partir de quelques interrogations. Par exemple : Qu'est-ce qu'"être libre" ? Une oeuvre d'art peut-elle être "belle" et pourtant ne pas me plaire ? Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal ? Etc. Savoir passer les premiers obstacles peut permettre à chacun de gagner un temps précieux et faire de la philosophie une véritable aventure professionnelle.
Agrégé de philosophie, Jean-Paul Jouary enseigne au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis.
Isaac Bashevis Singer (1904-1991) aurait eu 100 ans en 2004. A l'occasion de ce centenaire, voici la première biographie jamais parue en France du grand écrivain, prix Nobel de littérature 1978.
Entre la vieille Europe et les Etats-Unis, entre le yiddish et l'anglais, cette vie coupée en deux est d'abord une captivante traversée du XXe siècle, marquée par les échos de la Révolution russe, la première guerre mondiale, la montée du nazisme, l'exil au milieu des années 1930, la Shoah vue d'Amérique, et l'extraordinaire pari qui consiste à devenir un grand écrivain universel en choisissant d'écrire dans « la langue de personne ». Elle est aussi l'occasion de découvrir un personnage orgueilleux et grave, un pessimiste à l'humour ravageur, un mystique en colère contre le Tout-puissant, ainsi qu'un grand amoureux des femmes, adepte des vies parallèles et des fidélités multiples...
Florence Noiville a mis ses pas dans ceux de Singer. En Pologne, elle a retrouvé de très vieux témoins qui l'avaient connu à Varsovie. Elle a interrogé son fils unique qui vit aujourd'hui en Israël et que Singer avait abandonné derrière lui, à l'âge de cinq ans. Elle a exploré ses archives conservées à Austin, au Texas, et rencontré ceux qui l'ont bien connu à New York, notamment.
De cette enquête minutieuse se dégage un personnage autrement plus complexe et fascinant que celui de l'aimable conteur, du facétieux fabuliste de l'âme juive, que l'on s'obstine en général à voir en lui. Irritant et attachant à la fois, ce Singer-là est un homme libre, éminemment moderne, à mille lieues des stéréotypes véhiculés sur lui.
"Ce sont eux qu'on retrouve aujourd'hui tout en bas de l'échelle de la start-up nation, payés au lance-pierre, sans salaire minimum, sans arrêt maladie en cas d'accident, sans congés payés, sans chômage, avec des outils de travail à leurs frais : un smartphone obligatoirement 4G qui vaut cher, un vélo souvent décrépit, avec des freins à moitié cassés, pas de casque, pas de lumière pour assurer leur sécurité la nuit".
Derrière les slogans publicitaires sympas, les tutoiements faciles et les poufs colorés des open space, se cache une nouvelle exploitation. Surveillance virtuelle, rapports déshumanisés, algorithmes rois, rythme effréné, abus de pouvoir face à des populations immigrées, forçats du bitume laissés à eux-mêmes, sous-payés, démunis de droits sociaux, porteurs de tous les risques, bienvenue dans les bas-fonds du cool.
Un récit incarné et décapant, irrigué par une réflexion sur la modernité, les dérives du confort, la facilité du tout, tout de suite, ici et pas cher. Mais à quel prix ? Jules Salé dénonce sans concession le cynisme des grandes entreprises autant que la complaisance de l'état. Plus qu'un témoignage, un réquisitoire générationnel contre la dérive "uberisante" de notre société.
Coll. Clefs de l'histoire 25 siècles de pensée occidentale. L'itinéraire intellectuel suivi par l'Europe, de Platon à Jaspers.
Quelques jours après les césar 2007 et le discours de pascale ferran sur les dysfonctionnements de financement du cinéma en france, un groupe se met au travail.
S'il n'est commandité par personne et n'obéit à aucune règle de représentation professionnelle ou syndicale, les 13 membres qui le constituent forment l'intégralité de la chaîne de fabrication et de commercialisation d'un film. de mars à décembre 2007, le groupe, qui s'auto-nomme le club des 13, se réunit à un rythme soutenu pour tenter de mieux comprendre les difficultés de chaque secteur et essayer d'y apporter quelques réponses.
Il était constitué de : cécile vargaftig, scénariste, jacques audiard, pascale ferran, claude miller, réalisateurs, denis freyd, arnaud louvet, patrick sobelman, édouard weil, producteurs, fabienne vonier, distributrice, stéphane goudet, gaude-eric poiroux et jean-jacques ruttner, exploitants, françois yon, exportateur. des travaux du groupe est né un rapport de synthèse. la plupart des membres ont participé à son écriture et sa rédaction finale a été prise en charge par pascale ferran.
Ce rapport est ici publié dans son intégralité.
La femme au temps des Pharaons Cette Egypte qui nous fascine avec ses pharaons légendaires, ses sarcophages d'or et ses pyramides mystérieuses s'est-elle faite avec ou sans les femmes ? Avec, répond Christiane Desroches Noblecourt au terme d'un impressionnant travail de recherche et de décryptage.
Dans la société civile, la femme est l'égale de l'homme ; comme lui, elle peut faire des études ; elle peut hériter, tester, léguer. Au sein du couple les décisions se prennent à deux.
Dans le domaine royal, la Grande Epouse transmet le sang et l'héritage pharaonique ; elle seconde et conseille le roi. Consécration ultime : une femme sur le trône ; c'est l'extraordinaire histoire de la reine Hatshepsout, pharaonne pacifique, énergique, éclairée ; le récit de l'expédition qu'elle organise à Pount pour y chercher des arbres à encens, des résines, des aromates, en échange de quelques verroteries, est stupéfiant d'audace et d'ingéniosité.
D'autres femmes participent au pouvoir : celles du Grand Harem du pharaon qui vont jusqu'à ourdir des complots ; les vierges souveraines de Thèbes, Epouses du dieu, qui évincent les grands prêtres pour prendre le pouvoir religieux, concurrent du pouvoir royal.
Quant au monde divin qui imprègne toute la vie quotidienne, il est largement dominé par Isis, la magicienne, le modèle de l'épouse et de la mère dont le poète dit : "Tu as rendu le pouvoir des femmes égal à celui des hommes." Rempli d'anecdotes inattendues, d'histoires parfois cocasses, de faits divers, d'intrigues, et de légendes cosmiques ; illustré de vingt-quatre pages de reproductions hors-texte, de nombreux dessins in-texte, La femme au temps des Pharaons donne une vision nouvelle et plus familière d'une époque dont on n'avait jusqu'alors que l'image impériale et grandiose.
Christiane Desroches Noblecourt, médaille d'or du C.N.R.S., a été conservateur en chef du département égyptien du Louvre. Par son enseignement, ses écrits, en particulier par son best-seller sur Toutankhamon - traduit dans vingt-deux pays ù, par son acharnement à sauvegarder les temples de Nubie, elle a contribué à faire connaître l'Egypte au grand public. Elle poursuit actuellement des recherches dans la Vallée des Reines, dont elle a entrepris, grâce à un mécénat, la rénovation.
Les souvenirs de la plus célèbre égyptologue française. cinq cents pages de dépaysement et d'aventure.